Bien que l’acte de pédaler sur un vélo soit très simple en soi, trouver la cadence de pédalage idéale pour un meilleur ratio efficacité/dépense d’énergie semble beaucoup plus complexe. Développer une certaine puissance tout en dépensant le moins d’énergie est une clé pour améliorer ses performances. Vaut-il mieux pousser fort avec une cadence moindre ou monter dans les tours en poussant moins ? Des chercheurs apportent une réponse à cette question et les résultats de leur étude serviront à beaucoup d’amateurs.

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Une étude pour évaluer la meilleure cadence de pédalage

Vous l’aurez remarqué, pour maintenir une même vitesse sur le terrain, certains cyclistes pédalent plus vite que d’autres. Certains coureurs vont privilégier une fréquence plus lente en poussant plus fort alors que d’autres seront plus à l’aise avec une cadence plus élevée, mais qui nécessite de pousser moins fort sur les pédales. Des deux stratégies, quelle est celle qui offre la meilleure performance en consommant moins d’énergie ? Dans une étude publiée dans la revue « Medicine & Science in Sports & Exercise », des scientifiques de l’université du Queensland, en Australie, ont cherché à déterminer la cadence la plus efficace, c’est-à-dire celle où les muscles du cycliste produisent une puissance élevée et durable, pour les cyclistes amateurs.

Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont demandé à 14 cyclistes amateurs de pédaler à une puissance constante de 2,5 watts par kilogramme, soit environ 183 watts en moyenne, à des cadences de 40, 60, 80 et 100 tours par minute, puis à la cadence de leur choix. Les scientifiques ont ainsi mesuré pendant l’effort, les muscles utilisés, l’intensité du travail et le nombre de calories brûlées par les coureurs (coût métabolique).

Quelle est la fréquence de pédalage idéale ?

Une cadence de pédalage plus faible utilise davantage les muscles ce qui peut conduire à une fatigue musculaire et à une consommation plus élevée de glycogène. À l’inverse, une cadence de pédalage élevée est plus économe au niveau musculaire, mais fait grimper la fréquence cardiaque en flèche et, si elle est trop élevée, fait chuter l’efficacité et gaspille de l’énergie. Alors quelle est la cadence de pédalage idéale pour un cycliste amateur ? 

Les résultats de l’étude ont montré que les volontaires ont utilisé le moins d’énergie en pédalant à 60 tours par minute, mais ont préféré une cadence moyenne de 81 tours par minute. Cette fréquence de pédalage d’environ 80 tr/min semblait également être le point idéal où leur vaste latéral, l’un des principaux muscles quadriceps du cyclisme, produisait une puissance maximale sans gaspiller d’énergie, ce qui en fait une cadence efficace et durable.

Doit-on donc penser que 80 tours par minute est la fréquence de pédalage idéale pour les cyclistes amateurs ? Ce n’est pas aussi simple si on en croit les experts. En effet, ceux-ci expliquent que la cadence idéale dépend en grande partie de deux facteurs que sont votre type de fibre musculaire et votre niveau de forme cardiovasculaire. En clair, plus votre musculature est développée, plus vous serez à l’aise avec la partie inférieure de cadence et si votre physionomie est plus maigre et que votre système cardiovasculaire est performant alors vous serez plus à l’aise avec des fréquences plus élevées.

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La meilleure vitesse de pédalage selon votre morphologie et forme physique

Hunter Allen, le PDG de Peaks Coaching Group et auteur du livre « Training and Racing with a Power Meter », explique, par ailleurs, que ces facteurs évoluent avec le temps et l’entraînement. Le coach explique ainsi qu’un coureur débutant pédalera plus lentement car son système cardiovasculaire ne peut supporter les fréquences cardiaques élevées qu’entraîne une cadence de pédalage élevée. Cependant, au fur et à mesure que l’entraînement fait ses effets, l’amateur pourra pédaler plus vite. C’est un constat qu’il observe aussi chez les professionnels : « Lorsque mes coureurs sont au sommet de leur forme, ils pédalent toujours de 3 à 8 tours par minute plus vite que le reste de l’année ».

Le spécialiste conseille donc d’adopter une cadence personnalisée selon la morphologie et le niveau cardiovasculaire de chacun. Ces cadences peuvent être de l’ordre de 75 à 85 tours par minute pour ceux ayant une bonne capacité musculaire et moins de cardiovasculaire à une cadence de 90 à 95 tours par minute pour ceux qui présentent une morphologie inverse.

Derniers conseils pour trouver votre cadence de pédalage optimale

Hunter Allen aime aussi à rappeler que les cadences plus faibles (moins de 85 tours par minute) nécessitent plus de force physique et que donc les muscles se fatiguent plus rapidement, mais aussi qu’ils consomment davantage de Glycogène.

Aussi, le spécialiste suggère que pour les amateurs, une cadence de 80 tours par minute est correcte si l’épreuve à laquelle vous participez ne dépasse pas les deux heures et demie. Cependant, si l’épreuve est plus longue alors l’expert recommande de s’entraîner à pédaler un peu plus vite afin de ménager les réserves de glycogènes et que les muscles ne soient trop fatigués à la fin de l’effort.

L’exemple de Lance Armstrong d’évolution de la fréquence de pédalage

Pour illustrer ses propos, Hunter Allen aime prendre l’ancien champion Lance Armstrong en exemple. Le spécialiste explique ainsi : « Dans le cas de Lance, ce que tout le monde oublie, c’est qu’avant le cancer, ce type avait des muscles. Il suffit de regarder des photos de lui avant le cancer » avant de poursuivre : « Il pédalait souvent à 85 tours par minute. Il pouvait pousser sur le matériel et il avait le système cardiovasculaire pour supporter la charge. Après le cancer, il a perdu environ 10 kilos de muscles. Il n’avait donc plus les muscles pour pousser fort sur les pédales, mais il avait toujours l’énorme moteur, donc il devait pédaler vite pour générer de la puissance ». Durant les dernières années de sa carrière sulfureuse, Lance Armstrong optait souvent pour des cadences supérieures à 90 tours par minute inaugurant ainsi l’ère des cadences de rotation supérieures à 90 tours par minute dans le peloton.