Le col de Marie-Blanque. Il se dresse du haut de ses 1035mètres face au peloton qui n’est composé que de quatre-vingt-quatre unités. Mais avant de savoir si cette montée sonnera le glas des espoirs de victoire de certains leaders, regardons dans le rétro : le col de Marie-Blanque est emprunté pour la première fois par le Tour de France en 1978, année où Bernard Thévenet lâcha prise et arriva avec huit minutes de retard à Pau. Mais c’est en 1990 que ce col fut le théâtre d’une scène mémorable, lorsque Gilbert Duclos-Lassalle, qui était échappé, attend son leader le champion du monde Greg Lemond victime d’une crevaison. La Grande Boucle y est passé à treize reprises, la dernière fois l’an dernier.

Les coureurs graviront le col par le versant de Bielle, qui n’est pas le plus dur mais qui permet de se mesurer à des pentes maximales de près de 9 %, avec une déclivité moyenne de 5,5 %. Nicolas Loustaunou (Entente Sud Gascogne) n’est nullement impressionné par ces chiffres, lui qui connait bien cette montée : « Je le monte assez souvent à l’entraînement, après en course ce n’est pas pareil, c’est plus dur. On va déjà passer les premières difficultés et pourquoi ne pas partir de loin pour bien passer le col. » Le garçon à donc de la suite dans les idées, et nous allons le retrouver plus tard.

Aujourd’hui, la seconde étape relie Arudy à Laruns, dans un parcours bien plus montagneux        qu’ hier. En se rendant au départ, les coureurs qui n’aiment pas les conditions exécrables en sont pour leur frais : en effet la pluie est l’invitée surprise de ce début d’étape ! C’est donc sous une chaussée détrempée que les concurrents s’élancent pour 125 kilomètres. Dès les premières minutes, le peloton perd les cyclistes peu à l’aise sur ces routes sinueuses. Au sommet de la première montée comptant pour le classement du meilleur grimpeur, un quatuor se forme à l’avant, composé notamment de Loustaunou. Ce dernier est même leader virtuel de la course.

Dans l’ascension vers Eaux-Bonnes, on note que Morel (Martigues SC) passe en tête  à chaque « Meilleur Grimpeur » ; à Laruns, il sera récompensé par une première place au classement avec près de vingt points d’avance sur son plus proche poursuivant. Dans la descente, Goutille (Martigues SC) effectue un bien joli numéro pour conserver trente secondes d’avance au pied de Marie-Blanque, mais il explose littéralement au plateau du Bénou pour céder près d’une minute dix en quelques kilomètres. Derrière, le peloton maillot jaune est d’une quinzaine d’unités, et l’écrémage continue.  Au sommet, on s’aperçoit que Capdepuy (Entente Sud Gascogne) a rejoint son équipier en tête. Après la descente et sous un soleil retrouvé, c’est au tour de l’équipe espagnole Azisa de lancer une offensive de grande ampleur ; les trois coureurs de cette formation s’extirpent ensemble du peloton pour combler un retard d’une minute et quarante secondes en quinze kilomètres ! Le maillot jaune lui, est résigné, il sait qu’il a perdu sa place de leader.

Vers le second passage aux Eaux-Bonnes, un contre revient à l’avant, ce qui nous donne un groupe de dix coureurs. Mais évidemment le paquet ne peut pas arriver ensemble à Laruns. Alors on attaque ! Loic Herbreteau (GSC Blagnac) se montre très incisif en faisant une grosse sélection car ils ne sont plus que six à se disputer la victoire ! Or la descente est recouverte de gravillons et très étroite, ce qui a pour conséquence deux chutes, éliminant Guérin (CC Marmande 47) et Betouigt (GSC Blagnac) de la victoire, heureusement sans dommages corporels. Dans le dernier kilomètre, les concurrents se regardent et se jaugent, mais en lançant le sprint, Herbreteau montre qu’il est bien le plus fort ! Il s’impose largement devant Peter Van Dijk (Azisa) le Hollandais devenant le nouveau leader de la course !

Cette étape aura tenu (presque) toutes ses promesses, on peut voir qu’il n’y a plus que dix coureurs à pouvoir gagner ce Tour du Piémont Pyrénéen ! La prochaine étape Oloron-Oloron va sans doute effectuer une nouvelle sélection pour la victoire. – Medhi Casaurang

Classement 2ème étape :

1. Loïc Herbreteau (GSC Blagnac) les 126 km en 3h27’43 »
2. Peter Van Dijk (Azysa Conor WRC) m.t.
3. Nicolas Morel (Martigues SC) m.t.
4. Grzegorz Kwiatkowski (Azysa Conor WRC) m.t.
5. Jauffrey Suire Betouigt (GSC Blagnac) à 25 sec.
6. Nicolas Loustaunou (Entente Sud Gascogne) m.t.
7. Sylvain Lamarque (Entente Sud Gascogne) à 50 sec.
8. Stéphane Reimherr (US Montauban 82) à 52 sec.
9. Alexis Guerin (CC Marmande 47) à 1’31 »
10. Adrien Catalayud (Occitane Cyclisme Formation) à 1’35 »

Classement général :

1. Peter Van Dijk (Azysa Conor WRC) en 6h46’33 »
2. Loïc Herbreteau (GSC Blagnac) m.t.
3. Grzegorz Kwiatkowski (Azysa Conor WRC) m.t.
4. Jauffrey Suire Betouigt (GSC Blagnac) à 25 sec.
5. Nicolas Loustaunou (Entente Sud Gascogne) m.t.
6. Sylvain Lamarque (Entente Sud Gascogne) à 38 sec.
7. Stéphane Reimherr (US Montauban 82) à 55 sec.
8. Adrien Catalayud (Occitane Cyclisme Formation) à 1’35 »
9. Nicolas Capdepuy (Entente Sud Gascogne) m.t.
10. Alexis Guerin (CC Marmande 47) à 1’50 »