Pierre-Henri, tu rentres de la Coupe des Nations Ville Saguenay au Canada, avec quelles impressions ?
Je suis content par rapport au collectif de l’équipe de France. Alexis Gougeard a fini 2ème après avoir gagné la première étape. J’estime qu’on a fait un bon boulot collectif. Il ne perd que sur les bonifications et face à un Norvégien, Sondre Enger, qui allait très vite au sprint. Au Canada, le public était moins nombreux qu’en Europe, si ce n’est pour la dernière étape, malgré tout on a affaire à un public connaisseur, ça se voit et ça se sent. Côté course, le placement ne joue aucun rôle car les routes sont très larges. Pas besoin de frotter, ceux qui ont les meilleures jambes sont devant. Le physique parle plus, la tactique moins qu’en Europe.

Qu’as-tu pensé du niveau des sélections nord-américaines ?
Elles sont très fortes. En fait pas mal de jeunes coureurs américains évoluent dans des équipes comme Bontrager. Ce sont donc des gars qui ont l’habitude de courir en Europe. Là-dessus, il n’y a donc pas vraiment de différence par rapport aux courses européennes.

Tu participes cette semaine aux Boucles de la Mayenne. Avec quels objectifs ?
J’ai à cœur d’y réussir car cela fait deux ans que mes parents habitent la Mayenne. Je suis rentré en France mardi. J’avais subi le décalage horaire sur la première étape au Canada, alors en rentrant j’ai fait deux bonnes nuits. En Mayenne, ce sont mes routes d’entraînement, ça me tient donc à cœur d’y réussir quelque chose. Malgré tout j’ai beaucoup couru en mai alors je vais essayer de faire de mon mieux. Je ne sais pas comment vont répondre les jambes, mais dans la tête je suis motivé pour réussir sur une course sur laquelle les pros auront un avantage certain vis-à-vis des équipes amateurs.

Parmi les pros, il y aura ceux d’Europcar. C’est une pression supplémentaire ?
Pour moi ça ne change vraiment pas grand-chose. J’ai déjà été stagiaire avec l’équipe Europcar l’an dernier, j’ai côtoyé les coureurs et je vis avec eux. J’en connais un certain nombre. Bryan Coquard était mon coéquipier l’année dernière. Je suis vraiment très content de ce qu’il fait cette saison. Ça montre qu’on peut avoir 21 ans, être Français et réussir à gagner des courses. Passer pro, j’y pense aussi. Pourquoi pas dès cette année. Si j’ai des propositions, c’est en tout cas quelque chose que j’envisagerai.

Après les Boucles de la Mayenne, ce sera le Championnat de France. Comment appréhendes-tu la particularité du circuit de Lannilis ?
Il y a un ribin mais il ne représente que 900 mètres sur un circuit qui fait 19,350 kilomètres, ce n’est sans doute pas là que l’on pourra gagner le Championnat de France. Ça rajoute cependant une contrainte car c’est là que je peux le perdre. Maintenant, les ribins, on connaît. J’ai déjà eu l’occasion de rouler là-dessus, notamment au Tour de Bretagne. Côté matériel on préservera certainement nos roues habituelles mais on adoptera vraisemblablement des boyaux aux sections plus larges, type 24 ou 25 millimètres.

Aux Boucles de la Marne, que tu as remportées en mai, le Vendée U a comblé une partie de son retard sur l’Armée de Terre en Coupe de France. Le peloton s’est-il révolté pour faire vaciller l’équipe ?
Pas forcément. Quand on prend le départ d’une course, c’est pour la gagner, pas pour faire perdre les adversaires. Aux Boucles de la Marne nous avons bien commencé avec un très bon chrono, ensuite on a réussi à garder la place de leader. L’objectif était de prendre le maximum de points, c’est ce qui s’est passé. Concernant la Coupe de France, les directeurs sportifs y croient à 200 %. Ça reste réalisable avec 132 points à reprendre. C’est avec cet objectif en tête qu’on prendra le départ des trois dernières manches.

Tu accomplis ta deuxième année chez les Espoirs. Comment estimes-tu ta progression entre 2012 et 2013 ?
J’estime avoir progressé autant en qualité qu’en quantité. J’ai progressé physiquement, je le vois bien quand je cours des épreuves de Classe 2, mais aussi quand je redescends sur des courses Elites. A ce niveau, j’ai progressé, malgré tout je suis un peu déçu de mes résultats avec l’équipe de France, notamment au Tour des Flandres Espoirs, que j’ai terminé 9ème au sprint. Je pense qu’avec un peu plus de culot j’aurais pu faire la différence en déclenchant une attaque qui serait allée au bout. J’ai peut-être manqué d’opportunisme.

A quoi ressemble ta semaine-type ?
Je suis étudiant en BTS Technico-commercial à La Roche-sur-Yon. Quand je suis en cours la journée, je roule le soir. Quand je suis en vacances comme c’est le cas en ce moment, je roule tous les jours sauf le lundi, compte tenu que j’ai roulé le dimanche. Je suis entraîné par Jocelyn Bar. J’ai tendance à rouler seul sur des sorties courtes. Sinon sur des distances plus longues je roule avec Justin Mottier, qui habite à 25 kilomètres de chez moi.