Bryan, es-tu heureux de triompher ici à Plouay ? C’est une victoire importante pour toi ?
Je suis content, forcément !  L’année dernière, j’avais fait sixième. Là, c’est vraiment une victoire du collectif. C’est cool ! Cela fait plaisir après les Jeux de relever les bras. Et puis ici, ça me tenait à cœur, parce que c’est un circuit mythique, et j’apprécie vraiment le circuit, ce sont des bosses que je grimpe bien.

Nous  t’avons vu très présent à l’avant de la course avec ton équipe. Vous étiez six de l’équipe Vendée U  devant pendant longtemps !
On était au complet devant à la première sortie. Du coup ça m’a permis de ne pas beaucoup rouler dans le final. On avait trois coureurs en contre derrière, donc que ça revienne ou non, c’était pareil pour nous. C’est vraiment une victoire du collectif.

Peux-tu nous raconter comment se sont passés les derniers kilomètres ? Tu as suivi Bescond dans Ty-Marrec c’est ça ?
Oui, il a attaqué dans la bosse de Ty-Marrec, dans les graviers. Du coup je l’ai suivi. Je ne l’ai passé jusqu’au haut de la bosse, qu’on arrive à quatre ou à deux c’était un peu pareil pour moi. J’étais le plus rapide. Mais je pense que c’est grâce au collectif que ça s’est bien passé. C’est vraiment toute l’équipe qui a bien travaillé pour gagner.

Gagner à Plouay, c’est également symbolique j’imagine !
C’est cool, c’est un circuit mythique. Je me rappelle que quand j’étais jeune, je venais voir les professionnels. J’espère pouvoir revenir courir ici l’année prochaine ou dans deux, trois ans, mais sous un autre maillot, un maillot vert.

Au moins, tu as appris comment gagner cette course et comment maîtriser ce parcours…
Oui, je sais, mais c’est en amateur, donc on verra pour la suite. Il y a beaucoup d’eau qui va passer sous le pont.

Qu’est-ce qui est le plus dur sur cette course ? Sont-ce les bosses ou le vent ?
Ce sont les bosses. C’est un circuit usant. C’était sympa, mais la dernière bosse fait mal, avec les graviers c’est encore plus difficile, parfois les roues chassent.

Comment as-tu géré l’après-Londres ?
J’ai coupé pendant deux semaines, j’ai vraiment savouré, j’ai fêté ça.  J’ai couru mais je ne m’étais pas entraîné depuis deux semaines. J’avais beaucoup fait la fête donc la course ne s’était pas très bien passée. J’ai repris l’entraînement depuis lundi, et j’ai couru mercredi. Cela repart tranquillement.

Tu ne voulais pas faire les championnats de France Espoirs à la Chapelle-Caro ?
C’était impossible de tout enchaîner, il fallait se fixer des objectifs. Après les JO, j’avais déjà participé aux championnats d’Europe sur route et à la coupe de France. Il ne fallait pas pousser plus loin. Je pense qu’il faut savoir s’arrêter tant qu’il est encore temps. Il ne faut pas se brûler les ailes à vouloir courir sur tous les terrains.

Quels sont tes prochains objectifs dorénavant ? Les championnats du Monde ?
Je suis dans la présélection, mais je ne sais pas si je vais être sélectionné et si dans un mois je serai à 100%. On va discuter avec les entraîneurs. Je pense que si je ne me sens pas prêt, si je ne me sens pas à 100% dans la tête, je laisserai ma place. Aux championnats du monde, il faut être au top, autant mentalement que physiquement. Et puis, ma saison est longue, je suis depuis septembre dernier sur la piste. Cela commence à faire long.

Continueras-tu la piste, même en passant professionnel sur route ?
Oui, je ferai toujours de la piste.

Propos recueillis par Elodie Troadec à Plouay le 25 août.