Ludovic, quel a été votre parcours chez les pros ?
Je suis passé pro en 2000 avec Ag2r La Mondiale, où je suis resté onze ans. J’ai fait ma dernière saison chez Saur-Sojasun. J’ai gagné plusieurs épreuves comme le Grand Prix de Rennes et des étapes au Tour de l’Ain et sur la Route du Sud, mais la plus belle reste une étape du Critérium du Dauphiné. J’ai subi ma fin de carrière car l’équipe de Stéphane Heulot, au tout dernier moment, a décidé de ne pas me garder. Ca m’a été difficile de l’accepter, ayant été blessé une bonne partie de l’année.

Comment avez-vous rebondi ?
Ou bien je me reconvertissais dans un autre domaine que le vélo, ou bien je continuais, car j’avais encore la force et la passion, mais en Guadeloupe. Je savais que le vélo y était très populaire, j’y connaissais du monde, et ça s’est fait comme ça. Je me suis mis à courir en amateur en Guadeloupe à compter de 2012. C’était un pari pour un an au départ car rien ne me retenait. J’ai gagné le Tour de la Guadeloupe et j’y suis finalement resté cinq ans et demi. Je m’entraînais beaucoup durant cette période, et j’ai passé l’année dernière mon Brevet d’Etat. Aujourd’hui je vais rentrer en métropole.

Quel constat feriez-vous du cyclisme guadeloupéen ?
Le cyclisme est le sport n°1 en Guadeloupe mais il n’est quand même pas normal qu’on ne sorte pas plus de champions. Il y en a pourtant, mais le problème c’est d’exporter en France le cyclisme guadeloupéen. Tant qu’on n’arrivera pas à faire courir les Guadeloupéens en France, on n’y arrivera pas. Les exemples à suivre, ce sont ceux de Yohann Gène et Rony Martias, qui sont venus s’installer en France. D’autres sports réussissent, je ne comprends pas pourquoi on ne parvient pas à sortir de coureurs professionnels.

A travers quelle fonction aimeriez-vous revenir aujourd’hui dans le cyclisme métropolitain ?
J’ai obtenu mon Brevet d’Etat et j’aimerais rejoindre une équipe, probablement chez les amateurs car je suis sorti du circuit pro il y a quelques années. Il y a beaucoup de travail à faire dans les rangs amateurs et je trouve que c’est là, à diriger les jeunes, que l’on s’épanouit le plus.

Auriez-vous aimé bénéficier des réseaux sociaux comme c’est le cas aujourd’hui : être plus connu et reconnu ?
A mon avis il faut faire attention à la façon dont on communique. En abuser, ce n’est pas forcément trop bon. Mais ça peut aider des coureurs un peu discrets à se faire connaître.

Y a-t-il des coureurs que vous donneriez en exemple en matière de reconversion réussie ?
On peut penser à d’autres Mayennais comme Jacky Durand dans son rôle de consultant et Marc Madiot dans celui de manager de la FDJ. En tant que Mayennais, ce sont des exemples à suivre. Maintenant, à moi de trouver mon chemin.