Cyril, le contre-la-montre par équipes était de retour sur le Tour de France, cet exercice vous plaît-il ?
Oui, c’est certainement ce qu’il y a de plus beau esthétiquement parlant. C’est super spectaculaire pour les gens au bord de la route. On sort toutes les machines, toute la technologie est présente. Certaines équipes sont moins spécialistes. Dans les équipes anglo-saxonnes, beaucoup de coureurs viennent de la piste et ont commencé par la poursuite. Sans compter qu’ils y portent beaucoup d’affection. En tout cas, cet exercice est dans les gènes d’une équipe. Rappelez-vous de l’équipe Ti-Raleigh qui gagnait tous les contre-la-montre par équipes à la fin des années 70, début des années 80. En France, on est un peu moins pointus, mais je pense que la FDJ.fr a fait un bon chrono à Nice. Le Team Europcar a lui peut-être un peu déçu.

La dernière victoire française sur un contre-la-montre par équipes sur le Tour remonte à 2001 avec le Crédit Agricole. Est-ce à dire que les équipes françaises ne travaillent plus assez cet exercice ?
Ça se travaille, ça se prépare, mais il faut aussi avoir les hommes. Dans l’équipe de Roger Legeay à l’époque, il y avait Stuart O’Grady qui fait aujourd’hui partie de l’équipe Orica-GreenEdge vainqueur à Nice, mais aussi Jens Voigt. Il y avait une équipe de rouleurs et de très bons Français, spécialistes du chrono comme Anthony Morin et d’autres. À l’époque Roger Legeay avait gagné avec des coureurs qui étaient encore dans des équipes aux avant-postes mardi.

Le contre-la-montre par équipes de Nice n’a pas créé trop d’écarts entre les favoris…
Il y a quelques écarts de pris, mais il est vrai que le général n’est pas figé. Orica-GreenEdge défendra le Maillot Jaune jusqu’à Albi. Mais on a des hommes qui sont assez loin pour pouvoir aller jouer l’étape sans que ça rentre au sprint.

Est-ce un exercice que vous aimiez quand vous étiez professionnel ?
Non, c’est plutôt quelque chose que je redoutais. Je n’aimais pas les contre-la-montre. Ceux par équipes sont encore plus durs, plus intenses, ce n’était pas l’endroit où j’étais le plus à l’aise.

Des coureurs vous ont-ils surpris jusqu’ici dans ce 100ème Tour de France ?
J’ai été un peu surpris par Pierre Rolland qui a perdu beaucoup de temps sur le contre-la-montre par équipes. Je m’attendais à ce que le Team Europcar fasse un meilleur chrono. Pierre Rolland a couru après le maillot à pois. Tous les efforts se payent sur le Tour de France. Mais les coureurs se connaissent, ils savent dans quelle condition ils sont. Peut-être se sont-ils fixés d’autres objectifs ? Ils jouent peut-être autrement, sur d’autres tableaux, même si on sait que c’est très compliqué. C’est difficile de juger, mais ça reste surprenant. Pierre Rolland dit qu’il joue le général, mais on le voit aller faire de petits efforts. D’un autre côté, ils auront le maillot à pois jusqu’aux Pyrénées. Il faut dire aussi que « montrer le maillot » ça existe, ça fait partie du sport.

Pensez-vous que les favoris du Tour ont un peu couru avec le frein à main en Corse ?
Non, je pense que nous avons eu de belles étapes. Les coureurs sont arrivés fatigués. Même si elle arrive au sprint, la 3ème étape a été mouvementée,  car il n’y a qu’une quarantaine de coureurs à se présenter pour la gagne à Calvi.

Cadel Evans doit composer avec Tejay Van Garderen sur le Tour, êtes-vous certain que l’équipe BMC jouera sa carte ?
Pour le moment, la hiérarchie n’a pas changé. Cadel Evans est le leader de BMC. Il a prouvé qu’il est toujours bien sur trois semaines. C’est un coureur que l’on retrouvera à coup sûr en dernière semaine.