Alexandre, cette saison 2012 a été très importante pour le Team Pro Immo.
La montée en DN3 l’an dernier était déjà une super chose pour le club. Ça a permis de ramener quelques coureurs. De faire évoluer le vélo en Auvergne. Ça s’est conclu par une montée en DN2 donc c’est super.

Comment l’as-tu vécu sur un plan personnel ?
Je l’ai plutôt bien vécu. J’étais présent sur la finale. J’ai ramené les points qui nous ont permis de gagner la Coupe de France donc c’était vraiment un super moment que je n’oublierai pas. C’est un de mes plus beaux souvenirs en vélo.

Quelle était la force de l’équipe d’après toi ?
On avait au départ une équipe très jeune avec très peu d’expérience par rapport à d’autres qui évoluaient depuis plusieurs années en DN3. Ce qui a fait la différence, c’est le fait qu’on avait une équipe assez homogène. On a su mettre plusieurs coureurs devant sur la finale et même pour les autres manches. C’est ce qui nous a permis de remporter cette Coupe de France.

Il y a six nouveaux coureurs cette saison, comment le vis-tu ?
Comme je l’ai dit, on était une équipe jeune. Il y a eu un recrutement avec des coureurs expérimentés qui apporteront cette expérience sur les grandes courses et qui nous aideront à progresser. L’effectif est largement composé d’Auvergnats. Ce n’est pas mal, ça permet de faire évoluer le vélo en Auvergne. Il manquait une grosse structure au sein du comité, ça ne peut être que bénéfique. Le premier stage nous a permis de tous nous retrouver. De bien apprendre à connaître les nouveaux, même si on les connaît un peu puisqu’on a pas mal couru avec eux cette année. Ça nous a permis de préparer cette nouvelle saison et d’être bien mentalement.

Comment gères-tu ta vie professionnelle et le vélo ?
C’est un peu particulier, car je suis policier. Je travaille 40 heures par semaine donc ce n’est pas facile pour s’entraîner. Après le boulot, il faut tout de suite être sur le vélo. Cette année, j’ai pu bénéficier d’horaires aménagés donc j’aurai pas mal de temps pour m’entraîner et pour récupérer. Donc ça ne peut être que bien et me permettre de progresser.

Comment gères-tu tes entraînements dans ce cas ?
Cela fait trois saisons que je suis suivi par Quentin Leplat, l’entraîneur du club. J’ai un programme d’entraînement au mois. J’ai mes entraînements et mes courses qui sont planifiées. Cette saison, je vais complètement changer. J’ai un nouvel entraîneur, avec de nouvelles méthodes.

Pourquoi ?
C’était par curiosité. Avoir un contact avec une autre personne ce n’est pas mal pour découvrir de nouveaux exercices. Ça me permet de voir autre chose.

As-tu songé à abandonner ton activité pour te consacrer au vélo ?
Non, parce que je ne pense pas que l’on puisse vivre uniquement grâce au vélo amateur. Ça me permet de garder une activité. La police, c’est un beau métier, que j’ai choisi. J’ai passé des concours pour cela. Je ne me vois pas tout laisser tomber pour le vélo. Même si ça m’est passé par l’esprit. Mais j’ai préféré continuer à travailler.

Pourrais-tu être muté dans une autre région et être amené à quitter le club ?
Muté dans une autre région, c’est fort probable. Les jeunes policiers sont envoyés sur la capitale ou dans les grandes villes. Mais quitter le club parce que je suis muté dans une autre région, je n’y ai jamais vraiment songé. J’ai attaqué le vélo en Cadets 1. J’ai toujours été au club. J’habite à Counon là où est situé le siège du Team Pro Immo. J’ai vu son évolution jusqu’aujourd’hui, et c’est vraiment bien d’arriver à ce niveau.

Quel est ton profil ?
Je suis plutôt grimpeur, donc il faut des courses plus difficiles. On a un beau calendrier avec différents profils de course. Il y aura toujours moyen de se faire plaisir et d’apprendre.

Y a-t-il un col qui t’ait marqué plus qu’un autre ?
Ce ne sont pas des cols très connus, mais étant plus jeune avec le club, on allait faire quelques stages dans les Alpes. J’ai pu monter quelques cols. Mais déjà en Auvergne, on a quelques bons cols et quelques bonnes routes pour pouvoir s’entraîner. Ils n’ont pas grand-chose à voir avec ceux des Alpes ou des Pyrénées, mais ils permettent déjà de bien s’entraîner dans la montagne.

Et un coureur ?
Je dirai bien sûr Alberto Contador. Côté français, il y a eu bien sûr Richard Virenque ou tout récemment Thibaut Pinot. J’ai 21 ans donc on est de la même génération. Ça fait toujours rêver. Mais il faut rester les pieds sur terre et progresser à son niveau.

Propos recueillis à Bédoin, le 16 novembre.