Fidèle. Aucun mot ne semble davantage coller à cet homme et à son entreprise. Fidèle à une société au sein de laquelle il a gravi progressivement tous les échelons depuis 18 ans. Fidèle à une épreuve lors de laquelle son enseigne brille depuis 1997. Indéniablement, cet homme semble fait pour son poste, celui d’une corporation à l’esprit familial et attachée à l’évolution interne, dont l’engagement s’étale sur le très long terme. Appartenant désormais au paysage de la Grande Boucle depuis plus de vingt ans, au sein du peloton comme sur le défilé de la caravane publicitaire, cette « Compagnie Financière de Distribution » a décidé de lier son histoire à celle du troisième évènement le plus populaire du monde. Portrait ce mardi d’un personnage qui s’est retrouvé à la tête d’une société à l’image inéluctablement rattachée au cyclisme, portrait de Nicolas Wallaert, Directeur Général de Cofidis France.

Son parcours :

Les débuts de Nicolas Wallaert ne le prédestinent pourtant pas à croiser la route du cyclisme, ils semblent même l’en éloigner définitivement. Diplômé de, l’IESEG School of Management, son truc c’est le commerce et la finance. Ses rêves de jeune actif ne l’envoient pas sur les routes de la Grande Boucle, ni sur les pavés de Paris-Roubaix, ni dans les monts ardennais. Si son fantasme est lié au travail d’équipe, il conçoit plutôt celui-ci autour d’une table, au cours d’une réunion business. S’il souhaite comme tout coureur cycliste faire partie des cadors du domaine, il doit d’avoir assumer un rôle de gregario. Ainsi, il choisit le groupe Cofidis pour effectuer ses débuts dans ce monde de loups, en travaillant comme contrôleur de gestion chez Blanche Porte. Au bout de 5 ans de bons et loyaux service dans la société de vente à distance de vêtements et de linge, il accède à l’échelon supérieur en rejoignant le département international des 3 Suisses.

De la gestion à la finance, il n’y a qu’un pas. Nicolas Wallaert le franchit en 2004 lorsqu’il est transféré chez une filiale du célèbre catalogue, en tant que directeur financier de Cité Numérique. Déterminé à s’éviter tout sentiment de lassitude provoqué par l’installation d’une routine professionnelle, le nordiste change à nouveau d’environnement en 2006, en sautant sur l’occasion de la création de Monabanq, société fille de Cofidis, pour y occuper toutefois la même fonction. Trois ans plus tard, de plus en plus tenté par son côté commercial, qu’il n’a encore jamais exploré jusqu’ici, il reste dans le même bâtiment mais s’installe dans le bureau du directeur commercial de la banque en ligne française. En effet, sa prise de conscience de l’existence de plusieurs réalités, de divergentes visions des choses, au sein d’une même entreprise, l’encourage à se rapprocher au possible de l’omniscience, afin de globaliser son approche des affaires.

Décidément incapable de garder la même fonction plus de trois années d’affilée, Nicolas Wallaert profite de la vacance du poste de directeur général de Cofidis Portugal pour s’offrir un dépaysement total. Arrivant sur un marché encore gravement atteint par la crise économique de 2008, il souhaite s’offrir un défi d’une ampleur inédite. Talentueux et méticuleux, il fait de la compréhension le maître mot de son action, en effectuant notamment un apprentissage intensif du portugais. Sous ses ordres, la filiale locale de la société basée à Villeneuve d’Ascq grimpe peu à peu la pente, pour se positionner à son départ, en 2018, comme numéro 1 du marché du crédit personnel portugais.  Un succès majeur dans une carrière méritante qui lui ouvre les portes de la direction générale de Cofidis France et des 1 400 collaborateurs qu’elle comprend. De simple employé au service d’une immense machine, Nicolas Wallaert aura mis moins de 20 ans à en prendre les commandes.Nicolas Wallaert lors de son passage au PortugalNicolas Wallaert lors de son passage au Portugal 

Son statut aujourd’hui :

Profitant d’un jeu de chaises musicales au sein du groupe, le nordiste a succédé à Gilles Sauret, parti chez Cofidis Participations. Désormais investi de la mission d’effectuer avec succès la transition numérique contemporaine, Nicolas Wallaert va tâcher d’inscrire son action dans le prolongement d’une carrière passée à une période clef du monde de l’entreprise.

Mais d’un point de vue cycliste, il se voit également chargé de prolonger l’héritage de François Migraine, fan inconditionnel de vélo, qui avait lancé la belle aventure qui lie Cofidis à la Petite Reine depuis plus de 20 ans. Avec un partenariat avec la Vuelta qui a fêté cette année son 10e anniversaire et le sponsoring unique d’une équipe cycliste depuis 1997, le nordiste arrive à un moment charnière de l’histoire de l’investissement de la société de crédit dans le sport. En effet, l’année 2020 s’annonce inédite pour les hommes de Cédric Vasseur, qui s’apprêtent à effectuer leur entrée dans le prestigieux monde du Wolrd Tour, où elle n’a plus évolué depuis 2009. Avec les arrivées de Guillaume Martin, de Fabio Sabatini et surtout d’Elia Viviani, la formation française espère enfin briller sur les plus grandes compétitions mondiales, avec en tête l’idée de décrocher un graal qui lui échappe depuis 2008, celui d’une victoire d’Etape sur la Grande Boucle. Avec un engagement financier estimé à 18 millions d’euros, Nicolas Wallaert compte sur les hommes en rouge et blanc pour faire resplendir les couleurs de l’enseigne nordiste. Histoire de faire passer le message au monde entier qu’il devient nécessaire de « changer [leur regard] sur le crédit »L'équipe Cofidis en 2019L’équipe Cofidis en 2019

Par Jean-Guillaume Langrognet