Yann, tu t’es imposé samedi matin au Grand Prix de Plouay, ceci pour la deuxième fois. Comment s’est déroulée la course ?
Il n’y a jamais eu de temps mort, ça relançait toujours. Il fallait vraiment faire attention à ne pas se faire piéger. Même si la course a été raccourcie d’un tour et que son statut a rétrogradé cette année (NDLR : il s’agissait d’une 1, 2, 3, Juniors en lieu et place d’une Elite Nationale), elle n’en était pas moins difficile. D’ailleurs c’était même assez dur à contrôler car les équipes ne sont pas complètes au départ. Du coup, chacun a tenté sa chance, si bien que ça a relancé tout le temps. Quand je suis parti seul dans le final, ça n’a pas été évident à gérer. Je pense que j’ai gagné plus difficilement cette année qu’en  2008.

As-tu douté ou même eu peur avant de gagner ?
Non, quand j’ai vu comment je suis revenu à deux tours de l’arrivée, j’ai compris que j’avais les jambes. En plus, derrière, ça sautait dans les bosses. Même si nous étions arrivés au sprint, j’aurais eu ma chance. J’étais bien.

Quand tu as passé la ligne, on a senti de l’émotion dans tes gestes ?
Bien sûr, le Grand Prix de Plouay est une très belle course, avec du beau monde. En passant la ligne, j’ai mimé le tir du Famas. On a instauré ça avec mon collègue et ami Alexis Bodiot. Lorsqu’on gagne, on fait ce geste.

On sent que le Grand Prix de Plouay te tient à cœur, n’est-ce pas ?
Oui, j’y ai gagné en 2008 et terminé 2ème en 2009. C’est une course un peu mythique où tout le monde a envie de gagner. Et puis c’est un circuit que je connais par cœur. Il y a des courses où l’on sait comment y courir, Plouay en fait partie. Cela fait cinq fois que je dispute cette épreuve et j’ai toujours terminé dans les dix premiers.

Passer professionnel est-il toujours d’actualité ?
Je suis bien où je suis. Au niveau du calendrier des courses, c’est ma plus grosse saison. L’équipe nous propose de faire de très belles courses, notamment par étapes. Peu d’équipes peuvent se permettre de faire ça. Maintenant, si on me donne l’opportunité de passer pro, j’y réfléchirai. Mais je me plais bien à l’Armée de Terre, où j’ai un contrat de cinq ans. Je me suis fait des copains, on s’entend très bien dans l’équipe.

Un petit mot sur ta saison et ton programme de courses à venir ?
Cette année j’en suis à cinq victoires dont une étape des Boucles de la Marne, qui compte pour la Coupe de France Look des Clubs. Maintenant j’ai un bon mois de septembre avec des courses par étapes. J’aurai aussi le Grand Prix de Fougères. L’objectif de l’équipe est de terminer dans les deux premiers de la Coupe de France DN2 afin de monter en DN1. Personnellement, Paris-Connéré est une course où j’aimerais briller.

Propos recueillis par Pierre Arz à Plouay le 27 août 2011.