Non, l’explication entre les favoris n’a pas eu lieu, mardi, lors de la 16e étape. Mais qu’importe. Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors), lui, à une nouvelle fois marquer la Grande Boucle de son immense talent. Parti dans l’échappée du jour en compagnie d’une quarantaine de coureurs, le Français a dompté le col du Portillon, avant de profiter de la chute d’Adam Yates dans la descente finale vers Bagnères-de-Luchon, pour s’offrir son deuxième succès sur ce Tour. « J’ai du mal à le croire. Je ne pensais pas y arriver. Je suis heureux d’avoir remporté cette étape. Je n’en reviens toujours pas, confiait le héros de la journée sur la ligne d’arrivée. Je vais en profiter jour après jour. Ce n’est que du bonus. »

« C’est frustrant, je n’ai pas les jambes pour gagner. » Lâché dans le col du Portillon, Warren Barguil (Fortunéo-Samsic) a lui fait une croix sur le maillot à pois, désormais promis à Julian Alaphilippe. « Julian est super fort, je ne joue plus le maillot à pois. » Côté français toujours, la belle opération de la journée est aussi à mettre au crédit de Pierre Latour (AG2R La Mondiale). Le bras droit en montagne de Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a profité de l’échappée pour reprendre du temps au général. Le récent champion de France du contre-la-montre figure désormais à la 13ème place, à 9’54’’ du maillot jaune Geraint Thomas (Team Sky). Si un top 10 paraît compliqué – Latour pointe à trois minutes de Dan Martin – la onzième place occupée par Alejandro Valverde (Movistar), semble à portée du Français, qui n’est relégué qu’à 18 secondes derrière.  

17e étape (Bagnères-de-Luchon/Saint-Lary-Soulan) : taillée pour les favoris ?

Ils sont attendus au tournant. Transparents dans la première étape pyrénéenne, remportée mardi par Julian Alaphilippe, les principaux favoris de ce Tour de France 2018 devraient enfin se découvrir sur cette 17e étape, singulière par son faible kilométrage (65 km), mais surtout explosive par son enchaînement de cols et son arrivée à Saint-Lary-Soulan par le long et usant col du Portet (16 km à 8,7%). De là à voir du changement en tête du général ?

L’avis du local de l’étape, Bruno Armirail (Groupama-FDJ) :

« C’est un format inédit, hyper court, pour favoriser le spectacle. Quand l’étape est longue, tout se joue dans le dernier col. Cette fois, avec seulement 65 km, il n’y aura pas vraiment de round d’observation. Ce sera très intense. La montée de Peyragudes, c’est Peyresourde, un col pris d’entrée de jeu, pas très difficile. Mais pour l’aborder au mieux, un long échauffement aura été nécessaire. Ça risque de visser à bloc, même si les leaders seront tentés d’en garder un peu pour ne pas perdre d’entrée tous leurs équipiers. Le col de Val Louron-Azet va faire mal : on oscille entre 9 et 10 % dans les 3-4 premiers kilomètres. On ne peut jamais se reprendre, si ce n’est un petit replat de 300 m environ à 2,5 km du sommet. L’ultime col, le Portet, sera le théâtre de la bagarre entre favoris. Je connais seulement la première partie, la montée sur Pla d’Adet. Quand il y fait chaud, le soleil tape entre les cailloux. Il n’y a pas d’air. Je ne peux pas décrire les 8 derniers kilomètres. Je ne me suis jamais risqué jusqu’à l’arrivée. Et pour cause : la route n’était pas goudronnée ! »  

R.B.