Avant de débarquer dans le monde du cyclisme, Léa Curiniers’est d’abord essayée au triathlon, poussée par sa famille. Il ne lui aura pas fallu attendre longtemps avant de se montrer performante et ambitieuse. A plusieurs reprises sur le podium d’un Championnat de France de cyclo-cross et route, elle a passé ses années juniors au sein de la DN Auvergne-Rhône Alpes. Après une petite parenthèse en VTT pour « acquérir plus de technique et d’agilité sur le vélo tout en préparant la route », Léase concentre sur ces objectifs et ça fonctionne.

Léa Curinier fait déjà briller le maillot d'Arkéa Pro Cycling Team en CXLéa Curinier fait déjà briller le maillot d’Arkéa Pro Cycling Team en CX | © Olivia Nieto

« Comment résumerais-tu ces années juniors sur route ? Quel a été ton meilleur moment et à l’inverse celui dont tu en gardes un mauvais souvenir ? 

Pendant mes années juniors j’ai pas mal appris et découvert. J’ai passé de super moments. Mon meilleur moment ça a été mon titre de Championne de France de contre la montre, voir mes proches heureux et fières ainsi que de pouvoir revêtir ce maillot c’était un sentiment vraiment particulier. Mon plus mauvais souvenir dans les rangs juniors reste une étape du Giro Della Campania où j’avais chuté le jour de mon anniversaire et perdu pas mal de temps au général. 

Vainqueur de la manche de Coupe de France au Tour de Charentes. Penses-tu à ce moment avoir ta chance pour devenir professionnelle ? Si non, à quel moment penses-tu avoir fait tes « preuves » ?

Oui j’y ai pensé un peu mais je savais que je devais encore faire mes preuves et être performante au niveau international. Avec mon titre de championne de France je me suis dit que j’avais peut-être une chance puis ça m’a motivé pour le reste de la saison. 

On a récemment vu l’annonce des équipes N1 et N2 féminines. Que penses-tu de cette division de niveau ? Qu’est-ce qui manque au cyclisme féminin français pour être au premier rang ?

Je pense que ça peut être bien pour le futur car à long terme ça insistera peut-être les clubs à créer des équipes féminines et donc faire évoluer le cyclisme féminin. Il manque des moyens financiers, pratiquantes mais aussi des équipes professionnelles masculines qui créent des équipes féminines. »

Justement, des équipes masculines qui développent leur équipe féminine, il y en a une nouvelle : Arkéa Samsic. En effet, la formation bretonne a donné naissance à Arkéa Pro Cycling Club. Cette dernière a alors contacté Léa qui a immédiatement était séduite par le projet. « Mêmes sponsors, équipements et vélos, seule différence : le programme de course et le fait que ce soit une toute jeune équipe ». Sans rôle spécifique attribué, Léa va « surtout apprendre et découvrir ». Épaulée par son coach Ludovic Dubau, elle va travailler l’endurance en vue des courses plus longues.

 

Deux Champions de France, deux chemins différents.

 

Ce janvier 2017 restera gravé à tout jamais, 3 ans déjà que Tony Périoulevé les bras sur le circuit de Lanarvilly. Sur ces terres, le jeune Breton avait déjoué tous les pronostics pour devenir le nouveau Champion de France espoir de cyclo-cross. Et pourtant, un an plus tard, il décide de raccrocher le vélo. La cause ? Il ne prenait « plus autant de plaisir » et sentait que pour passer le cap, il fallait « mettre de côté son travail ». Chose impossible pour le finistérien qui souhaite se consacrer à ses projets personnels. Ce n’est pas pour autant qu’il s’est éloigné de la boue, avec un parrain tenant un magasin de cycles, le mot vélo lui reste familier.

C'était il y a 3 ans, Tony Périou devenait Champion de France espoirC’était il y a 3 ans, Tony Périou devenait Champion de France espoir | © GusSev

« Peux-tu nous remémorer ta course où tu deviens Champion de France CX ?  

Tout d’abord, c’est le meilleur souvenir que je garde de ma « carrière » mais malgré tout, ça n’a pas été facile durant la course par le manque de sensation et par le problème mécanique que j’ai subi à mi-course qui m’a fait repartir très loin. Je pense que je gagne cette course grâce aux supporters, ça m’a donné des ailes dans les derniers tours pour pouvoir revenir devant. C’était juste magique.

Quelles études as-tu fait ? As-tu un job maintenant ? 

J’ai fait un apprentissage en boulangerie pâtisserie durant mes années juniors. Je n’ai pas continué dans cette branche car cela n’était pas compatible avec le vélo. Aujourd’hui, je travaille depuis bientôt 4 ans au sein de l’établissement Goasduff à Plabennec en tant qu’employé avicole.  

De nos jours, on remarque qu’à 25 ans il est limite trop tard pour devenir professionnel. Comment expliques-tu cela ?  

Je pense que les équipes professionnelles sont plus attirés par les jeunes espoirs qui ont encore une bonne marge de progression plutôt que qu’un coureur qui a 25/27ans et qui a déjà démontré toutes ses capacités. 

Tu es d’ailleurs coureur du VCP Loudéac qui a comme équipe professionnelle en soutien Vital Concept. As-tu rêvé d’être professionnel ? 

Oui, comme tout le monde je pense. Mais c’est vrai que pour passer ce cap, il faut vouloir et pouvoir se consacrer pleinement au vélo. A ce niveau-là, le physique ne fait pas tout, il y a aussi le mental qui rentre en compte, ce qui je pense, est un défaut chez moi. »

Après une année sportive axé sur la course à pied pour « découvrir autre chose, se faire plaisir et garder une bonne condition physique », Tonys’est vu mettre à disposition un beau vélo par son parrain. L’envie est alors plus forte que jamais avec comme objectif l’Étape du Tour qui aura lieu au mois de Juillet à Nice. Pour cela, il va reprendre les courses sur route en 2èmecatégorie au sein du VCP Loudéac. Ce qu’il souhaite pour 2020 ? « Plaisir, performance et réussite » dans ses projets personnels.