Le Tour du Piémont Pyrénéen est désormais un grand rendez-vous de la saison cycliste  amateur dans le Sud-ouest car avec ses quatre étapes vallonnées cette épreuve propose un terrain de jeu unique en son genre à la centaine de coureurs présents. En effet, les organisateurs se battent chaque année pour faire perdurer la dernière course à étapes du Grand Sud-ouest et cela demande un travail considérable, comme sécuriser complètement le parcours avec l’aide de la Gendarmerie, persuader les différentes équipes de mobiliser 7 coureurs sur plusieurs jours ainsi que d’élaborer un tracé qui piquera la curiosité des leaders. Et sur ce point là, on peut dire que le staff du Lescar Vélo Sprint dirigé par Gilbert Duclos-Lassalle et André Fouquet a réussi son pari. en effet, le kilométrage total a été raccourci (542 km en tout), ce qui donnera certainement une course plus nerveuse, mais surtout pour la première fois de son histoire le Tour du Piémont gravira un col, en l’occurrence le col de Marie-Blanque qui culmine à 1035 mètres. Mais nous y reviendrons prochainement.

Du côté des équipes, on peut noter qu’une nouvelle formation espagnole est présente (Latorre-Palplastic), en plus des vainqueurs 2008 et 2009 Azisa et de la troisième équipe réserve d’Euskaltel-Euskadi, Naturgas-Energia. Deux sélections départementales sont présentes. l’Auvergne et le Maine-et-Loire. De l’avis de tous il faudra aussi surveiller de près les formations de l’Armée de Terre et de Martigues SC, cette dernière ayant réalisé un hold-up retentissant l’an passé avec la victoire surprise de Mihaylov dans la dernière étape (il est à  l’AVC Aix-en-Provence maintenant, équipe non retenue cette année).

Aujourd’hui le tracé serpente de Mourenx (qui a vu l’arrivée de la célèbre chevauchée d’Eddy Merckx en 1969) à Sauvagnon, à travers de petites routes départementales. Le profil évoque dès le premier coup d’œil des montagnes russes, chose qui convient bien à Maxime Martin (CC Marmande), le meilleur grimpeur de l’édition 2010 : « Même si je ne me suis pas fixé d’objectifs personnels, ce serait bien de porter un maillot pour moi et pour l’équipe, mais quelle couleur, on ne sait pas encore ! Il faut également faire attention aux Espagnols que l’on ne connait pas cette année car nous n’avons pas couru contre eux. Je n’ai pas trop regardé les étapes pour ne pas me mettre de pression mais je sais qu’elles seront toutes dures, il suffit de ne pas se faire piéger et ça ira. » Quelques mètres plus loin, Nicolas Loustaunou (Entente Sud Gascogne) nous fait part de ses impressions avant le départ concernant la connaissance du terrain. « C’est un avantage de courir chez moi car je connais les points importants de l’épreuve ainsi que les principales difficultés et ça peut influencer le déroulement sur la fin de la course. »

Le départ est donné à 13 heures, et les concurrents sont à l’heure car aussitôt des attaques fusent de toutes parts ! Cependant, le peloton est également très nerveux, ce qui a pour conséquence de ne pas créer suffisamment d’écart pour que le «bon coup» se forme. La sélection s’effectue par l’arrière en cette première heure de course. on dénombre une quinzaine de lâchés après quarante kilomètres. A l’arrivée, douze coureurs auront abandonné. On annonce que la première heure de course à été parcourue à 43 km/h de moyenne, l’allure ayant été sensiblement augmentée par une échappée composée de douze, puis de quinze coureurs par la suite ! A l’avant, on retrouve notamment Martin, qui est pour la seconde fois en tête de la course. L’ avance ne dépassera pas cinquante secondes, car l’Armée de Terre impose un rythme soutenu aux premiers rangs du peloton qui a le groupe en ligne de mire sur les larges lignes droites vers Artix. Devant, le tout nouveau champion de France espoirs Damien Le Fustec (Top 16) tente sa chance et s’isole seul en tête. Mais face au peloton, il n’y a rien à faire, le jeune cycliste de Top 16 se relève et est donc repris à 25 kilomètres de Sauvagnon. C’est à ce point précis qu’une nouvelle course commence.

En effet, les coureurs sentent que la ligne d’arrivée est proche et font tout pour se forger une avance sur leurs concurrents. Alors qu’il ne reste plus que 20 kilomètres, le peloton se scinde en deux parties. Devant, on fait tout pour amaigrir le groupe, derrière on pioche et on lâche du lest. Il ne reste plus que sept hommes qui mènent la course à moins de 10 kilomètres. on note que Sentucq (CC Marmande 47) et Martin font cause commune face à Bidard (Auvergne), Luminet (CR4C Roanne), Lubat (GSC Blagnac), Gerbaud (Top 16) et Alaphilippe (Armée de Terre). C’est d’ailleurs ce dernier qui remporte au sprint cette première étape, malgré un peloton revenu comme une fusée sur les derniers hectomètres ! Il devient par la même occasion, le leader de ce Tour du Piémont Pyrénéen. Cette première étape n’aura pas vraiment dégagé une hiérarchie flagrante entre les leaders des différentes équipes, gageons que l’étape suivante avec l’ascension de Marie-Blanque saura créer d’importants écarts ! – Medhi Casaurang

Classement 1ère étape :

1. Julian Alaphilippe (Armée de Terre) les 135 km en 3h18’40 »
2. Guillaume Gerbaud (Top 16) m.t.
3. François Bidard (Auvergne) à 1 sec
4. Maxime Martin (CC Marmande 47) m.t.
5. Benoit Luminet (CR4C Roanne) m.t.
6. Nicolas Lubat (GSC Blagnac) m.t.
7. Stéphane Reimherr (US Montauban 82) à 9 sec;
8. Pierre Comet (GSC Blagnac) m.t.
9. Frédéric Marion (Top 16) m.t.
10. Fabio Jérémy (Martigues SC) m.t.