Benoit, le mois dernier nous t’avons laissé juste avant de participer à un gros bloc de courses avec l’équipe de France Espoirs, mais aussi la seconde manche de Coupe de France DN1. Comment cela s’est-il passé ?
Depuis la dernière fois, j’ai participé au Tour des Flandres Espoirs en Coupe des Nations. Cette course m’a apporté beaucoup d’expérience en classiques et j’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai malheureusement cassé mon dérailleur à un moment clé de la course et j’ai eu du mal à rentrer sur le premier groupe. J’ai ensuite travaillé pour l’équipe jusqu’au sprint final. Je finis 14ème tout de même. La Coupe de France s’est bien passée également. J’étais vraiment bien physiquement comme la semaine d’avant. J’attaque derrière l’échappée dans une bosse à 7 kilomètres de l’arrivée, mais je n’arrive pas à rentrer pour quelques mètres. Je fais 7ème mais on prend la tête de la Coupe de France.

As-tu suivi une préparation spécifique pour arriver en forme au Tour des Flandres ?
Je n’ai pas préparé spécifiquement le Tour des Flandres même si j’avais travaillé des efforts courts et intenses à l’entraînement qui correspond aux efforts demandés.

Tes futurs coéquipiers d’Ag2r La Mondiale t’ont-ils donné des tuyaux ou orienté sur ton choix de matériel pour être le plus performant sur ce rendez-vous ?
Je n’ai pas forcément eu de conseils, mais l’équipe professionnelle m’a prêté du matériel spécifique et des roues adaptées avec des boyaux pour les classiques qui résistent plus au crevaisons et aux pavés.

Le Rhône-Alpes Isère Tour était un objectif pour toi. Et tu n’as pas trahi ton objectif en t’imposant en solitaire sur la 2ème étape…
C’est vrai que je suis arrivé au RAIT avec des ambitions. J’étais très déçu d’arriver à 50 secondes du groupe de tête sur la première étape. La deuxième étape a rattrapé la première. Je suis parti au kilomètre 8 avec trois coureurs. Puis deux autres coureurs nous ont rejoints plus tard. J’avais vraiment de bonnes sensations physiques. Toute la journée, les jambes répondaient bien. Je voulais attaquer dans la dernière difficulté et partir avec Julien Loubet. Ce fut le cas. Dans le final, Julien ne pouvait plus passer de relais. Je me suis ensuite concentré sur mon effort pour résister au peloton sans m’occuper de Julien. Dans le dernier faux plat à 1,5 kilomètre de l’arrivée, je suis parti à bloc pour essayer de maintenir le peloton à distance et Julien a lâché. Je suis arrivé dans le dernier kilomètre et je me suis dit « tu n’as plus le droit de perdre ». Il y avait plusieurs relances. J’ai tout fait à bloc avant de me retourner aux 200 mètres et me dire « c’est bon ». J’ai savouré les 150 derniers mètres. C’était dingue.

Que signifie pour toi cette victoire sur une Classe 2 ?
J’attendais cette victoire. Je voulais gagner, que ce soit en Toutes Catégories, en Elite Nationale, en Coupe de France, Coupe du Monde ou Classe 2. Je suis ici pour gagner des courses et ma forme physique depuis le début de saison est vraiment bonne. Je n’avais pas trouvé l’ouverture sur mon premier cycle et là je l’ai trouvé sur le RAIT… Elle fait vraiment plaisir d’autant plus que je n’ai jamais gagné de Classe 2. Elle ne me met pas forcément en confiance car je me détache pas mal des résultats et j’apporte beaucoup plus d’importance à mes sensations physiques. Je me sentais bien physiquement alors j’étais confiant.

Crois-tu qu’il est nécessaire de s’imposer sur une belle épreuve avant d’intégrer la structure professionnelle ?
Je pense qu’un succès comme cela est un plus avant de passer professionnel, mais il n’est pas indispensable. Ce RAIT est vraiment positif pour moi. Je remporte également le maillot des points chauds. Il est important pour moi et pour l’équipe de revenir avec un maillot sur ce genre d’épreuves. On l’a défendu pour le ramener jusqu’à l’arrivée.

Ce week-end aura lieu la troisième manche DN1 au Trophée Gustave Beignon, un contre-la-montre par équipes de 51 kilomètres. Comment prépare-t-on ce genre d’épreuves ?
Ce type d’efforts est méconnu pour beaucoup d’entre nous dans l’équipe. C’est un exercice long de plus d’une heure qui est difficile à gérer. C’est pour cela que nous l’avons préparé avec un stage de deux jours il y a trois semaines. Nous avons fait également un entraînement hier. Nous arrivons en fin d’après-midi sur le lieu du contre-la-montre et nous allons donc pouvoir faire deux séances sur le lieu avant la course. Nous avions effectué une première reconnaissance après la première Coupe de France il y a plus d’un mois et demi.

Sur ce genre d’effort, chacun roule en fonction de sa puissance au seuil ou vous essayez de tenir une puissance moyenne commune à tous ?
Nous gérons l’allure sans regarder les Watts. À la sensation suivant les entraînements que l’on a faits. Cette allure est vraiment difficile à gérer, mais nous nous connaissons assez bien pour produire le bon effort sur 1 heure.

Après cette manche de Coupe de France, quels seront tes objectifs à venir ?
Le lendemain, nous courons au Tour du Lionnais en Elite Nationale. Je serai peut-être au Tour de Berne en Classe 2 la semaine prochaine. Puis à la fin du mois le 25 mai, je disputerai le GP de Montbéliard Agglomération avant de faire les deux Coupes de France PMU en Bretagne, le GP de Plumelec-Morbihan et les Boucles de l’Aulne, avec l’équipe de France en préparation de la Course de la Paix, sous réserve de sélection.