Anthony Saux (UC Nantes-Atlantique) est l’un des coureurs bretons en forme depuis le début de saison. Agé de seulement 19 ans, il a déjà remporté le Tour du Loir-et-Cher, fini 3ème des Boucles de la Marne et le week-end dernier 6ème du Grand Prix de Montamisé ! Du gros, très gros niveau pour un coureur qui se frottera aujourd’hui aux meilleurs professionnels du peloton français. Sélectionné en équipe de France, il participera cet après-midi au Grand Prix de Plumelec-Morbihan dans la cour des grands.

Anthony, pensais-tu vraiment réaliser un aussi bon début de saison ?
J’espérais faire un début de saison intéressant, mais là c’est vrai que je me suis un peu surpris moi-même sur certaines courses. Mes objectifs étaient de courir juste afin de progresser au niveau de la tactique, mais aussi de progresser physiquement comme chaque année. Je pense avoir atteint ces deux objectifs, après ça, les résultats s’en suivent naturellement.

Tu as aussi des capacités dans le contre-la-montre. Préfères-tu courir en chrono ou dans un peloton ?
C’est vrai que j’aime beaucoup l’effort solitaire, car c’est en général le plus fort qui gagne, c’est pour cela que je trouve ça beau. C’est un exercice qui permet de travailler l’aspect mental car il s’agit d’un effort vraiment difficile à faire. Après j’aime autant courir en peloton que de faire un chrono, car on peut y faire de nombreuses erreurs qui sont intéressantes à analyser pour ne plus les reproduire par la suite. Contrairement à l’effort solitaire, ce n’est pas toujours le plus fort qui l’emporte mais bien souvent le plus malin. C’est pourquoi il est important d’avoir un très bon sens tactique.

L’hiver dernier, tu as quitté les Côtes d’Armor pour le club de Nantes, pourquoi avoir fait ce choix ?
Je suis venu à l’UC Nantes-Atlantique car c’est une équipe qui a la réputation d’être un des meilleurs clubs formateurs en France. Je suis également venu dans ce club car il me proposait d’associer le sport et les études grâce à la structure du CENS (Centre Educatif Nantais pour Sportif). J’ai ainsi un emploi du temps allégé d’environ vingt-trois heures par semaine.

Comment vois-tu ton futur dans le vélo ?
J’espère continuer sur ma lancée le plus longtemps possible et être en forme pour les prochains rendez-vous importants. J’aimerais bien pouvoir faire de ma passion un métier. Ce serait vraiment un rêve, un idéal de vie pour moi. Maintenant, je vais participer ce samedi au Grand Prix de Plumelec avec l’équipe nationale, qui est une Coupe de France pro où nous serons les seuls amateurs. Je pense que ça fera partie d’un des bons souvenirs de ma saison également.

Quelle est pour l’instant ta plus belle victoire ?
Sans hésiter le Tour du Loir-et-Cher, un grand moment de bonheur, inoubliable. J’étais vraiment sur mon petit nuage. Des moments comme cela, on n’en a pas beaucoup, alors j’en ai profité un maximum.

Tu es sélectionné avec l’équipe de France pour participer au Grand Prix de Plumelec-Morbihan. Pour toi, qu’est-ce que cette sélection représente ?
Pour moi, l’équipe de France est l’aboutissement de mon travail, ça faisait partie de mes rêves lorsque j’ai commencé le vélo il y a cinq ans. Aujourd’hui j’y suis arrivé et j’en suis très heureux. Je suis également très content pour mes proches, ça prouve qu’ils ont eu raison de croire en moi. Je tiens d’ailleurs à remercier particulièrement ma famille, ma copine et sa famille qui ont pleinement contribué à ma réussite. J’espère pouvoir continuer à leur faire plaisir.

Propos recueillis par Mathilde L’Azou le 27 mai 2011.