Loïc et Aurélien, vous évoluerez l’un et l’autre à l’UC Montmeyran Valence après avoir roulé respectivement au Team Probikeshop Saint-Etienne Loire et au Team Pro Immo Nicolas Roux l’an dernier. Qu’est-ce qui vous y a attiré ?
Aurélien Gay : C’est un club qui monte progressivement et qui n’existait pas il y a encore quatre ans. Les dirigeants ont la volonté de monter petit à petit et font le nécessaire pour que nous y parvenions.
Loïc Ruffaut : Ce qui m’a attiré dans ce club, c’est son orientation sur des courses moins planes que celles qui sont proposées en DN1 et donc sur des profils qui me correspondent mieux (NDLR : l’UCM Valence organisera les Championnats Rhône-Alpes le dimanche 8 juin à Montmeyran, les coureurs reprendront une partie du parcours de la Drôme Classic). Le programme de course sera plus adapté à mon profil, mon rôle également.

Sur quel terrain seras-tu attendu ?
Loïc Ruffaut : Malgré mon jeune âge, 20 ans, j’ai déjà pris de l’expérience sur des courses Elites et des manches de la Coupe de France DN1. Je n’ai pas énormément d’expérience à très haut niveau mais je suis déjà en mesure de donner quelques conseils. Ne serait-ce que sur le choix des courses qui pourraient le mieux convenir à l’équipe. J’espère surtout apporter quelques résultats à l’équipe sur des courses un peu dures.

Que retenez-vous de votre saison 2013 ?
Aurélien Gay : J’ai vécu une assez bonne saison mais j’ai eu beaucoup de malchance dans la période où il ne le fallait pas, en mai. J’ai gagné cinq fois, parmi lesquelles une cyclosportive et trois montées chronométrées. C’est néanmoins une assez bonne saison en termes de sensations.
Loïc Ruffaut : Moi je l’ai trouvée très décevante par rapport à mon potentiel intrinsèque. J’ai découvert que le vélo tel qu’on nous le propose en DN1 ne me convenait pas. J’ai fait quelques belles courses comme le Tour du Chablais. Malgré quelques pépins de santé à cette période, j’étais tout à fait capable de m’en tirer. Ce n’est pas très positif dans les résultats mais ça m’a permis de mieux me connaître.

Aurélien, c’est par le biais de Loïc que tu as rejoint la structure drômoise ?
Aurélien Gay : Oui, Loïc avait été contacté et ça m’a également intéressé. C’est toujours mieux de bénéficier d’un rôle un peu plus important dans un club. L’UC Montmeyran Valence dispose en outre d’un beau calendrier qui me motivait. Nous allons commencer mi-février au Haut Var et en Ardèche. Nous aurons également quelques courses importantes comme Annemasse-Bellegarde et retour, le Tour du Jura, le Circuit de Saône-et-Loire, le Tour du Chablais. Des courses loin d’être plates et qui nous avantagent.

Tu as connu l’accession du Team Pro Immo Nicolas Roux en DN2 la saison dernière. Quelle est la principale différence avec la DN3 ?
Aurélien Gay : Disons que le niveau en DN3 est un peu moins « professionnel ». Les courses sont plus débridées, on court beaucoup moins en équipe. Et les coureurs ne font pas que du vélo. Je travaille pour ma part à Décathlon sur un 25 heures à côté de chez moi. Ça me permet de faire 15 heures de vélo par semaine.

Redescendre en DN3 est-il vécu pour vous comme un recul ou une manière de rebondir sur des courses qui vous correspondent ?
Loïc Ruffaut : Je pense que c’est surtout une bonne façon de rebondir. DN1, DN2, DN3, c’est surtout une affiliation pour le club, mais ça ne change pas grand-chose pour un coureur. Ce n’est pas parce que je redescends en DN3 que je serai moins fort, bien au contraire. Ce sont surtout les profils de courses qui vont changer. Le Team Probikeshop Saint-Etienne Loire adapte désormais son effectif aux profils proposés. De très bons coureurs n’y ont pas été conservés pour cette raison.
Aurélien Gay : Comme on dit, mieux vaut être grand chez les petits que petit chez les grands. Je vais évoluer en 2ème catégorie mais je n’ai prévu de courir que des épreuves de 1ère catégorie et Elites.

Comment jugez-vous le niveau des différentes Divisions Nationales ?
Loïc Ruffaut : En DN1, le niveau est beaucoup plus homogène. Certains coureurs de DN3 sont très bons, comme Samuel Plouhinec ou Mickaël Larpe, mais ce sont des coureurs qui font leur course de leur côté, sans le soutien de l’équipe. Peut-être préfèrent-ils rouler ainsi.

Côté matériel, comment ça se passe quand on court en DN3 ?
Loïc Ruffaut : Nous avons la chance d’avoir des dirigeants comme Damien Pollet et Thomas Lejeune qui se démènent pour que nous disposions de très bons partenaires. Nous allons avoir de beaux vélos Cannondale SuperSix. Ce sont des partenaires qui font de gros efforts. Mais nous n’aurons pas de dédommagement sur les déplacements. Après, il y a toujours des prix sur les courses, même si personnellement ce n’est pas pour ça que je fais du vélo.

Cette semaine, vous êtes tous les deux du côté du Ventoux pour réaliser une semaine de foncier. Que prévoit le club en matière de préparation hivernale ?
Aurélien Gay : Nous sommes un peu loin du reste de l’équipe donc nous n’y allons pas tout le temps mais de nombreux stages sont organisés le week-end, dont la reconnaissance du Tour de l’Ardèche début février. Notre entraîneur nous a fourni un plan d’entraînement pour cette semaine.
Loïc Ruffaut : Nous avons le même entraîneur, Cyrille Routier, qui est kiné de l’équipe de France de ski de fond et biathlon. Il entraîne aussi des triathlètes qui ont fait l’Ironman d’Hawaï. Nous avons une totale confiance en lui.

Quels rendez-vous avez-vous déjà cochés avec lui ?
Loïc Ruffaut : J’ai plusieurs objectifs. Ma course coup de cœur, c’est le Tour du Chablais, du fait de sa longueur, presque 190 kilomètres et plus de 2500 mètres de dénivelé. J’aimerais aussi pouvoir intégrer l’équipe du Rhône-Alpes sur un Tour du Val d’Aoste. J’intègre aussi le Team Scott-Vélo 101-Risoul en cyclosport avec des projets.
Aurélien Gay : J’aimerais marcher sur les Coupes de France DN3. Les 30 premiers y marquent des points, ce sera important d’y figurer pour l’équipe. Après, ce sera le Tour du Chablais, Annemasse-Bellegarde et retour et les courses sympas de la fin juin, quand le beau temps arrive.

Propos recueillis à Bedoin le 6 janvier 2014.