Yan, tu as pris ce week-end à Pontchâteau la 20ème place du Championnat d’Europe Espoirs. Comment l’analyses-tu ?
Je suis déçu de ma performance, d’autant plus que je me sentais vraiment bien le week-end précédent à Balan (NDLR : 16ème parmi les Elites d’une épreuve remportée par Braam Merlier). Ça s’est bien passé sur les trois premiers tours du championnat, mais d’un coup les jambes m’ont lâché. Par expérience, je sais que le circuit de Pontchâteau ne me correspond pas trop. On y roule vite et c’était qui plus est très sec sur ce tracé qui se veut assez roulant, même par temps de pluie. Le beau temps a accentué cette caractéristique, ce n’était pas le cyclo-cross tel qu’on le connaît.

Comment t’expliques-tu cette place non conforme à tes attentes ?
Je l’ignore encore. Peut-être n’ai-je pas assez récupéré au cours de la semaine qui précédait l’échéance. Maintenant, je ne reste pas sur un échec et je vais vite passer à autre chose. Je me reconcentre sur la suite de ma saison qui, je l’espère, va mieux se passer.

Pontchâteau fait partie des hauts lieux du cyclo-cross, comment as-tu apprécié l’ambiance aux abords du circuit ?
C’était un truc de fou. Et avec le maillot de l’équipe de France sur les épaules, tout le monde nous encourageait. C’était pour le coup du vrai cyclo-cross, avec la mentalité qu’on lui connaît.

L’équipe de France Espoirs est néanmoins repartie du circuit de Coët-Roz sans médaille. Qu’en a-t-il été au moment du débriefing ?
La stratégie de course a été respectée. Clément Russo, 4ème, n’a vraiment pas eu de chance car il est tombé. Pontchâteau, ça se court au millimètre et à l’économie. Dès qu’on fait un effort pour revenir d’une faute, ça se paie à l’arrivée, et c’est sûrement ce qui s’est passé pour bon nombre de Français. Néanmoins les Français ont prouvé qu’ils pouvaient être devant et rivaliser avec les Belges, que l’on dit dominateurs.

Qu’apportes-tu comme modification à ton matériel sur un circuit aussi sec et roulant ?
Le choix des boyaux diffère de celui que l’on ferait pour un circuit plus boueux. En l’occurrence on utilise des boyaux pour terrains secs. Je conserve la même section quelles que soient les conditions, mais je gonfle un peu plus si le circuit est roulant.

On va à présent se diriger très vite vers la deuxième Coupe de France à Bagnoles-de-l’Orne, le 13 novembre. Quel bilan dresses-tu de ton entrée à Gervans, où tu as pris la 7ème place ?
On a eu là aussi affaire à un circuit très sec sur lequel ça a roulé vite. Ce ne sont pas des parcours que j’affectionne mais je me suis livré à 100 % pour aller chercher cette 7ème place. C’est plutôt rassurant sur un circuit comme celui-ci et je sais que la forme va arriver petit à petit. Depuis, j’ai aussi pas mal manqué de chance en déraillant à plusieurs reprises, comme à Balan où j’avais pris la tête et où j’ai été contraint de faire un demi tour à pied jusqu’au poste matériel, ma chaîne s’étant coincée entre les deux plateaux.

Mardi à Epinal, tu as retrouvé les avant-postes pour t’adjuger le Trophée du Château devant ton leader Steve Chainel…
J’ai fait le premier tour sur un rythme normal pour me détacher avec Steve. Dès lors nous avons fait toute la course ensemble en se relayant. A l’arrivée, il m’a laissé la victoire, ce qui représente pour moi ma première victoire sous les couleurs du Cross Team by G4. Ça témoigne de l’état d’esprit qui est celui de Steve. Il veut nous motiver dans notre passion et c’est vraiment agréable de courir auprès d’une personne comme ça.

Tu courras néanmoins assez peu en Lorraine cet hiver, par où passeront tes prochaines échéances ?
Je vais courir à Hittnau, en Suisse, pour la troisième manche de l’EKZ CrossTour dimanche. Puis ce sera la Coupe de France à Bagnoles-de-l’Orne, sur un circuit que je ne connais pas du tout.

Entre deux compétitions le dimanche, quel est ton programme-type sur une semaine ?
Le lundi, je réalise une sortie de récupération sur route d’une heure à une heure et demie. L’idée est de tourner les jambes tranquillement. Le mardi, j’ai une séance de cyclo-cross. Le mercredi, je fais de la route avec un copain autour de Nancy sur environ deux heures, en fonction des conditions météo. Le jeudi, je réalise à nouveau une séance de cyclo-cross, en privilégiant cette fois l’aspect technique. J’ai un petit circuit qui regroupe un peu tout ce qu’on retrouve sur un cross, ça permet de répéter des gestes techniques plusieurs fois au cours de l’entraînement. Le vendredi, c’est repos. Avant un petit tour le samedi pour remettre les jambes en route en vue de la compétition du dimanche.

Comment fonctionnes-tu au niveau diététique ?
Je mange varié tout au long de la semaine. En semaine, j’essaie de manger pas mal de légumes, sachant que le week-end sera consacré aux féculents : pâtes, riz… Le matin d’une course, je prends un petit-déjeuner relativement classique avec un thé, et sans produits laitiers. Puis je prends du Sportdej trois heures avant le départ. Je m’hydrate correctement jusqu’au départ.

En revanche, tu n’utilises pas de bidon en course, une formule autorisée depuis un an ?
Je ne l’ai jamais testée. En cyclo-cross, on est tout le temps à bloc, il faudrait donc trouver le temps de s’hydrater, ce qui me paraît compliqué. Sur cinquante minutes, je ne me sens jamais déshydraté.