Benoit, le mois dernier, nous t’avons laissé sur une semaine light qui t’autorisait un peu de répit au niveau de l’entraînement avant d’enchaîner de belles courses. Comment s’est déroulée cette semaine et qu’as-tu fait pour sortir un peu du monde vélo ?
Après mon dernier journal de bord, j’avais une semaine light au niveau de la charge d’entraînement, ceci dans le but de récupérer avant trois gros week-ends de course. Pendant cette semaine, j’ai réduit mon entraînement au niveau quantitatif ce qui me permet de profiter du lac du Bourget en alternant avec mes entraînements. Mais ces moments de repos sont importants pour bien encaisser les futures charges de travail et les courses donc il ne faut pas se disperser à faire de multiples activités qui fatiguent et qui ne nous permettent pas de profiter physiquement de cette période de « repos ».

Ensuite, tu es venu sur le Tour de Savoie Mont Blanc en tant que coéquipier pour Rémi Rochas, du Chambéry Cyclisme Formation. Nous t’avons vu régulièrement offensif, cela est-il naturel chez toi ou respectais-tu les consignes ?
C’est vrai que mon tempérament est offensif. J’aime aller à l’avant et être dans l’échappée. J’ai perdu un petit peu cette habitude depuis le début de saison dernière car je suis souvent protégé pour la fin de course. Alors, dès que j’ai l’occasion, j’aime retrouver ça. Sur ce Tour de Savoie Mont Blanc, j’avais comme consigne de partir devant, tout comme plusieurs de mes coéquipiers, alors j’en ai profité et j’ai tout mis en œuvre pour prendre les échappées. Les deux premiers jours j’ai réussi à me mettre dedans ce qui aurait pu me permettre de gagner le maillot des rushs mais malheureusement Pierre-Luc Périchon l’a pris à la dernière étape.

Malheureusement les résultats du CCF n’ont pas été ceux attendus sur cette épreuve. Comment avez-vous vécu les dernières étapes quand vous avez su que le général n’était plus jouable ?
C’est vrai que les résultats ne sont pas forcément exceptionnels mais il y a quand même Aurélien Doleatto qui a fait une très belle course ! Le niveau est de plus en plus élevé sur ce Tour de Savoie Mont Blanc et c’est très, très difficile de chercher de gros résultats. Le bilan du CCF est tout de même bon avec une présence dans les deux premières échappées alors qu’il n’y avait pas d’autre club amateur. On peut y ajouter les belles performances d’Aurélien avec notamment un très bon chrono et un maillot des rushs perdu d’un point. Les deux dernières étapes étaient tellement difficiles que nous ne pouvions rien faire mis à part s’accrocher le plus longtemps possible.

Sur cette épreuve, il y avait l’équipe de France Espoirs, dont tu fais souvent partie. Qu’est-ce que cela te fait de courir contre tes coéquipiers ?
Cela ne me dérange pas du tout et encore moins sur un Tour de Savoie Mont Blanc puisque le niveau est très élevé et que nous somme dans la même optique de se dire : « On va faire du mieux possible. » Donc pas forcément dans une optique de gagne. Sur ce type d’épreuve on s’entraide dans la difficulté s’il le faut et ce même si le maillot est différent car face aux grimpeurs et aux Continentales Pros c’est difficile de rivaliser quand il y a 3000 mètres de D+ en 94 kilomètres… Je ne regrette pas du tout d’avoir couru avec le CCF, au contraire, car c’est notre course locale alors j’aurais trouvé ça dommage de la faire avec un autre maillot.

Après ce périple en haute montagne, tu es retourné chez toi en Normandie et tu as disputé le critérium de Bricquebec, que tu as remporté ! Depuis quand n’avais-tu plus couru dans ton ancien comité ?
Je suis rentré en Normandie pour faire ce critérium et revoir ma famille et mes amis. Je n’avais pas couru dans mon comité depuis la Montpinchon en août dernier. Mais faire une course dans le village de mon club formateur est vraiment un grand plaisir ! J’y suis allé pour faire plaisir aux organisateurs, aux gens qui me suivent, aux personnes du club, à ma famille et à mon sponsor Martin Optique.

Quelles sont les sensations quand on gagne presque à domicile ?
Les sensations sont vraiment exceptionnelles car je connaissais pratiquement toutes les personnes sur le bord su circuit et j’étais beaucoup encouragé. Voir le sourire de tout le monde sur le bord du circuit et à l’arrivée, ça fait plaisir ! C’est vraiment une victoire de cœur.

Enfin, le week-end dernier, toujours avec le CCF, tu as disputé le Tour du Pays Roannais qui était une nouvelle manche de DN1 sur plusieurs étapes. Tu remportes le général et ton coéquipier Aurélien Doleatto termine 2ème, raconte-nous cet excellent week-end…
Sur le Tour du Pays Roannais j’avais envie de courir libéré et à l’avant pour ma dernière Coupe de France DN1. La course était difficile au niveau du parcours le premier jour et après une première échappée je me suis fait reprendre au kilomètre 80. Ensuite c’est Aurélien qui part devant. Il était fort et joue la gagne à trois avec plus d’une minute d’avance sue le deuxième groupe. Il fait 2 et je fais 5 de l’étape. Le deuxième jour, c’est parti très, très fort et ça n’a jamais débranché. Il y avait un gros marquage entre les premiers de la veille. J’ai réussi à me séparer des Aixois à 70 kilomètres de l’arrivée. Ensuite j’ai voulu toujours garder un coup d’avance. Je n’ai plus trop calculé et on se retrouve à deux à 25 kilomètres de l’arrivée. Moi je roulais pour le général et lui pour l’étape. J’ai tout donné sans calculer et je gagne le général, top !

Le CCF reprend la première place en DN1, malheureusement tu ne seras plus là pour les prochaines manches, crois-tu que le club va conserver son titre ?
Je ne sais pas si le CCF va conserver son titre mais je fais confiance à mes coéquipiers pour se donner à 101 % et tout faire pour aller chercher cette Coupe de France. C’est possible mais ça reste du sport alors on ne peut pas savoir à l’avance.

C’est ton dernier journal de bord en tant qu’amateur, finalement tu as obtenu de belles victoires avant ton passage chez les pros, cela te met-il en confiance ?
Ces victoires me mettent en confiance sur ma condition physique mais ce n’est pas pour cela que je vais m’emballer avant mon passage professionnel. Forcément je préfère sortir du monde amateur de cette façon-là !

Vas-tu respecter une coupure complète entre ta fin de carrière amateur et ton passage chez les pros ?
Je suis actuellement dans une période de coupure avec quatre jours de repos. Mais après je vais reprendre avec des stages en montagne et je ne vais pas avoir de nouvelle coupure avant mon passage et ce peut-être jusqu’à la fin de saison. J’attends de mes premières courses pros d’apprendre à ce niveau et également d’aider le collectif au maximum.