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« Je ne suis cycliste que quelques mois dans l’année et j’ai souvent le même problème : je cours à pied très régulièrement depuis juillet dernier (quatre à cinq séances par semaine. Je suis donc affûté mais quand je reprends le vélo je n’ai rien dans les jambes. Quelles sont les séances à privilégier en priorité ? »

La situation vous étonne, pourtant elle est fort logique. Plusieurs paramètres entrent en ligne de compte.

Il ne faudrait pas oublier pour commencer que vous restez plusieurs mois sans rouler, et cela chaque année. Dès lors il ne peut pas être question de progression car les adaptations s’envolent chaque automne dès les premières semaines sans vélo.

La course à pied entretient la condition physique, elle améliore l’endurance. Il s’agit là d’adaptations générales, physiologiques. Seulement, le vélo nécessite également des adaptations sur le plan musculaire. Cela nous amène sur le terrain du principe de la spécificité de l’entraînement qui nous explique qu’il faut développer les qualités physiques en lien avec la discipline. Autrement dit, c’est avant tout en pédalant que l’on progresse à vélo.

Ainsi, en enchaînant les sorties vélo vous allez peu à peu retarder la fatigue. Une première sortie de 40 kilomètres peut être synonyme de fatigue à la reprise alors que le double peut passer sans souci trois mois plus tard. Le travail paye, tout simplement.

La course à pied est sans doute le meilleur complément au cyclisme mais il vous faut travailler plusieurs domaines à la reprise :

• la coordination. Le geste, la technique de pédalage. On apprend à pédaler comme on apprend à nager. Une meilleure coordination retarde la fatigue et améliore l’économie de mouvement.
• la vélocité. Il s’agit de la capacité à tourner rapidement les jambes sur un braquet limité. Même s’il est risqué de faire des généralités les athlètes ont en général une bonne vélocité.
• la force. C’est là que le bât blesse. La force correspond à la capacité à emmener de gros développements. Cela sous-entend une adaptation musculaire car la force n’est pas naturelle : elle s’acquiert. La prise de force n’est pas forcément synonyme de prise de masse musculaire.

Ces trois qualités constituent les trois piliers de l’entraînement. Travaillez ces trois domaines, allongez vos sorties de manière progressive et vous constaterez une progression très rapide. En effet, vous allez améliorer votre efficacité, votre capacité à développer davantage de puissance.

En clair, visez un développement spécifique à vélo, en travaillant qualitativement dans cette discipline, afin de favoriser les adaptations musculaires : allure spécifique si vous visez la compétition, force, vélocité, geste technique. Vous ne pouvez pas compter sur les transferts entre vélo et course à pied dans ces domaines précis car les apports de cette discipline sont uniquement d’ordre général (endurance).

L’idéal serait en fait de conserver les deux disciplines tout au long de l’année. Ainsi, par exemple, au cœur de l’hiver, quatre séances de course à pied plus une séance de vélo. A partir de là vous éviterez ces désagréments, classiques à la reprise.

Benoît Valque – www.velotraining.net