Ivan Basso. C’est un des rares favoris à avoir essayé d’attaquer, hier. Ivan Basso (Liquigas-Cannondale) a essayé à de nombreuses reprises, en vain. « Pour faire la différence dans l’ascension du Plateau de Beille, il fallait attaquer de loin. Dans cette dernière montée, nous n’avons pas été capables de faire ce que nous voulions, donc ce n’est pas une journée positive à 100% pour moi. Je ne suis pas très content de cette étape mais ce n’est sûrement pas non plus un pas en arrière. Je crois que pour la différence, il aurait fallu qu’il y ait bien moins de monde dans le groupe de tête. Ce n’est pas possible d’attaquer quand il y a 20 autres coureurs dans le groupe de tête. Il faut d’abord réduire le groupe à 4 ou 5 coureurs puis essayer d’attaquer. Je pense que s’ils veulent distancer Cadel Evans, Andy et Frank Schleck doivent maintenir un rythme très élevé dès le pied des ascensions, sinon ce sera difficile. »

Leopard-Trek. Hier, sur la route du Plateau de Beille, les frères Schleck ont buté sur Thomas Voeckler, Andy le premier. “Voeckler n’est pas une surprise, dit-il. Nous savions qu’il serait fort. Nous savons qu’il est bon et le maillot jaune le rend meilleur. »A Frank d’ajouter : »C’est un excellent coureur qui court avec beaucoup de panache, nous l’attendions parmi les meilleurs à l’arrivée. C’était une journée difficile, et l’équipe a fait tout ce qu’elle pouvait pour durcir la course au maximum. Nous avions une stratégie parfaite en mettant deux coureurs à l’avant. A la fin, tous les favoris étaient ensemble, mais pour la plupart, ils ne faisaient que se regarder entre eux. Seuls Andy, Ivan Basso et moi avons essayé d’attaquer. Les autres restaient dans les roues. C’est dommage pour la bataille du classement général. » Andy Schleck conclue finalement, « c’est à peu près ce que nous attendions, ce n’est pas une surprise de voir les favoris se marquer. »

Cadel Evans. Fidèle à ses habitudes, Cadel Evans (BMC Racing Team) s’est contenté de suivre dans l’ascension finale en attendant de jouer son va-tout dans le contre-la-montre final de Grenoble. « Encore une grande journée dans les montagnes et un autre combat entre les prétendants à la victoire au classement général, dit-il. Samuel Sanchez a montré qu’il grimpait bien tout en sachant que le contre-la-montre final de Grenoble lui convient parfaitement. Il va falloir faire attention à lui. Derrière, sur une montée relativement rapide et avec beaucoup de vent, encore, personne parmi les prétendants au classement général n’avait assez de force pour faire la différence. Globalement, je suis raisonnablement satisfait de l’issue de la journée, perdre deux secondes sur Andy Schleck peut être mis sur le plan des insatisfactions mais ce n’est normalement pas une grande affaire de sa part. »

Lance Armstrong. Retraité des pelotons professionnels, l’Américain Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France, reste un observateur avisé du Tour de France. Aussi, hier soir, il s’est exprimé via son compte twitter concernant la remarquable performance de Thomas Voeckler, estimant même le français en mesure de ramener le maillot jaune à Paris. « Si Voeckler arrive au sommet avec les Leaders aujourd’hui, alors nous pouvons dire qu’il peut gagner le Tour de France, écrit-il. Il a deux minutes d’avance et ils ne peuvent pas le lâcher. Il y a beaucoup de points d’interrogation sur ses chances de victoire à Paris mais ce que je pense, c’est qu’il ne se « dandinait pas », il était un des plus forts. Les autres n’y croyaient pas assez et/ou n’étaient pas assez agressifs pour faire une sélection. En supposant qu’il conserve 2’06 » d’avance sur Evans. Le contre-la-montre final fait 42 kilomètres. Il est français. C’est le Tour de France. Il ne perdra pas 2’06 » dans le dernier contre-la-montre. Parce qu’en plus, le garçon sait souffrir. Cela sera sympa à regarder. Profitez-en. » Avant d’écrire également sur Pierre Rolland. « Son coéquipier Pierre Rolland a été une Rockstar et doit continuer à l’être. »

