Sylvain Chavanel. Diminué par une bronchite et de la fièvre, le champion de France du contre-la-montre Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step) a mis un terme à son Tour de France hier après 13 kilomètres de course. « Je suis vraiment triste, a regretté le Châtelleraudais. Pour un coureur français c’est vraiment dur de quitter le Tour. C’est la première fois que j’abandonne en douze participations, et ça me désole vraiment. J’ai essayé à nouveau de prendre le départ. J’avais de la fièvre mais j’espérais pouvoir atteindre la journée de repos pour récupérer un peu. Malheureusement le rythme de la course a été tout de suite trop élevé pour moi. Je n’ai pas pu suivre et j’ai dû abandonner. » Sous antibiotiques depuis jeudi dernier, Sylvain Chavanel espère maintenant se retaper en vue des courses sur route des Jeux Olympiques.

Thomas Voeckler. L’Alsacien Thomas Voeckler (Team Europcar) avait moyen d’aller chercher un second succès d’étape sur ce Tour de France. Auteur de la bonne échappée, il a manqué hier le coup décisif à 6,5 kilomètres de l’arrivée à Pau. « En début d’étape, il ne fallait pas regarder la moyenne, il y avait les éléments, le vent, le profil, c’était casse-patte et difficile d’intégrer l’échappée. Ensuite j’ai lancé l’échappée. Dans le final, j’ai dit à Pierrick Fédrigo que s’il attaquait je ne bougerais pas. Ce n’est pas que je voulais favoriser sa victoire, même si nous avons roulé longtemps ensemble chez Bouygues Telecom, mais je voulais faire rouler les autres. Bien entendu j’aurais préféré que ce soit moi qui gagne mais quitte à ce que ce soit un autre qui l’emporte à Pau, je préférais que ce soit Pierrick. »

Clous. Après le malheureux épisode des clous jetés sur la chaussée du Tour de France dimanche dans le Mur de Péguère, une plainte a été déposée par Amaury Sport Organisation et une enquête ouverte rapidement. Hier, on a appris que les enquêteurs avaient réquisitionné toutes les images télévisées et recueilli des vidéos amateurs de la quatorzième étape du Tour, disputée entre Limoux et Foix, pour trouver le ou les auteurs de ces actes ignobles qui ont causé crevaisons et chutes dans la descente du Mur de Péguère. L’enquête a été confiée aux gendarmes de la section de recherches de Midi-Pyrénées. Dimanche, ce sont une trentaine de coureurs qui ont été victimes des clous jetés. Soixante-et-une crevaisons ont été référencées. Les véhicules suiveurs ont également été impactés. Une vingtaine de voitures a subi des crevaisons.

Stéphane Augé. Directeur sportif de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé a regretté hier que son coureur Samuel Dumoulin n’aille pas chercher la victoire d’étape à Pau, qui aurait fait grand bien au groupe sportif nordiste. « C’est dommage car Sam était un peu pointé, personne ne voulant arriver avec lui au sprint. Les jambes ont parlé aussi. Il a rebouché deux-trois trous et il était un peu sec sur la fin. Il n’y avait que du costaud et du malin à l’avant. Quand Pierrick Fédrigo et Christian Vande Velde se sont échappés, soit on y allait de suite soit c’était trop tard. C’était un coup de poker. On a essayé, on essaiera encore jusqu’à la fin du Tour, mais c’est dommage. »

3 questions à… Samuel Dumoulin (Cofidis)

Samuel, vous vous êtes encore échappé hier vers Pau et malheureusement ça n’a pas été au bout ?
Au matin je m’étais dit que je ne prendrais pas l’échappée. Je n’y croyais pas et je voulais attendre le sprint. Mais j’ai vu comme ça bataillait, l’échappée qui mettait longtemps à partir, et j’avais de bonnes jambes, j’étais bien placé. Au regroupement, j’ai suivi l’attaque de Thomas Voeckler. Ça faisait vraiment mal à cet endroit de la course. Je me suis retrouvé dans ce groupe de costauds dans lequel tous les coureurs avaient pratiquement déjà gagné une étape sur le Tour. C’était déjà un bon point d’y être, mais je voulais la victoire, comme tout le monde. Or j’ai été marqué, étant le plus rapide du groupe. J’ai été un peu juste pour faire les efforts dans le final et je fais dernier du groupe, c’est très décevant.

Malgré tout, comme vous le disiez, il fallait y être…
C’était la première grosse explication de ce Tour pour prendre l’échappée. Le parcours était vraiment exigeant, avec du gros goudron et de nombreux vallons. Il fallait avoir la bonne patte et avoir bien récupéré pour être à l’avant. On s’est livré une belle bataille avant que l’échappée puisse sortir. Après, on a encore dû s’employer pour faire le break avec le peloton, qui ne voulait pas trop nous laisser de champ. Et puis dans le final on s’est observé pour la victoire d’étape. Nicki Sörensen a attaqué le premier, j’ai fait un gros effort pour y aller pensant que ça allait faire le break. Mais non. Ensuite deux coureurs sont sortis, la route était large, ça s’est regardé, et puis il m’a manqué la réussite. Même un coureur malin comme Thomas Voeckler n’a pas pu y aller. C’est la déception mais c’est le sport.

La victoire d’un Français, ça atténue la déception ?
Pierrick gagne, c’est un Français, c’est bien. Nous nous connaissons bien Thomas, Pierrick et moi. Il y a eu une petite solidarité nationale, on a évité de courir les uns contre les autres. C’est bien pour Pierrick, Thomas en ayant déjà gagné une, maintenant il ne manque plus que moi. Il ne reste plus qu’une opportunité pour moi à Brive vendredi. Je verrai si j’ai les jambes et la réussite pour être devant. J’étais là aujourd’hui, c’est bien, mais personne ne s’en souviendra. L’essentiel c’est de gagner, je cours pour ça.

Propos recueillis à Pau le 16 juillet 2012.