Quel Tour Christian Prudhomme nous a encore prévu ! Absolument tous les pièges du cyclisme s’y trouveront. Bordures, pavés, chrono et pentes défieront les meilleurs coureurs de la planète, et accoucheront d’un vainqueur absolument incontestable. Voici le parcours du Tour de France 2022. 

Le Tour de ne gagne pas en première semaine, mais il peut s’y perdre, dit l’adage. Eh bien, ce sera particulièrement le cas en 2022. Avec une essouflante exposition au vent dès la deuxième étape puis un essorage de pavés dans les Hauts de France, le roi Tadej Pogacar tremblera pour sa couronne. Toutefois, les survivants de cette course par élimination pourront amplement s’expliquer en montagne pour se disputer le triomphe des Champs.

La Planche des Belles Filles, le Col du Granon, l’Alpe d’Huez ou encore Hautacam sont ainsi au programme, proposant toutes les pentes les plus redoutables et les montées les plus exigeantes du territoire hexagonal. Enfin, si lutte il y a encore à la sortie des Pyrénées, un contre-la-montre dans le Lot se chargera d’en déterminer le vainqueur, faisant évidemment appel à la puissance de ces hommes, mais aussi à leur fraîcheur, à la sortie de trois semaines d’une course de plus en plus éprouvante.

Le parcours du Tour de France 2022

Le parcours officiel du Tour de France 2022 1                                                                                                            Le parcours officiel du Tour de France 2022| © Le Tour de France

Les étapes du Tour de France 2022

« Jamais le Tour de France n’est parti d’aussi loin, d’aussi haut« , clame Christian Pruhomme quant à son Grand Départ au Danemark, au pays du vélo. « La ville la plus cyclable au monde rencontre la plus grande course cycliste au monde » résume-t-il. En outre, ce choix concorde également avec l’impressionnante montée en puissance de la cohorte danoise dans le peloton international, symbolisé par la médaille de bronze de Michael Valgren aux derniers mondiaux, fort de son armada rouge et blanche. Pour permettre ce Grand Départ, le Tour a sollicité une dérogation de l’UCI pour partir dès le vendredi. En compensation, une journée de repos supplémentaire sera ajoutée dès le premier lundi.

Une première semaine piégeuse

La première étape sera un contre-la-montre intégralement tracé dans les rues de Copenhague, l’occasion de créer de premiers écarts. Dès le lendemain, la route de Nyborg devrait être alletante, dans la lignée de la Zélande des Pays-Bas il y a plusieurs années. Les coureurs longeront en effet le littoral avant de traverser un pont de 17 kilomètres au-dessus de la Mer du Nord. Si le lendemain le vent pourrait se présenter de nouveau, nous devrions assister en tout logique à un sprint à Sonderborg.

Pour le retour en France, des côtes s’ajouteront au vent pour multiplier les risques de périls des favoris du général, en direction de Calais. Lille Métropole lancera à son tour la première étape de pavés depuis quatre ans. 20km de pavés sont prévus, avec 5 secteurs inédits avant l’arrivée à Wallers. On se souvient de leur effet lors de l’année 2010 et surtout de l’édition 2014 avec une étape dantesque où Vincenzo Nibali avait posé les jalons de son sacre. Le jeudi 7, le Tour partira de Binche, en Belgique, avant de traverser la frontière pour trouver dans le final un mur de 12% avant de conclure par la montée finale de Longwy, où Peter Sagan avait triomphé en 2017.

Un programme chargé dans les Vosges et les Alpes

Les Vosges seront ensuite en ligne de mire, avec des routes larges et vallonnés jusqu’à l’épouvantail de la Super Planche des Belles Filles, son final non goudronné et ses pentes effrayantes, allant jusqu’à 24% de déclivité. Christoper Froome y a remporté son premier succès majeur sur la Grande Boucle, et Tadej Pogacar réalisé l’incroyable exploit de son triomphe en 2020. Rendez-vous à Dôle le lendemain pour aller visiter un troisième pays, avec la Suisse et ses rives lémaniques, où l’arrivée sera jugée à Lausanne, avec un final marqué par une côte avec des passages à 12%. Balade viticole le lendemain vers Aigle, puis escalade des cols du Valais (le col de la Croix notamment) et enfin celle du Pas de Morgins pour revenir en France, à Châtel.

