Bonjour Johan, pouvez-vous nous retracer les grandes lignes de votre carrière ?

Je suis passé pro à 20 ans pour ensuite faire 18 longues années chez les professionnels. J’ai donc pris ma retraite à 38 ans. C’est pas jeune, c’est pas vieux, c’est juste le moment pour arrêter. J’ai eu une bonne carrière : 3 Tour des Flandres, 2 fois Roubaix, également le championnat du monde, la coupe du monde et 145 victoires, donc je suis content.

Par quelles équipes vous êtes passé ?

Je suis passé chez ADR pendant 2 ans, où j’ai disputé le Tour de France avec Greg Lemond, quand il a gagné contre Laurent Fignon pour quelques secondes grâce à un contre la montre exceptionnel sur les Champs Elysées. J’ai ensuite été dans l’équipe Lotto avec Jean-Luc Vandenbroucke pendant 2 ans, pour ensuite rejoindre l’équipe Mapei de Patrick Lefévère avec lequel je suis resté jusqu’à la fin et j’ai vraiment vécu des bons moments dans cette équipe.

Johan MuseeuwJohan Museeuw | © Getty Images

Quand vous avez arrêté votre carrière, est-ce que vous saviez ce que vous alliez faire ou pas du tout ?

C’est toujours difficile d’arrêter. On ne sait jamais ce qu’on doit faire plus tard, même si pour nous, les grands champions, c’est moins difficile. Au bout de 2 ans, j’ai vu que beaucoup utilisaient des vélos en vacances et c’est pourquoi j’ai décidé de faire guide sur le vélo à travers le monde. Je suis très heureux de ce métier et je suis toujours sur le vélo après ma carrière. Je travaille pour Cyclotel Travel, Cycling Experience, je suis également ambassadeur de Specialized où je teste les vélos. Je vais sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix avec des clients, mais également en Espagne aux mois de Janvier et Février pour préparer le Tour des Flandres. Je vais également en Suisse et en Italie, mais toujours dans les mêmes endroits, comme le Stelvio ou le Mont Ventoux, là où il y a de bonnes histoires et le passage des grands champions.

Vous roulez encore combien de kilomètres par ans à peu près ?

L’an passé, j’avais 25 000 kilomètres. C’est beaucoup, je roule quasiment tous les jours. Je ne sais pas combien j’en faisais quand j’étais coureur, car on n’avait pas encore Strava, maintenant, c’est plus facile, on a le GPS sur le téléphone. Mais je devais avoir à peu près le même nombre de kilomètres à l’année.

MuseeuwMuseeuw | © Wikipédia

On se souvient que vous avez lancé votre marque de vélo. Qu’est-ce qu’elle est devenue cette marque ?

Ça n’existe plus. Maintenant, les grandes marques, Specialized, Trek, Cannondale… Ils ont tout pris, ils ont un bon marketing, des bons coureurs. Pour les petites marques, ça devient très difficile. Quand on a Sagan dans le portefeuille, c’est directement plus facile. Quand on demande aux jeunes ce qu’ils veulent comme mobile, ils disent Iphone, c’est pareil pour Specialized ou Trek.

Est-ce que vous avez des modèles, des coureurs qui vont ont particulièrement inspiré ?

Il y a surtout Eddy Merckx, Roger De Vlaeminck et Freddy Maertens qui ont été de très grands coureurs. Quand j’étais jeune, j’allais voir les courses avec mes parents, puis j’ai ensuite gagné de très grandes courses comme les championnats du monde avec Eddy Merckx comme coach, donc c’est quelque chose de spécial.

On parlait de Strava, est ce que vous auriez aimé être professionnel maintenant, avec tout l’environnement que l’on peut trouver aujourd’hui, ou bien, c’était mieux dans les années 1990-2000 ?

C’est différent, la vie n’est pas la même. Les coureurs ont beaucoup d’avantages maintenant. Tout est noté, il n’y a pas de secret. Par exemple, quand on voit Strava, tout le monde peut regarder tes données, c’est comme ça.

 

Par Nathan Malo