Six jours. Il ne reste plus que six jours aux coureurs du Giro pour rallier Milan. Terminer le Tour d’Italie est toujours un soulagement tant cette course est difficile. La plus difficile du monde disent même les organisateurs. Et on veut bien les croire, bien que cette année Michele Acquarone ait tenu à dessiner un parcours plus équilibré, en rupture avec les Giro ultra-montagneux tracés par Angelo Zomegnan. Néanmoins, on ne se défait pas de l’empreinte de Zomegnan si facilement, et la dernière semaine de ce Giro en garde ses caractéristiques. Il reste donc six jours de course : trois étapes de très haute montagne –haute montagne ne suffit même plus ! – deux étapes de transition et un contre-la-montre. Au lendemain de la journée de repos, le peloton peut souffler encore un peu avec cette seizième étape qui rentre dans la catégorie des étapes de transition.

173 kilomètres sont à parcourir entre Limone Sul Garda et Falzes, une distance relativement courte et un profil sans difficultés si ce n’est une jolie bosse à quatre kilomètres de l’arrivée. Aujourd’hui, une chose est sûre, on ne revivra pas le scénario de la seizième étape du Giro 2004 qui arrivait déjà à Falzes. Ce jour là, Damiano Cunego, alors équipier de Gilberto Simoni à la Saeco, partait dans une échappée comme la décennie n’en a que trop rarement connue. Agé de seulement 22 ans, Cunego était parti à 60 kilomètres de l’arrivée dans le Passo Furcia. Après avoir rejoint l’échappée matinale, il avait déposé tout le monde dans l’ascension vers Falzes. A l’arrivée, il faisait coup double : victoire d’étape ainsi que prise du Maillot Rose qu’il ne lâchera pas jusqu’à la fin du Giro.

Aujourd’hui, le profil de l’étape est bien différent de celui de 2004. L’étape s’adresse davantage à des baroudeurs qu’à des grimpeurs. Et justement, le peloton regorge de baroudeurs. Ceux-ci savent que s’ils ne parviennent pas à s’imposer aujourd’hui, il en est fini de leurs chances de victoires sur ce Giro. Alors, le début d’étape est une vaste bataille pour parvenir à constituer, d’une part, et prendre, d’autre part, l’échappée du jour. Cette lutte acharnée se ressent sur la moyenne horaire : 49,8 km durant la première heure ! Il faut ainsi attendre le soixantième kilomètre pour voir la bonne échappée se dessiner.

Les esprits occupés par les Dolomites, les favoris ne se lancent pas dans la moindre escarmouche.

Onze hommes sont à l’avant : Alessandro De Marchi (Androni Giocatolli), Mathias Frank (BMC Racing Team), Jon Izagirre (Euskaltel-Euskadi), Luca Mazzanti (Farnese Vini-Selle Italia), Lars Bak (Lotto Belisol), José Herrada (Movistar Team), Nikolas Maes (Omega Pharma-Quick Step), Stef Clement (Rabobank), Matthias Brandle (Team NetApp), Manuel Boaro (Team Saxo Bank) et Sergey Lagutin (Vacansoleil-DCM). L’équipe Katusha de Rodriguez ne voit aucun danger à les laisser filer, l’écart peut alors monter à allure grand v. A quarante kilomètres de l’arrivée, les fuyards comptent près de douze minutes d’avance. Il ne fait aucun doute, la victoire à Falzes se jouera entre ces hommes.

Lars Bak, déjà vainqueur jeudi dernier, peut tenter le doublé. Mais aujourd’hui il ne s’agit pas d’être le plus malin et de profiter du marquage de ses adversaires, il faut être le plus fort. En effet, une côte de deux kilomètres à 8,5% à deux bornes de l’arrivée va départager les coureurs à la régulière. D’entrée de jeu, Herrada attaque. Le plus prompt à le suivre est Mathias Frank. Mais ces deux là vont se mettre dans le rouge et sont incapables de répondre à l’accélération de Jon Izaguirre. Le Basque gère bien son effort et passe sous la flamme rouge avec une quinzaine de secondes d’avance. Largement suffisant pour apporter à Euskaltel-Euskadi la première victoire sur ce Giro. Le deuxième est Alessandro De Marchi, toujours tenu en échec après sa troisième place à Cervinia.

Pendant que Jon Izaguirre exulte et que De Marchi enrage, le peloton aborde la difficulté finale. Il est mené non pas par les équipiers de Rodriguez, mais par Thomas De Gendt (Vacansoleil-DCM). Le Belge accélère légèrement, ce qui suffit à réduire le peloton à quarante unités, et l’on s’attend alors à voir plusieurs offensives d’outsiders. Il n’en sera rien finalement, hormis une petite banderille plantée par Stefano Pirazzi (Colnago-CSF Bardiani) et Juan-Antonio Flecha (Team Sky). Les favoris franchissent la ligne avec 8’59 » de retard, bien conscients qu’il ne leur sert à rien de s’épuiser avant l’étape qui les attend demain vers Cortina d’Ampezzo.

