Denis, après une saison 2014 en deux temps vous aviez dans l’idée de trouver plus vite un rythme de croisière en 2015. Qu’en a-t-il été ?
Nous avons mis en route dès le début de saison, en accrochant un objectif comme Châtillon-Dijon et plusieurs courses 1, 2, 3. Nous nous sommes mis plus vite dans le rythme, avons été souvent vainqueurs et placés, mais nous avons vraiment péché en Coupe de France. Deux de nos coureurs passent professionnels : Julien Bernard qui a réalisé un très bon stage chez Trek Factory Racing et Alliaume Leblond qui rejoint les rangs continentaux de Differdange. Pour nous, ces promotions sont des réussites car nous sommes là avant tout pour faire progresser les jeunes. Et en cela tous nos Espoirs ont progressé.

Sur quoi mettez-vous vos difficultés en Coupe de France ?
Nous avons péché par manque d’un sprinteur. Melvin Rullière, le sprinteur que nous avions désigné pour 2015, est passé au dernier moment en continentale sans être remplacé. Nous avons souhaité faire confiance à un jeune, Mathieu Pellegrin, qui a fait quelques places comme 3ème de Dijon-Auxonne-Dijon, mais qui a manqué d’expérience en Coupe de France. Il sera à nouveau notre sprinteur attitré en 2016 et nous espérons qu’il passera un cap. Ce qui nous a fait défaut en Coupe de France, ce sont également des courses stéréotypées pour lesquelles nous n’avons pas forcément l’effectif approprié.

Le SCO Dijon fermait la marche du classement général après six des huit manches mi-juillet, comment avez-vous gardé le groupe sous pression pour vous sortir de cette mauvaise passe ?
Etre en difficulté en Coupe de France est une épée de Damoclès au-desssus de la tête d’un club. J’avais clairement annoncé qu’une course nous permettrait de montrer notre vrai visage, c’était le Grand Prix de Cours-la-Ville. Les coureurs n’ont pas déçu en faisant 3ème avec Guillaume Barillot. Nous avons mis quatre coureurs dans les trente premiers et sommes remontés au 15ème rang, la place que nous occupons au final. Ce jour-là on a vu notre véritable visage.

Vous voulez dire que les épreuves de la Coupe de France ne sont pas révélatrices du niveau ?
Ça confirme en tout cas que ces manches sont stéréotypées, avec des parcours souvent identiques les uns aux autres, relativement roulants. Déjà que ça court après les points, quand on n’a pas un sprinteur il faut espérer davantage de mouvement, ce qui a été le cas à Cours-la-Ville. Et c’est là qu’on a pu s’exprimer. Surtout, le format de Coupe de France n’est pas adapté à la situation économique actuelle. Il met en danger des clubs. Il est tellement difficile aujourd’hui de monter des budgets, même avec les collectivités, que de descendre de catégorie peut mettre un club en péril.

Julien Bernard, qui s’était déjà affirmé l’an dernier, a concrétisé au plus haut point cette saison en décrochant un contrat pro avec Trek Factory Racing dans la foulée de remarquables apparitions en qualité de stagiaire. Quel avenir lui prêtez-vous ?
Pour nous qui travaillons avec lui depuis cinq ans, son parcours est une vraie fierté. Julien a démarré le vélo tardivement, en Junior. Nous avons été là pour le faire progresser quand il est sorti des rangs Juniors, d’abord en 2ème catégorie. Il a su exploiter ses qualités pour progresser d’une saison sur l’autre. En parallèle, il a validé une licence STAPS. Depuis deux ans, ses résultats sont plus probants. Il a encore passé un cap cette saison, avec la confiance de l’équipe, à qui il a su renvoyer l’ascenseur à plusieurs reprises, ce qui est super important. Julien est un jeune qui a beaucoup de valeurs. Il a gagné en maturité avec son stage, et sur les courses par étapes d’une semaine il a prouvé un niveau important.

On avait distingué l’effectif du SCO Dijon 2015 comme le plus jeune, mais le goupe va encore rajeunir la saison prochaine avec désormais huit Espoirs sur quatorze coureurs ?
Ce sera une première. Mais nous avons la volonté d’être un club formateur et je pense que nous y arrivons de mieux en mieux. Trois Juniors qui étudient à Dijon vont notamment intégrer l’effectif. Louis Louvet, qui vient du Creusot Cyclisme, est champion de France Juniors du contre-la-montre. Le Réunionnais Julien Souton, qui était en double appartenance chez nous, a couru avec l’équipe de France et a déjà fait pas mal de courses avec nous en 1, 2, 3. C’est le frère de Jérémie Souton, déjà bien connu dans le vélo. Mathieu Rigollot, qui est originaire de l’Aube, possède aussi de nombreuses qualités.

A ces trois Juniors s’ajouteront trois pointures en provenance du VC Toucy…
Ils ont souhaité nous rejoindre pour passer un cap. A 26 ans, Benjamin Pascual revient chez nous dans un rôle de capitaine de route. Il a beaucoup appris à Toucy avec des coureurs comme les frères Drujon. Il revient pour apporter son expérience aux jeunes, car qui dit huit Espoirs dit nécessité de cadres. C’est le rôle qu’il occupera avec Guillaume Barillot et Quentin Bernier. Côté recrues toujours, Adrien Guillonnet nous rejoint, lui qui a remporté le Tour du Lot-et-Garonne dans le cadre de la Coupe de France DN2, l’épreuve étant l’an prochain au programme de la Coupe de France DN1. Enfin un gros moteur comme Jérémy Cabot, qui jusqu’à présent conjuguait vélo et études, ne fera que du vélo en 2016. Ce sera quelqu’un à suivre.

Quand ces coureurs feront-ils leur intégration officielle dans le groupe ?
Dès ce week-end à l’occasion d’un stage de cohésion sur Dijon avec de nombreuses activités au programme. Nous terminerons ce rassemblement par un cyclo-cross dimanche pour s’amuser. Début décembre, ce sera l’assemblée générale. Puis nous partirons en stage du 30 janvier au 7 février.

L’effectif 2016 du SCO Dijon :

• Guillaume Barillot
• Quentin Bernier
• Jérémy Cabot (VC Toucy)
• Jérémy Defaye
• Matthieu Garnier
• Guillaume Gauthier
• Adrien Guillonnet (VC Toucy)
• Benjamin Le Roscouët
• Louis Louvet (Creusot Cyclisme Junior)
• Alexandre Pacot
• Benjamin Pascual (VC Toucy)
• Mathieu Pellegrin
• Mathieu Rigollot (SCO Dijon Junior)
• Julien Souton (SCO Dijon Junior)