Marlène Petit avant le départMarlène Petit avant le départ | © Léa Decourtet

La boue a fait son apparition mi-novembre, lors de la seconde manche de la Coupe de France à Pierric. Résultat, tu l’emportes assez facilement. Avant le départ étais-tu déjà dans une spirale positive en voyant les conditions météo et le terrain ? 

Malheureusement je n’ai pas abordé la course dans les meilleures conditions. J’ai chuté lors de la reconnaissance et j’ai gardé une douleur à la flexion/extension du genou. Je me suis bien échauffée pour essayer de limiter au maximum cette douleur. Finalement, elle ne m’a quasiment pas gênée lors de la course et j’ai pu prendre beaucoup de plaisir sur le circuit proposé et dans des conditions que j’affectionne particulièrement.

Tu t’es rapidement isolée en tête et tu as géré ta course de A à Z. Etait-ce un choix de ta part ? A froid, comment analyses-tu cette journée ? 

J’ai beaucoup de difficultés à gérer mes départs, et je me suis une fois de plus laissée déborder sur la première ligne droite. Mais j’ai de suite senti que les jambes répondaient bien. Dans les premiers virages, j’ai choisi mes trajectoires sans me préoccuper des autres, ni de la place que j’occupais. Quand je me suis retrouvée devant, j’ai d’abord cru que des filles avaient déjà fait un écart. Lorsque j’ai compris que j’étais en tête, je me suis appliquée sur les trajectoires, sans vouloir trop en faire. L’écart s’est fait comme ceci. A froid, je pense que c’est vraiment la meilleure solution lors de circuits boueux. La journée s’est parfaitement déroulée pour ma part.

Ensuite tu as terminé deux fois à la 31ème place sur les manches de Coupe du Monde de Tabor puis de Coxyde. Le niveau semble de plus en plus homogène. Comment expliques-tu le fait que tu as du mal à te rapprocher du top 15, comme tu as pu le faire les saisons précédentes ? 

Je pense qu’il y a plusieurs points à prendre en compte. Il est vrai que j’ai pu terminer 13ème à Zeven et 9ème au mondial l’an dernier. Mais si l’on regarde mes résultats lors des autres manches, ce n’était pas le même niveau (30ème à Coxyde, 48ème à Bogense, 24ème à Namur et 28ème à Nommay). J’ai réalisé mes meilleures performances sur des circuits très boueux, dans des conditions que l’on n’a pas encore forcément retrouvées sur les Coupes du Monde cette année. Et en effet, je trouve que le niveau féminin est plus homogène, avec davantage de surprises à la lecture des classements. Des filles du top 10 qui passent au travers et à l’inverse, des filles moins habituées à être devant qui viennent jouer les premiers rôles parfois. Néanmoins, il est vrai que je me sens bien sur le vélo mais qu’il me manque ce petit truc pour être un peu plus à l’avant. La saison n’est pas finie…

Victoire à PierricVictoire à Pierric | © Vélo Presse Collection

Avais-tu fait des séances de travail technique dans le sable en vue de la mythique manche de Coxyde ? Est-ce quelque chose qui te plait ? 

J’ai pu faire une seule séance d’entraînement dans le sable, ce qui m’a certes aidé mais ce n’était pas suffisant. C’est toujours galère au début mais ça devient vite plaisant de voir qu’avec peu d’entrainement on peut y arriver de mieux en mieux. Rouler dans le sable, ça ne s’invente pas, il faut le travailler. Il n’y en a pas souvent en France, c’est dommage. En tout cas, c’est vrai qu’à Coxyde le premier tour est très compliqué, puis j’ai réussi à améliorer ma technique au fur et à mesure des tours. Jusqu’au point de prendre du plaisir sur le final de l’épreuve.

La première partie de saison est terminée. Quel bilan global fais-tu à mi-chemin ?

Le gros point positif sur ce début de saison est que j’ai été bien plus régulière en comparaison de mes dernières saisons. Je suis dans une bonne dynamique, la forme est là et j’arrive à l’entretenir. Les résultats sont corrects sans être excellents. Je sens qu’il ne me manque pas grand-chose pour réussir à aller chercher de très bonnes performances. 

T’accordes-tu une période de repos afin de repartir de plus belle pour les deux derniers mois de compétition ? 

Oui je profite d’un week-end sans compétition pour passer du temps en famille. J’ai diminué un peu l’entraînement, repris les bases de travail avant d’entamer la seconde partie de la saison.

Depuis la mi-novembre tu ne travailles plus, et ce jusqu’à début février. Ressens-tu déjà les bienfaits ? Tes charges d’entraînement sont donc plus importantes ? Tout comme les temps de récupération ? 

C’est compliqué de ressentir les bénéfices directement. J’ai plus de disponibilités pour m’entraîner mais il faut faire attention à ne pas trop en faire. Il faut trouver le juste au milieu. J’ai envie de bien faire, de m’entrainer le plus possible et du mieux possible, donc forcément mes charges de travail ont augmenté, tout comme mon temps de repos. Mais comme j’ai du mal à tenir en place, ce n’est pas facile de faire du vrai repos.

Marlène Petit à PierricMarlène Petit à Pierric | © Audrey Waltisperger

Le 23 décembre aura lieu la Coupe du Monde de Namur, qui te plait beaucoup. Quelles seront tes ambitions sur ce circuit ? 

J’ai terminé 24ème l’an dernier et l’objectif sera de rentrer dans le top 20. C’est un circuit que j’affectionne, qui correspond bien à mes qualités et que j’ai envie de préparer spécifiquement.

Seras-tu sur la finale de la Coupe de France à Flamanville ? Si oui, tu vas tenter de t’emparer de la tunique de leader ? 

Oui je serai présente à Flamanville. C’est également un parcours qui me plait et qui peut vite être rendu difficile si la boue s’invite à la fête. Evidemment, j’essaierai de réaliser le meilleur résultat possible et la course pour la victoire finale sur la Coupe de France risque d’être serrée.

Les fêtes de fin d’année arrivent. Comment gères-tu cette période ? Tu t’accordes quelques petits écarts ? 

Je ne suis pas très gourmande de nature et je m’accorde régulièrement des écarts, fêtes de fin d’année ou pas, mais toujours dans la limite du raisonnable. Ce n’est pas une période difficile à gérer. Cette année, nous passerons Noël en Belgique avec les autres coureurs du Team. C’est ça la magie du cyclo-cross.

Par Maëlle Grossetête