Steven, s’il fallait te présenter, que devrions-nous dire ?
J’ai 26 ans. Je suis né à Orléans puis j’ai vécu en Isère, à Bourgoin-Jallieu. J’habite maintenant à Marseille depuis trois ans, où j’ai rejoint ma copine. J’ai commencé le VTT en compétition à l’âge de 7 ans pour suivre mon père qui courait tous les week-ends. En 2008, lors de ma dernière année Espoir, j’ai eu l’opportunité d’intégrer le team BH-SR Suntour. J’ai pu faire de nombreuses courses internationales et côtoyer de grands pilotes comme Maxime Marotte ou Julie Bresset. En 2011, j’ai rejoint le VS Hyérois et j’ai fait mes premières courses Elites sur route. Il y a un an, j’ai terminé mes études. J’ai un BTS Management des Unités Commerciales et une Licence Professionnelle en Management et Gestion du Sport. Depuis, je me consacre à 100 % au vélo.

Tu as conclu ta saison 2012 par une série de courses en Chine, comment as-tu eu cette opportunité ?
J’ai démarché de nombreuses équipes pros en envoyant mon CV. China Jilun Cycling m’a proposé de venir un mois en Chine pour deux courses par étapes : le Tour de Taihu Lake et le Tour de Fuzhou. J’ai de suite accepté sa proposition. Sébastien Jullien était le second Français de l’équipe. Il a d’ailleurs remporté la septième étape du Tour de Taihu Lake lors de notre séjour asiatique.

Quel bilan tires-tu de cette expérience ?
Les courses étaient bien organisées et le niveau était bon. Les étapes étaient plates, ça roulait vite. C’étaient des courses pour rouleur-sprinteur. J’ai su fin septembre que j’allais courir en Chine. J’avais déjà commencé ma coupure annuelle à ce moment-là. J’ai repris l’entraînement deux semaines avant le début du Tour de Taihu Lake. Cette course m’a donc servi de reprise et les sensations se sont améliorées de jour en jour. Cependant, je n’étais pas assez en forme pour espérer faire des places au sprint. Avec l’équipe, nous vivions dans un quartier populaire à la périphérie de Shanghai. De ce fait, ce séjour m’a permis de me familiariser aux coutumes chinoises. Cette expérience a été pour moi très enrichissante d’un point de vue culturel.

Avec quelle ambition y allais-tu ?
Etant donné que je venais de reprendre l’entraînement, je n’allais pas là-bas dans le but de faire un résultat. Je me doutais bien que j’allais être juste physiquement. Normalement, je devais signer un contrat pro avec l’équipe chinoise après ces deux courses. Ils voulaient faire les courses du calendrier UCI Asia Tour et venir courir trois mois en Europe. J’aime voyager et découvrir de nouvelles cultures, le projet était donc intéressant. Malheureusement ça ne se fera pas.

En France, tu portes les couleurs du VS Hyérois. Quels regards portes-tu sur tes principaux résultats de la saison ?
J’ai été régulier avec trente-huit Tops 10. J’ai remporté onze cyclo-cross et cinq courses sur route. J’ai également terminé meilleur scoreur de la Coupe de France DN2 et obtenu cinq Tops 10 sur des courses UCI 2.2. Souvent placé sur les courses importantes, il m’a cependant manqué de « belles » victoires.

Tu sembles nourrir des déceptions…
Ma plus grande déception est de ne pas passer pro ! J’aurais aimé qu’une équipe me laisse une chance. J’ai 26 ans mais j’ai fait ma première course Elite à 25 ans. Jusque l’an dernier, j’étais encore spécialiste du VTT et je n’avais jamais fait une saison sur route. En 2012, j’ai arrêté le VTT pour me consacrer à la route. Je suis donc tout neuf et je pense pouvoir encore progresser, ce qui m’incite à toujours travailler dans l’espoir d’intégrer une équipe professionnelle.

Durant l’intersaison, le VS Hyérois s’est renforcé. Quelles sont ses ambitions ?
Maxime Mayençon, Kevin Pigaglio et Raphaël Verini viennent en effet renforcer l’effectif du Vélo Sport Hyérois. Ce sont tous les trois de très bons coureurs. Sur le papier nous avons une bonne équipe pour la saison prochaine. A nous de prouver que nous pouvons faire de belles choses et pourquoi pas monter en DN1 !

Quels seront tes objectifs en 2013 ?
Je suis un compétiteur, j’aime courir et gagner. J’ai donc envie de remporter le plus de courses possible et de faire des places sur les courses pros où nous serons invités. Je veux montrer que je suis capable de faire des résultats chez les pros.

Les derniers hivers, on te voyait enchaîner les cyclo-cross, un peu moins ces derniers temps. Pourquoi ?
Cette année j’ai enchaîné la saison de cross et 90 jours de courses sur route. A la fin de l’été, j’ai commencé à être fatigué. Il fallait que je récupère. De plus, je suis rentré de Chine le 23 novembre donc je ne pouvais pas tout faire. Je ferai seulement deux ou trois cyclo-cross en préparation.

On t’a vu à l’aise sur les courses par étapes et surtout doté d’une belle pointe de vitesse te permettant de t’imposer en sprint. Que te manque-t-il pour être plus performant ?
Je ne suis pas un vrai sprinteur. J’aime les courses dures, je pense plus être un puncheur-sprinteur. En fait je suis polyvalent mais je n’ai pas une vraie spécialité. Pour progresser il faudrait peut-être que je choisisse un domaine de prédilection.

Quand on a un papa comme Franck Garcin, on est forcément attendu dans le monde du vélo… L’héritage n’est-il pas trop dur à gérer ?
Mon père est connu dans l’univers du VTT, moins dans le milieu de la route. Néanmoins, il y a des anecdotes marrantes comme sur le Tour du Loiret cette année. Mon père a porté le maillot jaune avant de le perdre pour 5 secondes. Vingt ans après j’ai fait la même chose et perdu le maillot de leader pour 3 secondes…

Tu partages la vie de Claire Campana, qui évoluait en VTT au niveau national. Fait-elle encore du vélo ?
Claire travaille maintenant dans les ressources humaines. Elle n’a plus trop le temps de faire du vélo mais essaye d’encadrer les jeunes de son club quand elle le peut. De temps en temps, ça nous arrive d’aller rouler ensemble en VTT lors des sorties club du Team Marseille VTT Passion. Ce sont toujours des bons moments partagés.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec le 20 décembre 2012.