arnaud Démare Pau Tour de France 18ème étape

Il l’a enfin décrochée, sa victoire d’étape. Arnaud Démare (Groupama FDJ) a du attendre la 18ème étape pour lever les bras et remporter sa deuxième étape sur le Tour de France. Le Français s’est parfaitement distingué dans ce final à Pau, surclassant Peter Sagan (Bora Hansgrohe) et Alexander Kristoff (UAE Team Emirates). Seul Christophe Laporte (Cofidis) a été tout proche de le dépasser dans les 100 derniers mètres, concèdant une roue sur la ligne. Tout juste dans les délais lors des étapes de montagne dans les Pyrénées ou dans les Alpes, le tricolore de la Groupama FDJ a eu raison d’y croire. Pour Marc Madiot, c’est une victoire logique, après de beaux sprints réalisés par son équipe. « Ça fait plusieurs fois qu’on court bien, et à force de bien courir, ça passe. C’est une grande satisfaction a expliqué le manager de Groupama-FDJ après l’arrivée. Démare, c’est un coureur de talent, il suffit de regarder son palmarès pour comprendre, c’est un vrai coureur de talent, donc il mérite le respect. Il ne lâche pas. Je suis fier de tous mes gars, ils ont fait le boulot. Les huit ont tout donné pour aller chercher quelque chose ensemble. C’est la validation d’un travail effectué »

Deuxième sur cette 18ème étape, Christophe Laporte n’a jamais été aussi prêt de décrocher la victoire sur le Tour de France. Le Garéoultais s’est parfaitement replacé dans le final pour se présenter aux côtés de son compatriote. S’il a pu bénéficier de son aspiration dans les 200 derniers mètres, Laporte n’a pas réussi à le passer. Le sprinteur de la Cofidis a d’ailleurs invoqué un changement de trajectoire de Démare sur la fin du sprint, lui qui a rouspété au passage de la ligne envers son homologue. « Je suis agacé de faire deuxième. Je suis déçu, j’étais bien. Je me fais déborder par un FDJ et Démare. Sur la fin je pensais passer. Il faut que je regarde les images, j’ai la sensation qu’il se décale sur la gauche a-t-il détaillé à l’issue de l’étape. Les organisateurs ne sont pas allés dans son sens, ne déclassant pas Démare après son passage sur la ligne d’arrivée, jugeant que le coureur de la Groupama FDJ n’avait pas gêné l’effort de Laporte, en quelque sorte qu’il ne l’avait pas fermée. Frustré, le vainqueur de Tro Bro Léon s’est senti tout proche de réaliser quelque chose de grand. « C’est un bon resultat mais quand on est aussi prêt de la gagne sur le Tour, c’est décevant. Je pense que j’avais les jambes pour gagner. »  

Jamais inquiété avec le maillot de leader sur les épaules, Geraint Thomas (Team Sky) a passé une journée plutôt tranquille, jeudi, en compagnie des autres favoris. Avec deux minutes d’avance sur son principal rival Tom Dumoulin (Team Sunweb), le Gallois pourra voir venir sur cette dernière étape de montagne, ce vendredi entre Lourdes et Laruns.  « C’était une journée sans stress pour nous, d’un point de vue tactique. Nous nous attendions à beaucoup d’attaques au départ, puis dans le final la tension est remontée à l’approche du sprint. C’est ma première journée dans un vrai rôle de leader, mais ça ne change pas grand-chose pour moi en réalité, a avoué le maillot jaune pour A.S.O. Nous avons continué à fonctionner de la même façon et l’équipe a été au rendez-vous. Je me sens confiant pour vendredi, même s’il y aura des attaques : peut-être que certains rivaux tenteront de prendre l’échappée, et ce sera certainement très animé en montant au Tourmalet et à l’Aubisque. Pour maîtriser cette étape, il nous faut simplement rouler ensemble et proprement : sans euphorie et sans stress. »

Présentation de la 19ème étape :

C’est surement l’étape reine de cette 105ème édition du Tour de France, et elle sera la dernière en montagne. Ce vendredi, les lignes pourraient bouger et les attaques pourraient fuser. Sur les 200,5 kilomètres de course entre Lourdes et Laruns, il y aura peut-être un miracle d’exaucé pour l’un des prétendants à la victoire finale. Mais il faudra être aérien car les coureurs vont affronter trois monuments de la Grande Boucle. L’Aspin, le Tourmalet et l’Aubisque pourraient créer de derniers écarts avant d’entamer un contre-la-montre décisif pour la victoire finale à Paris. Le local de l’étape, Gilbert Duclos-Lassalle, vainqueur de Paris-Roubaix en 1992 et 1993, a détaillé le profil de cette dernière étape de montagne dans les Pyrénées. « Ca risque de bagarrer, car ceux qui se sont loupés auront à coeur de se racheter. Enfin j’espère car, de nos jours, les coureurs ont plus tendance à défendre leur place au général qu’à tenter l’aventure dès lors que les positions sont établies. Demain, il sera déjà trop tard. Le format est intéressant. D’habitude, l’étape des Pyrénées franchissant l’Aubisque arrivait à Pau, soit 30 bornes dans la plaine. Cette fois, et c’est inédit, on termine à Laruns, au terme d’une descente, sur le modèle d’une étape alpestre. Les premiers talus permettront à une échappée de se former. L’enchainement Aspin-Tourmalet, tout le monde le connait. Le pied du Tourmalet est moins dur, mais ça se corse au niveau des paravalanches, à la Mongie. Ensuite, il faudra passer correctement l’Aubisque, gravi par le Soulor. Ce versant n’est pas trop dur mais, en fin de Tour et avec la répétition des efforts, ça peut faire mal. La plongée sur Laruns est rapide dans sa première partie, puis technique. Un bon descendeur basculant au sommet avec 30 secondes d’avance aura course gagnée. Romain Bardet pourrait la mettre à profit pour reprendre du temps à la veille du dernier chrono. »

-LL