Maxime Le Lavandier rentre du Tour de la Guadeloupe, qu’il a découvert avec le Team Pro Immo Nicolas Roux jusqu’à en prendre la 2ème place finale, précédé au classement général par l’Auvergnat Damien Monier, ancien vainqueur d’étape au Tour d’Italie. Le coureur de 23 ans, vainqueur cette saison du Tour des Communes de la Vallée du Bédat et du Grand Prix Saint-Etienne Loire, nous livre son expérience d’une course unique en son genre.

« Nous nous sommes décidés un peu tard à partir au Tour de la Guadeloupe. L’épreuve était bien prévue dans notre calendrier en début de saison mais il nous restait à négocier les billets et à préparer la logistique du voyage. Notre victoire finale au Tour d’Auvergne (avec Sébastien Fournet-Fayard) en juillet, qui était l’objectif principal de l’équipe, nous a permis de convaincre notre sponsor Nicolas Roux de nous permettre de disputer cette course et tout le monde lui en a été reconnaissant. Jean-Philippe Duracka, notre DS, a aussi beaucoup oeuvré pour rendre possible le voyage aux Antilles.

Nous sommes donc partis le mercredi 27 juillet midi, deux jours avant la course, pour arriver à Pointe-à-Pitre vers 15h00. Il y a six heures de décalage horaire, mais dans ce sens ça ne pose pas de problème. Arriver deux jours avant était bien suffisant. C’est plutôt à la chaleur et à l’ambiance humide qu’il faut s’adapter et nous avons donc eu deux jours pour rouler et nous acclimater à ces conditions. Nous avons été très bien accueillis et logés avec une douzaine d’autres équipes dans la ville de Sainte-Anne. Il suffisait de faire 50 mètres pour aller à la plage !

La course a débuté par une présentation le jeudi soir devant une foule de spectateurs et j’ai déjà pu me rendre compte que l’ambiance était spéciale. Avant le prologue le lendemain vendredi 29 juillet. Les choses sérieuses ont vraiment commencé le samedi avec une étape propice aux bordures (une partie de l’île est exposée au vent tandis que l’autre est très vallonnée et favorable aux purs grimpeurs). L’objectif de l’équipe était de remporter des étapes et de faire un bon classement général pour moi et Sebastien Fournet-Fayard. Cela a bien commencé puisque Nicolas Thomasson a remporté l’étape du dimanche matin à Vieux-Habitants.

L’après-midi avait lieu un chrono en bosse, dans le mur de Saint-Claude : 6 kilomètres à 10/12 %. Nous avons réalisé le doublé avec Seb, qui l’emporte 17 secondes devant moi. L’ambiance était magique, plus de 20000 personnes, des motos de partout, une trentaine de journalistes à l’arrivée dont deux chaînes de télé qui diffusaient la course en direct, une conférence de presse pour les vainqueurs… Impressionnant !

Cette journée nous a permis de bien nous positionner tous les deux au classement général. Juste avant les étapes montagneuses qui se succédaient jusqu’au jeudi soir, et dont nous sommes sortis 2ème et 4ème au classement…

Le vendredi, dans la septième étape, une échappée fleuve a piégé les leaders et une mésentente entre eux a profité à Julien Liponne (Bourg-en-Bresse AC), qui avait senti le bon coup et s’est emparé au Gosier du maillot de leader avec plus de trois minutes d’avance. Dans le même temps nous avons heureusement remporté une nouvelle étape avec Sylvain Georges.

Une nouvelle journée décisive se présentait le samedi avec le contre-la-montre de 22 kilomètres autour des Abymes qui suivait l’étape du matin. Seb a pris la 2ème place derrière un Damien Monier impressionnant, et moi la 6ème. Cela nous a permis de nous rapprocher : 9 secondes de retard pour Fournet au général et 1’33 » pour moi.

Il restait une étape à disputer dimanche entre Les Abymes et Basse-Terre. Je suis passé à l’attaque, aidé par mon coéquipier Nicolas Thomasson, et avec le renfort de très bons coureurs comme Damien Monier ou Ludovic Turpin, je termine 3ème de l’étape et donc 2ème au général. J’en suis satisfait car le niveau là-bas est très relevé. Il faut être un coureur complet et supporter à la fois la chaleur extrême et les orages tropicaux qui ont lieu parfois. Il faut également bien récupéré car la course dure dix jours. C’était la première fois que je disputais une course aussi longue et j’ai pu m’apercevoir que j’étais de mieux en mieux au fil des jours.

Cette course ressemble vraiment à un petit Tour de France. Il y a un monde fou sur le bord des routes… Et les gens sont connaisseurs. Les spectateurs donnent de l’eau, des Coca, des Powerade et autres sur l’ensemble du parcours. L’ambiance est assez indescriptible. Le soir, on peut revoir le replay de la course sur les chaînes locales et c’est sympa de se voir à la télé ! Ils font même des émissions débat (un peu comme les Rois de la Pédale) après le direct et les gens appellent à la radio pour discuter de tel ou tel choix tactique… Pendant deux semaines, toute la Guadeloupe vit pour cette course. Et les gens reconnaissent les coureurs dans la rue grâce à tout cet engouement médiatique. Les policiers vont même jusqu’à escorter les coureurs le soir pour rentrer à l’hôtel et ainsi éviter les bouchons !

Pour nous, le bilan a été très satisfaisant : trois victoires d’étape, 2ème et 5ème au général, meilleure équipe, le maillot des sprints pour Nicolas Thomasson, le tout sur une épreuve classée 2.2. Et une super ambiance tant entre coureurs qu’avec le staff pendant quinze jours. C’était vraiment une bonne expérience. Le Tour de la Guadeloupe est une très belle course, difficile, et avec un très bon niveau. Il faut y aller en forme pour pouvoir espérer y faire quelque chose et ne pas trop subir. J’en garderai de très bons souvenirs.

Maintenant, place à un peu de récupération avant d’enchaîner avec les courses de fin de saison sur lesquelles j’aurai à cœur de briller. Pour ce qui est de mon avenir, c’est encore un peu flou. Je n’ai pas de proposition d’équipe professionnelle et je ne sais pas encore où j’évoluerai la saison prochaine, donc il m’est difficile d’en parler. Je vais déjà profiter de cette fin de saison avec le Team Pro Immo Nicolas Roux et on verra pour la suite. »

NB : le Tour de la Guadeloupe a été endeuillé par la disparition de Warren Errin. Le coureur de 22 ans avait été renversé par une voiture la veille du départ de l’épreuve, à laquelle il devait participer pour la première fois avec l’USL. Il est décédé quelques jours plus tard, ce pourquoi l’organisation a neutralisé la cinquième étape afin que le peloton tout entier lui rende hommage.

Classement général final :

1. Damien Monier (Bridgestone Anchor) en 26h52’29 »
2. Maxime Le Lavandier (Team Pro Immo Nicolas Roux) à 33 sec.
3. José Chacon (VEN, AS Baie-Mahaultienne) à 42 sec.
4. Julien Liponne (Bourg-en-Bresse AC) à 50 sec.
5. Sébastien Fournet-Fayard (Team Pro Immo Nicolas Roux) à 52 sec.
6. Cédric Eustache (Club Martinique) à 1’14 »
7. Thomas Lebas (Bridgestone Anchor) à 2’10 »
8. Ever-Alexander Rivera (COL ) à 2’24 »
9. Ludovic Turpin (VC Grand-Case) à 2’30 »
10. Rafael Marquez (ESP, Inteja-MMR Dominican Cycling Team) à 4’29 »