Gêné par un problème mécanique survenu dans les derniers kilomètres, le champion du monde sortant Olivier Le Gac n’a pas été en mesure de peser dans le final de la course des Juniors messieurs samedi matin, remportée par son coéquipier Pierre-Henri Le Cuisinier. Mais le coureur breton n’était pas déçu de céder sa tunique à son compatriote, apportant une nouvelle preuve du formidable sens du collectif régnant dans cette équipe de France.

Olivier, dans le dernier tour samedi, l’équipe de France a essayé de casser le rythme du peloton mais semblait aussi prête à mettre en place un train en cas de sprint éventuel, qu’est-ce qui était prévu ?
Dans tout le dernier tour, les Italiens ont roulé et nous, on a couru pour empêcher que ça ressorte. Après ils devaient m’envoyer le sprint et à 1,5 kilomètre de l’arrivée ça chute dans mon dos et ma roue arrière se retrouve voilée pour la fin de course. J’étais du coup assez loin. J’ai réussi à me replacer avant le dernier virage mais j’étais vraiment à bloc. Puis quand j’ai vu que je ne pouvais pas aller faire quelque chose je me suis relevé (NDLR : il finit finalement 40ème, au cœur du peloton principal).

Sans ce problème, penses-tu que tu aurais pu avoir les jambes pour revenir sur le petit groupe d’échappés ?
Non, je ne pense pas que j’aurais eu la force de revenir. De toute façon on avait deux coureurs devant donc l’idée était d’attendre au maximum et de garder des forces pour le sprint. J’aurais juste pu faire un peu mieux sur le sprint mais c’est comme ça. Le maillot reste dans l’équipe de France, c’est l’essentiel. On va bien fêter cela.

Au départ de la course, y avait-il un leader désigné ou l’idée était surtout de partir dans tous les coups pour faire exploser la course ?
Au matin, Pierre-Henri et moi devions être protégés en cas d’arrivée au sprint. Mais intrinsèquement on n’était pas forcément très rapides par rapport à d’autres équipes qui avaient emmené de purs sprinteurs. On devait donc faire la course dès le début et aller dans tous les coups. C’est ce qu’on a fait et ça a marché.

C’était ta dernière course de la saison ?
Oui, c’était ma dernière grande échéance. J’aurai encore un cyclo-cross dimanche prochain puis ensuite ma saison sera terminée. Je vais couper un peu. J’aurai l’occasion de faire du sport dans le cadre de mes études en STAPS et je reprendrai certainement le vélo au mois de décembre.

Propos recueillis par Sylvain Chanzy à Copenhague le 24 septembre 2011.