Toutes les deux semaines, notre spécialiste répond aux questions que vous vous posez. Entraînement, santé, suivi, préparation… Vous pouvez poser toutes vos questions sur le forum Entraînement/Santé ou par email à infos@velotraining.net.
« Je vais passer un test à l’effort dans un laboratoire vingt-cinq jours après avoir stoppé ma saison. Un test à l’effort en fin de saison, après une coupure de toute activité physique, demande-t-il un minimum de préparation ? »
Votre question souligne que vous êtes actuellement quelque peu dans le doute quant aux résultats qui seront obtenus lors de ce test après cette coupure. Et ces doutes sont légitimes.
Vingt-cinq jours de coupure totale engendrent des désadaptations importantes, avec une baisse de votre VO2max et de la puissance développée à toutes les intensités d’effort. Autrement dit, pour une même fréquence cardiaque, la puissance développée sera inférieure, et cela à 60, 70, 80, 90 ou 100 % de votre fréquence cardiaque maximale.
Concrètement, les résultats obtenus seront quasiment inexploitables car ils vont refléter votre condition physique du moment et celle-ci n’aura rien à voir avec celle qui sera la vôtre un mois plus tard, encore moins avec votre condition physique en pleine saison. Les puissances développées et les valeurs des seuils, en termes de watts comme de FC, seront anormalement basses à cause de la coupure et vous ne pourrez guère vous en servir pour planifier vos intensités par la suite car à la reprise de l’entraînement ces valeurs vont rapidement repartir à la hausse.
Abordons la seconde partie de votre question : ce test à l’effort nécessite-t-il un minimum de préparation ? Ce n’est pas tout à fait ainsi qu’il faut concevoir les choses. Mieux vaut en fait programmer un test à l’effort alors que la forme est encore présente, c’est-à-dire idéalement juste après la dernière course. Les conclusions du test seront alors en adéquation avec votre potentiel. Autre solution : planifier ce test en tout début de saison, voire en février, avec une forme naissante.
L’objectif étant de pouvoir s’appuyer sur des données pour planifier son entraînement, il est impératif que ces données soient fiables et qu’elles reflètent la condition physique qui est la vôtre habituellement. Le test à l’effort est en fait une photographie prise un jour J et si les conditions sont particulières vous ne pourrez pas l’exploiter.
Dans l’immédiat, l’idéal serait donc de pouvoir entreprendre deux à trois sorties avant la date fatidique, de manière à réduire la durée de la coupure et à retrouver quelques sensations avant le test à l’effort. Dans le cas contraire, les résultats que vous obtiendrez ne seront déjà plus exploitables un mois plus tard car la reprise aura eu un impact positif sur votre condition physique, engendrant une progression et donc une modification significative des données.
Benoît Valque – www.velotraining.net