Cette entrée dans les Alpes se poursuivra le lendemain de Morzine à Megève, où l’arrivée sera jugée sur l’altiport. Si ces communes évoquent la montagne, cette étape évitera les principaux cols du coin afin de préserver les coureurs pour la suite. Effectivement, le lendemain, cap sur les lacers de Montvernier puis les pentes du Télégraphe et le sommet du Galibier, avant de redécouvrir le terrible col du Granon, pour la première fois depuis 1986. Le Tour repartira de Briançon et montera l’autre versant du Galibier, à rebours de l’étape de la veille, pour atteindre le col de la Croix de Fer et conclure enfin par le mythique Alpe d’Huez. 4750 mètres de dénivelé sont au programme de ce tracé, candidat pour figurer comme l’étape reine de cette édition 2022. C’est en tout cas le parcours choisi pour la plus célèbre des cyclosportives : l’étape du Tour.

Direction les Pyrénées

La 13e étape s’élancera de Bourg d’Oisans le 15 juillet, dans une journée idéale pour les sprinteurs, qui devraient se disputer le bouquet à proximité du fameux Chaudron, à Saint-Etienne. La course repartira du Forez dans une étape en montagne-russe, entre plateaux et vallées, pour déboucher sur la raide montée Jalabert de Mende, où les baroudeurs s’expliqueront sûrement. Direction Carcassonne le dimanche 17 juillet, où les sprinteurs auront l’occasion d’enrichir leur besace.

Après une journée de repos dans la cité médiévale, les coureurs entameront les Pyrénées, dans une première étape ariégeoise marquée par les ascensions des Pors de Lers et de Péguère, célèbres pour leur déclivité affolante. Un deuxième volet de cette série finale grimpera le col d’Aspin puis la Hourquette d’Ancizan, le col de Val Louron et enfin la montée vers la station de Peyragudes, où les plus puncheurs des grimpeurs s’affronteront sur les pentes de l’altiport, où avait gagné Romain Bardet en 2017. L’Aubisque sera au programme de l’opus final, suivi du col des Spandelles, avec la dernière bataille des cimes vers Hautacam, où Vincenzo Nibali avait triomphé en 2014.

Enfin, la remontée vers Paris aura pour étape Cahors, avec un duel annoncé entre baroudeurs et sprinteurs, où le facteur fatigue sera prémanant. Le Lot offrira ensuite un affrontement chronométré, soumettant aux leaders ses vallons et plateaux, sur un tracé pour costauds, long de 40 kilomètres.

Les 21 étapes :

1 : Copenhague > Copenhague (clm, 13km), vendredi 1er juillet 2022

2 : Roskilde > Nyborg / samedi 2 juillet 2022

3 : Vejle > Sonderborg / dimanche 3 juillet 2022

4 : Dunkerque > Calais / mardi 5 juillet 2022

5 : Lille > Arenberg Porte du Hainaut / mercredi 6 juillet 2022

6 : Binche > Longwy / jeudi 7 juillet 2022

7 : Tomblaine > La Planche des Belles Filles / vendredi 8 juillet 2022

8 : Dole > Lausanne / samedi 9 juillet 2022

9 : Aigle > Châtel / dimanche 10 juillet 2022

10 : Morzine > Megève / mardi 12 juillet 2022

11 : Albertville > Serre Chevalier – Col du Granon / mercredi 13 juillet 2022

12 : Briançon > Alpe d’Huez / jeudi 14 juillet 2022

13 : Bourg d’Oisans > Saint-Etienne / vendredi 15 juillet 2022

14 : Saint-Etienne > Mende / samedi 16 juillet 2022

15 : Rodez > Carcassonne / dimanche 17 juillet 2022

16 : Carcassone > Foix / mardi 19 juillet 2022

17 : Saint-Gaudens > Peyragudes / mercredi 20 juillet 2022

18 : Lourdes > Hautacam / jeudi 21 juillet 2022

19 : Castelnau-Magnoac > Cahors / vendredi 22 juillet 2022

20 : Lacapelle-Marival > Rocamadour / samedi 23 juillet 2022

21 : Paris la Défense Arena > Paris Champs-Elysées / dimanche 24 juillet 2022

Crédit : Ville de Paris

Par Jean-Guillaume Langrognet