Jean, tu as remporté les 2 Jours de Machecoul grâce aux bonifications, tu as vraiment dû t’employer pour aller chercher cette victoire ?
Ce n’est pas du tout mon style de course. Je suis plutôt grimpeur, pas un pur grimpeur, mais je m’exprime mieux sur des courses plus dures que ça. Là c’était trop plat, trop venteux. J’ai demandé à mes coéquipiers de dynamiter un peu tout ça, d’essayer d’esseuler le leader du classement général. Avec deux Marmandais placés au général, c’était plus facile. Je suis sorti dans le final pour essayer de faire la différence. Les gars de Lanester ont vraiment collaboré. On leur a dit que s’ils roulaient on leur laisserait la victoire d’étape. Il n’y avait que ça à faire : rouler.

Comment as-tu géré ton final avec les sprints bonifications ?
Il y a tellement de bonifications, de points, de sprints, qu’il faut calculer. Il y a si peu d’écarts entre les uns et les autres au classement général que quand on fait la course, on est à fond et on est vite perdu. Il n’y avait pas tant de vent que d’ordinaire donc je m’en suis sorti et j’ai pu prendre les bons coups. Je commence à avoir un peu d’expérience et c’est ce qui a payé cette fois. Nous courons le Grand Prix de la Tomate dimanche prochain, c’est la manche finale du Challenge Promotionnel des Clubs, donc il me fallait faire des efforts.

Tu reviens très fort après un grave accident l’an passé, peux-tu nous rappeler ce dont tu as été victime ?
J’avais eu un grave accident le 15 août 2009 au critérium de Lusignan. Je me suis fait une fracture de la malléole et du péroné. A ce moment-là, on m’a dit que le vélo était fini. Je suis resté trois mois sans poser le pied à terre dont un mois à Capbreton au Centre Européen de Rééducation du Sportif. Je me suis fait opérer le 24 juin pour enlever des vis et je commence juste à récupérer de mon anesthésie générale.

Comment s’est passée la reprise ?
J’ai eu une saison en demi-teinte. J’ai ressenti quelques douleurs en début d’année à cause du matériel mais en milieu de saison je ne me sentais pas bien et j’ai préféré couper pour me faire opérer. Je voulais seulement reprendre pour essayer d’être en forme pour la Tomate. Je suis allé rouler en Espagne en juillet avec quinze agrafes sur le pied et par 40 degrés. J’ai essayé de faire ce qu’il fallait pour être là à la Tomate. C’est l’objectif du club puisque c’est nous qui organisons cette épreuve.

Comment as-tu commencé le vélo ?
J’ai débuté en Cadets 2 à l’ASPTT Périgueux. Après, j’ai été dans l’équipe Panorimmo.com de Luc Leblanc en Division Nationale 1, puis je suis revenu à Marmande et grâce au club je suis passé pro chez Auber 93 pendant trois ans de 2005 à 2007. J’ai gagné le Critérium des Espoirs au Pays Basque, puis le Tour de Dordogne, j’ai fait 3ème du Tour de Gironde…

Quel souvenir gardes-tu de ton passage chez les pros ?
Ca reste un super souvenir. Au niveau de l’organisation, il y a plus de public sur les courses pros, c’est différent du milieu amateur. Auber a été une très bonne équipe, avec une très bonne ambiance. Malheureusement j’ai appris à mes dépens que chez les pros il faut plus penser à sa gueule. Moi j’ai trop fait l’équipier pour les autres. J’ai permis à Saïd Haddou de gagner une étape du Tour du Poitou-Charentes, j’ai fait deux fois 10ème sur Paris-Corrèze, 11ème de la grosse étape de montagne de la Route du Sud… Mais je n’ai pas de regrets quant à tout cela.

Propos recueillis à Machecoul le 12 septembre 2010.