Jade, avec un peu de recul, qu’est-ce que tu n’as pas bien appréhendé sur ce circuit si spécial des mondiaux ?

Bonjour à tous et à toutes. On se retrouve donc pour le dernier chapitre de ma saison de cross, il est donc temps de conclure. Pour revenir sur mes mondiaux, je pense que je n’ai pas assez pris en compte l’état de mes mollets. Je n’ai pas assez écouté mon corps qui essayait de me dire d’arrêter. Je n’ai pas trop eu de chance cette saison car c’était vraiment un hiver crado ; il n’y a pas eu un week-end où il n’y avait pas de boue. Et le circuit de Valkenburg était vraiment un chantier, je pense que la course à pied représentait près de la moitié de la course. 

As-tu déjà vécu quelque chose d’aussi physique ? D’aussi sauvage ?

J’ai déjà vécue une course difficile notamment en décembre avec Namur. Et avec mes conditions physiques dites réduites, la douleur était multipliée. Ce qui m’agace c’est que d’habitude j’adore les gros chantiers et avec les parties en bosse, je pense que ces deux circuits auraient pu me convenir. Les semaines précédentes, j’ai réussi à battre mes records sur mes tests, la forme physique était là. J’ai donc rien à regretter de ces championnats, j’ai tout donnée, je suis allée au bout de moi-même.

Quelle était ta tactique au départ ? Avais-tu pris des conseils auprès des élites dames? Du staff de l’équipe ?

Je n’avais pas spécialement de tactique, je savais que je devais prendre un bon départ et j’espérais qu’en faisant cela, j’allais oublier la douleur et réussir à me transcender mais dès les premiers hectomètres à pied, j’ai été repris à l’ordre. Ce qui est bien sur ce genre de circuit c’est que c’est obligatoirement la plus forte qui l’emporte mais avec les conditions du 4 février, toute cette boue sur un parcours aussi technique, je savais qu’il pouvait avoir des rebondissements. En revanche, je n’ai pas pu faire partie de la bagarre à l’avant de la course mais ma coéquipière Marion Norbert Riberolle a fait une superbe course de remontée.

Avec le recul, il fallait faire parler les jambes plus que pédaler ?

Oh oui ça c’est sûr ! Je me demandais même si en faisant de la course à pied je serai pas aller plus vite. Certaines filles faisaient toutes les parties descendantes à pied et elles allaient plus vite que moi, en n’étant sur le vélo par exemple.

La course élites dames a été une des plus passionnantes, comment l’as-tu vécue ?

C’était effectivement la plus belle course du week-end car il y avait la bagarre pour la place de 1-2 mais aussi de 3-4. J’étais au bord du circuit pour encourager les françaises qui ont fait une belle course. Pauline souffrait de ces douleurs, Caroline a signé un beau top 10 et Marlène a vraiment été impressionnante en finissant 9ème.

La France fait un médaille mais pleins de top 10, que retiendrais-tu de ces Mondiaux ? 

Nous nous sommes tous bien battu(e)s, certains n’ont pas eu de chance avec des chutes ou des ennuis mécaniques et pour d’autre ça a brillé. Nous avons tous bien fêté cette médaille, Yan a fait une superbe fin de saison. Je tenais d’ailleurs à remercier toute l’équipe de France pour leur confiance et leur soutien tout au long de la saison. C’est comme une grande famille et ça c’est top ! 

Quel bilan tires-tu de ta saison ?

A vrai dire, je suis un peu mitigée car sans mon titre de championne de France, je pense que j’aurai été déçue de ma saison. Au niveau national j’ai réussi tous mes objectifs, signé un podium en Coupe de France élite c’est tout de même beau. Réaliser le doublé aux championnats de France junior était aussi mon objectif. En revanche, au niveau international et sur les Coupes du Monde, j’espérais mieux. J’aurai aimé voir ce que ça aurait donné sans mes soucis aux mollets.

Comment vas-tu gérer la transition vers la route ? Coupure ou pas ?

J’ai effectué une bonne coupure de 2 semaines où j’ai pu profiter de mes vacances dans mon sud et être entourée de mes proches. Mercredi j’ai rendez-vous à la Londe les Maures pour un stage national route qui signe le premier regroupement avec l ‘équipe de France et qui va donc lancer ma saison 2018 sur route qui j’espère sera encore plus belle et plus riche en émotions que l’année précédente.

Te projettes-tu déjà sur la saison 2018/19 ou bien laisses-tu le temps faire les choses ?

Je suis plutôt du genre à vivre au jour le jour alors certes je fais le calendrier prévisionnel avec mon entraîneur mais chaque chose en son temps, je vais me préparer doucement pour les premières compétitions et pour réaliser de bons résultats en Coupe de France et essayer de me faire repérer dès le début de saison sur les Coupes des Nations si j’y participe. Je voudrais à présent en profiter pour remercier toute ma famille qui m’a soutenu durant cet hiver, mais aussi mon club Morteau Montbenoit, le pôle espoir de Besançon, mon entraîneur, les supporters. Mais surtout mes sponsors qui m’ont permis de m’éclater sur du très bon matériel. Et aussi merci à vous, vélo 101 pour m’avoir contactée dans le but d’établir un joli carnet de bord qui restera un agréable souvenir de cet hiver 2017-18.

 

Par Philippe Lesage et Maëlle Grossetête