Demain, le Giro arrive dans les dolomites avec une étape entre Falzes et Cortino d’Ampezzo (186 km).

Classement 16ème étape :

1. Jon Izagirre (ESP, Euskaltel-Euskadi) les 173 km 4h02’00 »
2. Alessandro De Marchi (ITA, Androni Giocattoli) à 16 sec.
3. Stef Clement (PBS, Rabobank) m.t.
4. Mathias Frank (SUI, BMC Racing Team) à 19 sec.
5. José Herrada (ESP, Movistar Team) à 21 sec.
6. Manuele Boaro (ITA, Team Saxo Bank) à 37 sec.
7. Matthias Brandle (AUT, Team NetApp) à 43 sec.
8. Nikolas Maes (BEL, Omega Pharma-Quickstep) à 45 sec.
9. Lars Ytting Bak (DAN, Lotto Belisol) m.t.
10. Luca Mazzanti (ITA, Farnese Vini-Selle Italia) à 48 sec.

Classement général :

1. Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha) en 69h22’04 »
2. Ryder Hesjedal (CAN, Garmin – Barracuda) à 30 sec.
3. Ivan Basso (ITA, Liquigas-Cannondale) à 1’22 »
4. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) à 1’26 »
5. Roman Kreuziger (TCH, Astana) à 1’27 »
6. Michele Scarponi (ITA, Lampre-ISD) à 1’36 »
7. Benat Intxausti (ESP, Movistar Team) à 1’42 »
8. Sergio Henao (COL, Team Sky) à 1’55 »
9. Dario Cataldo (ITA, Omega Pharma-Quick Step) à 2’12 »
10. Sandy Casar (FRA, FDJ-BigMat) à 2’13 »

Classement par points :

1. Mark Cavendish (GBR, Team Sky) 110 pt
2. Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha) 84 pt
3. Ryder Hesjedal (CAN, Garmin-Barracuda) 56 pt
4. Domenico Pozzovivo (ITA, Colnago-CSF Bardiani) 53 pt
5. Andrey Amador (CRC, Team Movistar) 52 pt
6. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) 49 pt
7. Martijn Keizer (PBS, Vacansoleil-DCM) 48 pt
8. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) 43 pt
9. Alessandro De Marchi (ITA, Androni Giocattoli) 43 pt
10. Michele Scarponi (ITA, Lampre-ISD) 40 pt

Classement de la montagne :

1. Matteo Rabottini (ITA, Farnese Vini-Selle Italia) 41 pt
2. Michal Golas (POL, Omega Pharma-Quick Step) 34 pt
3. Andrey Amador (CRC, Team Movistar) 28 pt
4. Jan Barta (TCH, Team NetApp) 24 pt
-.  Miguel-Angel Rubiano (COL, Androni Giocattoli) 24 pt
6. Alessandro De Marchi (ITA, Androni Giocatolli) 15 pt
7. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) 11 pt
-.  Amets Txurruka (ESP, Euskaltel-Euskadi) 11 pt
9. Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha) 10 pt
10. Domenico Pozzovivo (ITA, Colnago-CSF Bardiani) 9 pt

Classement des jeunes :

1. Sergio-Luis Henao  (COL, Team Sky) en 69h23’59 »
2. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) à 1’01 »
3. Gianluca Brambilla (ITA, Colnago-CSF Bardiani) à 2’50 »
4. Diego Ulissi (ITA, Lampre-ISD) à 8’14 »
5. Tom-Jelte Slagter (PBS, Rabobank) à 8’53″ »
6. Damiano Caruso (ITA, Liquigas-Cannondale) à 10’19 »
7. Peter Stetina (USA, Garmin-Barracuda) à 18’12 »
8. Tanel Kangert (EST, Astana) à 23’20 »
9. Stefano Pirazzi (ITA, Colnago-CSF Bardiani) à 27’42 »
10. Jon Izaguirre (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 46’34 »

Classement par équipes :

1. Team Movistar (ESP) en 206h52’22 »
2. Astana (KAZ) à 8’46 »
3. BMC Racing Team (USA) à 9’24 »
4. Lampre-ISD (ITA) à 9’28 »
5. Euskaltel-Euskadi (ESP) à 10’36 »
6. Vacansoleil-DCM (PBS) à 17’10 »
7. Liquigas-Cannondale (ITA) à 17’44 »
8. Androni Giocattoli (ITA) à 19’48 »
8. BMC Racing Team (USA) à 9’05 »
9. Team Katusha (RUS) à 28’38 »
10. Colnago-CSF Bardiani (ITA) à 29’11 »