On a aimé… un début de Tour aux allures de classique

En prenant le risque d’emprunter les routes vallonnées des Ardennes et les pavés de l’Enfer du Nord, les organisateurs ont donné un sacré coup de fouet au départ du Tour de France. Souvent confisquées par les coureurs, les premières étapes du Tour de France se résumaient d’habitude à un long défilé du peloton, à peine secoué par une échappée publicitaire, vers l’issue d’un emballage final. Le Tour n’est pas reconnu pour mettre les favoris en danger, même si l’on se souvient du passage risqué dans le Massif Central en 2008. Mais à l’inverse du Giro et de la Vuelta, la première semaine était la plupart du temps soporifique. Sur ce Tour, en trois étapes en ligne, on a déjà assisté à trois scénarios différents : un sprint massif, l’arrivée d’un petit groupe et un numéro en solo. Les sprinteurs devraient se faire justice dès aujourd’hui entre Reims et Cambrai (153 km).

On n’a pas aimé… la loi du plus fort version Cancellara

Certes, le geste est remarquable. Attendre les coureurs tombés au champ de bataille, pourquoi pas. Mais certains coureurs ont pointé l’abus de pouvoir du Maillot Jaune. Quid de la minorité silencieuse du peloton? L’insurgé Maxime Bouet n’a eu cure de l’ordre hèlvète et a sprinté pour la deuxième place. Cette manœuvre autoritaire de Cancellara ne donne pas une image moderne du cyclisme. Le peloton aux ordres d’une petite coalition qui fait plier les organisateurs, tout cela n’a rien de bien démocratique. Si le triple champion du monde du contre-la-montre veut s’attribuer l’image du philanthrope de service, certains restent perplexes. Le bruit court que l’ordre serait parvenu par l’oreillette pour attendre les frères Schleck. Quoiqu’il en soit, les méthodes de « Parrain » du Suisse rappellent qu’une minorité de coureurs peut encore dominer un peloton soumis. Comme ce fût le cas sur la fameuse étape sans oreillettes, l’an passé.

Le chiffre… 8

C’est le nombre de coureurs qui se sont retirés après seulement 4 jours de course. Parmi eux, deux français, David Le Lay et Mickael Delage . 8 c’est aussi le nombre de favoris qui ont goûté au bitume depuis le départ : Alberto Contador, Lance Armstrong, Robert Gesink, Ivan Basso, Bradley Wiggins, Andy et Frank Schleck et Christian Vandevelde. Ces deux derniers ont été contraints à l’abandon.

L’image de la semaine

Décidément Lloyd Mondory joue de malchance. Impliqué dans la chute du Tour de Suisse alors qu’il était idéalement placé pour jouer la victoire, le Cognacais a encore une fois été victime du sort sur la 1ère étape du Tour, à Bruxelles. Enfermé dans l’emballage final, il a été le seul à chuter dans la dernière ligne droite. A 27 ans, Lloyd Mondory voudrait bien que la poisse cesse de s’acharner sur lui. Depuis qu’il est passé pro, le sprinteur n’a pas pu prouver tout le bien qu’on pensait de lui en juniors et en espoirs, époque où il écrasait les courses de son talent. Handicapé par des blessures à répétition au début de sa carrière, le Français semble prendre tout de même une nouvelle dimension depuis deux ans. Avec une deuxième place d’étape sur la Vuelta 2008 et une 11ème place sur Milan-San Remo l’an dernier, Mondory est certainement le sprinteur français le plus en verve du peloton. A condition que la fortune veuille bien lui sourire.