Clément, d’abord comment as-tu enchaîné la saison de cyclo-cross et la saison de route ?
J’ai coupé une semaine ou deux, après le Championnat de France, juste pour récupérer un peu. J’étais surtout un peu déçu donc il me fallait couper pour récupérer mentalement et me sentir mieux ensuite. J’ai fait du fond, lentement, et rejoint l’équipe pour un stage le temps d’un week-end, n’ayant pu être là plus tôt en raison de mes études. J’ai eu du mal à revenir au début au niveau des bornes. Il m’en manquait. Mais lentement c’est revenu, les courses se sont enchaînées et je sentais que ça revenait et que j’allais de mieux en mieux de course en course.

Jusqu’à gagner dimanche dernier à la Specialized-Boucles du Sud Ardèche, comment s’est passée ta course ?
Au début, j’ai tout de même essayé de faire un peu la course, de suivre. J’ai pris les roues. Je suis venu là avant tout pour préparer la première manche de la Coupe de France. Je ne voulais donc pas décevoir mes encadrants et les dirigeants qui me font confiance. Je mettais donc le rythme devant avec mes coéquipiers. La différence s’est faite dans les bosses, le groupe s’est écrémé et ça lâchait par l’arrière. Ca revenait souvent mais ça relâchait dans les bosses. A 25 kilomètres de l’arrivée, j’ai fini par attaquer. Mathieu Converset m’a rejoint et nous avons fini à deux jusqu’au bout.

Vous étiez quatre du club : deux sont partis devant, les deux autres ont contrôlé derrière ?
C’est exactement cela. Ce n’est pas que la victoire de Mathieu et moi devant mais la victoire de l’équipe. On a roulé, ils ont contrôlé derrière.

Pour l’AVC Aix-en-Provence, la Coupe de France est un vrai objectif ?
Bien sûr ! La Coupe de France, c’est vraiment un classement par équipes. L’objectif est de gagner, ce serait vraiment top pour le club, qui a fait cette année un gros recrutement avec beaucoup de jeunes. Il serait bien qu’on soit représentés à l’avant pour faire de grosses courses et attirer d’autres sponsors. A titre personnel, j’espère vraiment briller à Paris-Troyes. Je vais me retrouver avec les professionnels dans une course qui mêlera amateurs et pros. J’aimerais vraiment me montrer là-bas et faire quelque chose.

Qu’as-tu coché en priorité ?
Je vais surtout faire en fonction de la course. En Elites, toutes les courses sont importantes. Les Coupes de France bien sûr, mais c’est pour mon club. Toutes les courses sont importantes mais je pense surtout à la manière dont on les gagne. On peut gagner des fois une épreuve peu importante sur le papier mais quand on sait comment a gagné le coureur ça peut être très intéressant.

As-tu accordé une attention particulière aux Championnats de France ?
Pas spécialement, je n’ai pas trop regardé le parcours. On verra bien comment ça va se passer. Quand je saurai comment c’est, j’adapterai mon entraînement par rapport à ce circuit. Il faut travailler dans ce sens, comme pour tout.

L’AVC Aix-en-Provence a envisagé un instant réaliser le même bond que La Pomme Marseille chez les professionnels, qu’a-t-il manqué ?
Comme tout le monde le sait, nous sommes en pleine crise, et je l’étudie suffisamment bien en cours pour connaître le problème. C’est difficile de trouver des sponsors. L’encadrement et le niveau de l’AVC Aix donnent le droit au club d’envisager de monter une équipe professionnelle. Si ça ne s’est pas fait, c’est avant tout une question financière.

Que t’inspirent les résultats de La Pomme Marseille chez les pros ?
C’est une motivation. Même si c’est un club opposé à l’AVC Aix-en-Provence, c’est motivant de voir des coureurs marcher aussi fort dans le monde des pros alors que l’an dernier ils étaient tous au niveau amateur. Sachant que je suis passé là-bas auparavant, c’est vraiment une motivation. J’y pense assez souvent. Ca montre que le monde pro est accessible, même s’il suppose beaucoup de rigueur, beaucoup d’entraînement, ce que n’ont pas tous les coureurs amateurs. A chacun de montrer ses qualités pour franchir le pas.

Propos recueillis à Ruoms le 26 février 2011.