Alberto Contador. « Je n’aime pas courir comme je l’ai fait aujourd’hui. C’est un style de cyclisme tout à fait différent du mien, mais pour une raison ou une autre je ne suis pas aussi fort que j’aimerais l’être, avoue-t-il. Je n’étais pas dans un mauvais jour. Je me sens bien et j’espère être de mieux en mieux chaque jour. Dans les Alpes j’espère être pleinement opérationnel afin d’être capable de gagner du temps. A aucun moment je me suis senti en difficulté et cela m’encourage à regarder plus loin. » Alberto Contador est resté assez évasif sur le fait que les frères Schleck pourraient perdre le Tour s’ils continuaient à courir comme ils le font actuellement. « Chaque jour passe sans qu’un coureur comme Cadel Evans ne soit lâché, cela devient de plus en plus difficile pour eux de gagner. » Et à propos du Maillot Jaune Thomas Voeckler (Team Europcar) : « Voeckler est incontestablement un coureur dur au mal qui va chercher au plus profond de lui-même un peu plus chaque jour. Mais quand il va exploser, il va perdre beaucoup de temps d’un seul coup. Seulement, s’il explose or pour l’instant, il est juste incroyable. » L’Espagnol a tenu à conclure avec une pensée optimiste. « Mon coup de pédale était meilleur que vers Lourdes. Mais je n’avais pas encore les jambes pour pouvoir lancer une attaque. Je pense que les Alpes vont me favoriser car les autres coureurs seront fatigués et ces Cols sont à une altitude qui me convient bien. Le Tour est encore loin d’être terminé ».

Dans la roue du dossard 101 :

En difficulté jeudi dans la montée finale vers Luz-Ardiden, Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) avait très intelligemment choisi de ne pas suivre les accélérations des favoris mais de conserver son rythme jusqu’au sommet. Hier, l’Irlandais a quelque peu craqué, il se retrouve désormais 18ème au classement général à 10’56 » de Thomas Voeckler mais Vincent Lavenu positive. « L’échappée prise par Maxime Bouet et Christophe Riblon était idéale pour nous, dit-il. Il y a eu une petite faute d’inattention lorsque nous avons laissé sortir trois coureurs dans la descente dont Casar et Millar qui sont de gros rouleurs. Christophe a fait un effort formidable pour revenir devant mais il l’a certainement payé dans le final. Jean-Christophe Péraud a été exceptionnel aujourd’hui en accompagnant les meilleurs. Nicolas Roche était un petit peu juste mais il n’a pas craqué. Quant à Hubert Dupont, il a, comme d’habitude, fait  un travail formidable au même titre que Maxime Bouet. » Le dossard 101 doit désormais penser à récupérer en attendant les Alpes.

L’étape du jour :

15ème étape : Limoux-Montpellier (192,5 km). Si elles n’ont pas occasionné de véritables bouleversements au classement général, les trois étapes pyrénéennes ont déjà bien entamé certains organismes. Aussi, les 192,5 kilomètres sans difficultés proposés aux coureurs entre Limoux et Montpellier devraient être d’un grand secours afin de recharger les batteries en attendant la journée de repos, demain, et l’arrivée dans les Alpes en milieu de semaine prochaine. Le profil de l’étape convient à merveille à une arrivée massive. Les sprinteurs ne devraient pas laisser passer leur chance sachant qu’ensuite, ils n’auront plus que l’arrivée finale sur les Champs-Elysées pour se disputer une dernière victoire d’étape. Mark Cavendish (HTC-Highroad) est attendu en vainqueur à Montpellier à moins qu’Europcar ne laisse à une échappée le soin de se disputer la victoire d’étape, rien n’est moins sûr. Attention tout de même au vent sur les bords de mer qui pourrait occasionner la formation de bordures.