Guillaume, comment juges-tu ton début de saison de cyclo-cross ?
Si je prends les résultats pour compte, il a démarré un peu moins bien que l’an dernier. Mais j’ai eu une préparation différente. J’ai coupé au mois d’août pour faire une trêve pendant un mois quand j’avais réattaqué début août en 2012. A ma reprise, je n’ai fait qu’une seule course sur route. Physiquement, ça s’est donc ressenti dans mes résultats quand j’ai entamé la saison de cyclo-cross, d’autant qu’en Rhône-Alpes on a un gros niveau. J’ai pu jauger mon niveau national à Saint-Etienne-lès-Remiremont, où je me suis classé 3ème. Depuis ça s’est bien enchaîné avec une série de gagnes et une 6ème place à Marle. A Quelneuc dimanche, ça permettra de refaire le point, de voir où j’en suis, pour étalonner mon entraînement sur les deux mois qui nous séparent du Championnat de France.

La première phase de ta préparation a été essentiellement consacrée au foncier…
Voilà. Je fais pas mal de scooter, à un rythme élevé, mais j’ai très peu fait de spécifique jusqu’à présent. J’ai travaillé jusque fin octobre, si bien que j’avais moins de temps pour rouler et que j’ai beaucoup privilégié la route, où je me savais en retard par rapport à l’an dernier. Ce n’est que ce mois-ci que je vais accentuer l’entraînement et réaliser mes premiers entraînements de cyclo-cross. Je vais pouvoir allier course à pied, technique en cyclo-cross et attaquer des intensités derrière scooter plus spécifiques au cyclo-cross.

Un cyclo-cross, c’est une heure à bloc. Le cycle de foncier est-il différent entre la préparation des saisons de route et de cyclo-cross ?
Oui, les sorties foncières sont plus courtes pour préparer le cyclo-cross, mais aussi plus rapides quand elles se font derrière scooter. C’est presque de l’intensité, sans que ce soit trop violent.

Le frein à disque fait une percée cette saison en cyclo-cross. Quel avis portes-tu sur son utilisation ?
Il y a les adeptes et les détracteurs. Personnellement, je n’ai pas testé. Je sais que si je devais l’adopter, il me faudrait changer tout mon parc de roues. En cyclo-cross, j’ai dix paires de roues, c’est compliqué de tout changer d’un coup ! Ça peut apporter un bon freinage, bien que les Belges ne soient pas encore passés dessus, ce qui me fait penser que tant qu’ils ne s’y mettront pas, ça ne soulèvera pas un débat capital. Maintenant, le freinage en cyclo-cross, c’est une question d’habitude. Et on ne roule jamais à 60 à l’heure comme en route, c’est donc un freinage très différent.

Quels différents braquets mets-tu en fonction des circuits ?
Habituellement, je ne changeais jamais trop de braquets sur mes vélos. C’était souvent le 46 en gros plateau. Cette année je fais quelques cyclo-cross avec le 48 pour tester. C’est la première fois que je fais des ajustements du genre. J’utilise deux plateaux, bien que je passe rarement le 39, c’est plus commode si la chaîne saute. Derrière, je mets 12-25 en général.

A Saint-Etienne-lès-Remiremont, Francis Mourey s’est encore montré intraitable avec l’adversité. Quand sera-t-il battu au Challenge National ?
J’aimerais bien pouvoir vous le dire, mais il paraît encore un ton au-dessus cette année. A Saint-Etienne-lès-Remiremont, sur un circuit technique, il a été devant. A Marle, dans la boue, il n’y avait rien à faire dans son domaine. On verra au fil de la saison mais pour l’instant je le pense toujours au-dessus du lot. Quand je prends le départ d’une course, c’est toujours pour gagner, mais il faut relativiser car je sais la différence de niveau qu’il peut y avoir entre Francis et moi. Des fois, j’arrive à le suivre plus longtemps que les autres. Ça me permet de faire le trou puis de gérer pour garder une place sur le podium.

Dimanche, vous retrouverez tous le circuit de Quelneuc, où Francis Mourey avait été battu au Championnat de France 2012. Comment l’appréhendes-tu ?
C’est un circuit physique, que j’aime bien. Francis aura à cœur de gagner là-bas après sa défaite de 2012. Il aura l’esprit revanchard. Ce sera le plus gros client et le favori.

Comment organises-tu une journée comme celle qui t’attend dimanche à Quelneuc ?
Je me réveille vers 8h00, je prends un gros petit-déjeuner. Puis je prends une collation avant midi. Je prenais souvent des pâtes par le passé mais je me suis aperçu qu’il n’y avait pas forcément besoin de trop manger avant un cyclo-cross. Un gâteau énergétique, c’est suffisant. J’effectue une reconnaissance du circuit entre midi et 13h00. Je me remets en tenue civile, je me concentre, je fais les derniers réglages, en attendant d’attaquer l’échauffement vers 14h00. A 14h40, j’arrête l’échauffement, je me change et je vais au départ.