La tension monte aujourd’hui, comme si elle suivait les courbes du profil de l’étape, la première organisée en terrain montagneux. On ne quittera plus les cimes, en haut desquelles se concluront chacune des quatre étapes de montagne à se succéder jusqu’au tomber de rideau samedi à la Toussuire. Quatre arrivées en altitude consécutives, même le Tour de France dont il s’inspire ne propose pas pareil festin aux grimpeurs, qui s’étaient contentés le mois dernier de cinq arrivées au sommet… réparties sur deux semaines.

Le Tour n’est jamais monté au Plateau de Solaison (Haute-Savoie). Pas plus que le Tour de l’Avenir pour qui cette escalade sur des rampes très raides est une première. Ça ne l’est pas en revanche pour les coureurs passés ces deux dernières années sur le Tour des Pays de Savoie, et qui savent ce qui les attend au bout de cette étape de 165,3 kilomètres au départ de Saint-Vulbas (Ain). Une redoutable ascension de 10,9 kilomètres à 10 %.

Le peloton, qui n’est pas pressé de s’y présenter, laisse partir les cinq coureurs qui s’échappent de bon matin : Ilya Davidenok (Kazakhstan), Przemyslaw Kasperkiewicz (Pologne), Luka Kovacic (Slovénie), Sam Oomen (Pays-Bas) et Lukas Postlberger (Autriche). Mais une fois encore le paquet va présumer de sa capacité à rentrer sur les hommes de tête, qui abordent la montée finale avec un écart certes ramené dans des proportions raisonnables, quelques trois minutes et demie, mais qui va s’avérer trop important pour permettre aux favoris de boucher le trou dans la montée finale.

La montée du Plateau de Solaison provoque des dégâts à l’avant. Le Néerlandais Sam Oomen s’isole un moment mais il grille ses forces un peu trop vite quand le Kazakh Ilya Davidenok a pris soin de monter à son rythme pour retrouver la tête à 5 kilomètres du sommet. Les deux rescapés de l’échappée matinale finiront ensemble mais dans le dernier hectomètre Sam Oomen n’est plus en mesure de s’opposer à une victoire du Kazakh membre à l’année de l’équipe réserve d’Astana.

A l’échelon des favoris, le grimpeur français Pierre-Roger Latour, 9ème du Tour de l’Ain, se dévoile dans les 3 derniers kilomètres, mais c’est le Colombien Miguel-Angel Lopez qui s’en tire le mieux, 3ème au sommet à 42 secondes du vainqueur. Il s’empare du même coup du maillot jaune alors que Pierre-Roger Latour 4ème à 27 secondes au classement général s’affirme dès la première étape de montagne comme le leader de l’équipe de France.

Demain jeudi, la cinquième étape se disputera entre Bons-en-Chablais et Les Carroz-d’Arrâches (101,6 km).

Classement 4ème étape :

1. Ilya Davidenok (KAZ, Kazakhstan) les 165,3 km en 4h14’26 » (39,0 km/h)
2. Sam Oomen (PBS, Pays-Bas) à 3 sec.
3. Miguel-Angel Lopez (COL, Colombie) à 42 sec.
4. Pierre-Roger Latour (FRA, France) à 58 sec.
5. Giulio Ciccone (ITA, Italie) à 1’05 »
6. Alexander Foliforov (RUS, Russie) à 1’06 »
7. Alexey Ribalkin (RUS, Russie) m.t.
8. Robert Power (AUS, Australie) à 1’16 »
9. Louis Vervaeke (BEL, Belgique) à 1’19 »
10. Joaquim Silva (POR, Portugal) à 1’21 »

Classement général :

1. Miguel-Angel Lopez (COL, Colombie) en 15h08’48 »
2. Sam Oomen (PBS, Pays-Bas) à 6 sec.
3. Robert Power (AUS, Australie) à 27 sec.
4. Pierre-Roger Latour (FRA, France) m.t.
5. Alexander Foliforov (RUS, Russie) à 31 sec.
6. Alexey Ribalkin (RUS, Russie) à 41 sec.
7. Giulio Ciccone (ITA, Italie) à 47 sec.
8. Emanuel Buchmann (ALL, Allemagne) à 48 sec.
9. Joaquim Silva (POR, Portugal) à 51 sec.
10. Louis Vervaeke (BEL, Belgique) à 56 sec.