Ces dernières années, chaque Grand Tour a pris l’habitude de posséder un sprinteur qui domine les débats lors d’arrivées massives. Et bien souvent, comme ce fut le cas pour toutes les courses de trois semaines l’an dernier, c’est un homme de la Quick-Step Floors qui a pris l’habitude de lever les bras. Fernando Gaviria avait gagné quatre étapes sur les routes du Giro 2017, Marcel Kittel cinq sur le Tour et Matteo Trentin quatre lors d’une Vuelta dépourvue des meilleurs sprinteurs du peloton. En signant en 2018 pour la formation de Patrick Lefévère, Elia Viviani (Quick-Step Floors) se doutait forcément qu’il augmentait ses chances de vaincre ses adversaires sur son Tour national. Peut-être s’était-il permis de rêver en secret à atteindre le même score que ses prédécesseurs ? Rêve ou pas, il avait aujourd’hui l’occasion de gagner un quatrième sprint sur ce Tour d’Italie.

Pourtant, un sprint n’était pas obligatoire à Iseo et de nombreux baroudeurs avaient bien compris au départ qu’il s’agissait sûrement de leur dernière chance avec le week-end alpestre qui se précise et la parade finale dans les rues de Rome. Le début de course fut donc animé, en particulier grâce au profil escarpé qui se présentait sous les roues des coureurs, où les nombreuses pentes ascendantes favorisaient les offensives. Quatre tentatives pour prendre l’échappée du jour auront été nécessaires, et celle-ci ne s’est finalement formée que tardivement, une fois que le relief devenait plus plat. C’est-à-dire à un peu plus de soixante kilomètres du but.

Alessandro De Marchi (BMC Racing Team), Ben Hermans (Israël Cycling Academy), Wout Poels (Team Sky) et Luis Leon Sanchez (Astana) auront été ceux qui, au prix de nombreux d’efforts, feront parti de ce groupe de tête. Autant dire des hommes forts, et il ne serait pas surprenant de revoir ces quatre garçons à l’avant pour les dernières étapes. Mais la faible avance maximal obtenue, moins de deux minutes, ne sera pas en leur faveur dans le circuit final autour d’Iseo. Sanchez et De Marchi, les derniers résistants, seront repris à une dizaine de kilomètres du but. Sous l’impulsion des équipes de sprinteurs, toutes sauf l’équipe belge d’Elia Viviani. Tactique, au passage, assez discutable des concurrents de l’Italien, qui l’auront amené sur un plateau dans le dernier kilomètre.

Les Quick-Step se sont ainsi mis en tête après la flamme rouge, Zdenek Stybar emmenant le peloton avec dans sa roue Sabatini et Viviani. Et ni le vent de trois-quart face ni la route trempée du final, à cause d’un violent orage ayant éclaté quelques minutes plus tôt, ne feront de l’ombre au champion olympique de l’omnium. Pas même Sam Bennett (Bora-Hansgrohe), peut-être le seul à pouvoir le battre, parti aujourd’hui de trop loin et esseulé dans les ultimes hectomètres. Avec ce succès, Elia Viviani renforce son maillot cyclamen de leader du classement par points. Demain, première des trois étapes alpestres où le podium final se décidera. – Adrien Godard

Classement 17ème étape :

1. Elia Viviani (ITA, Quick-Step Floors) les 155 km en 3h19’57 » (46,5 km/h)
2. Sam Bennett (IRL, Bora-Hansgrohe) m.t.
3. Niccolo Bonifazio (ITA, Bahrain-Merida) m.t.
4. Danny Van Poppel (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
5. Jens Debusschere (BEL, Lotto-Fix All) m.t.
6. Kristian Sbaragli( ITA, Israël Cycling Acadmy) m.t.
7. Jean-Pierre Drucker (LUX, BMC Racing Team) m.t.
8. Sacha Modolo (ITA, EF Education First-Drapac)) m.t.
9. Andrea Vendrame (ITA, Androni-Giocattoli) m.t.
10. José Goncalves (Katusha-Alpecin) m.t.

Classement général # 17 :

1. Simon Yates (GBR, Mitchelton Scott) en 69h59’11 »
2. Tom Dumoulin (PBS, Team Sunweb) à 56 sec.
3. Domenico Pozzovivo (ITA, Bahrain-Merida) à 3’11 »
4. Christopher Froome (GBR, Team Sky) à 3’50 »
5. Thibaut Pinot (FRA, Groupama-FDJ) à 4’19 »
6. Rohan Dennis (AUS, BMC Racing Team) à 5’04 »
7. Miguel Angel Lopez (COL, Astana) à 5’37 »
8. Pello Bilbao (ESP, Astana) à 6’02 »
9. Richard Carapaz (ECU, Movistar Team) à 6’07 »
10. George Bennett (NZL, Team LottoNL-Jumbo) à 7’01 »