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« J’ai remarqué lors de mes sorties par temps froid que je suis beaucoup moins performant. J’ai du mal à avancer, une perte de motivation notable et je souffre énormément. Est-ce normal ? »

Physiologiquement le phénomène s’explique aisément : votre organisme doit dépenser beaucoup d’énergie pour lui permettre de se maintenir à une bonne température (entre 38 et 40° à l’effort). Cette énergie n’est alors plus disponible pour l’activité musculaire. Résultat : des sensations musculaires beaucoup moins bonnes, les poumons qui brûlent à l’effort intense, etc.

Passons sur l’équipement hivernal indispensable pour nous concentrer sur ces réalités physiologiques. Il va de soi que le froid a un impact négatif sur votre capacité de performance. En prendre conscience permet d’analyser et de nuancer les sensations que vous décrivez. En premier lieu le rendement musculaire est moindre : le muscle est moins efficace puisqu’il se contracte moins bien. Cela justifie ces sensations de jambes qui « coincent » alors que le cardio semble loin d’être poussé dans ses derniers retranchements.

La production de chaleur (et donc d’énergie) se fait plus difficilement. Autre conséquence du froid, la dépense calorique est supérieure, ce qui engendre des fins de parcours difficiles voire de véritables pannes sèches.

Le froid peut également avoir une incidence sur la fréquence cardiaque (FC) à l’effort. Quand il lutte contre le froid, l’organisme a deux priorités : le cerveau et les extrémités (mains et pieds). Les muscles ne sont pas irrigués aussi efficacement, ce qui explique le moindre rendement musculaire. Pour résoudre le problème, l’organisme va compenser en accélérant la circulation sanguine, ce qui provoque une accélération des fonctions vitales et donc une augmentation de la FC. Voilà qui explique comment, parfois, vous pouvez évoluer à une FC haute malgré un effort apparemment limité. On peut parler de hausse « artificielle » de la FC. Ce phénomène n’est pas vérifié chez tous les cyclistes. Cependant il s’agit probablement de votre cas.

Par ailleurs le vent peut également avoir un impact important. Le petit souffle sans conséquence du mois de juin peut avoir des conséquences beaucoup plus importantes en février ! En effet la température ressentie diminue de manière exponentielle par rapport à la force du vent.

Le froid voire le grand froid n’empêche pas de rouler, mais il conviendra de limiter les durées d’effort. Evitez les sorties de plus de trois heures. A vouloir à tout prix ne pas sauter une sortie on peut au final perdre quinze jours d’entraînement en s’exposant à un rhume ou autre trachéite, angine, sinusite… et donc à un épisode de repos forcé. Dans la mesure du possible augmentez la fréquence de vos sorties, tout en diminuant leur durée. Cela permettra de contourner le problème, sans que votre volume kilométrique n’en pâtisse.

Benoît Valque – www.velotraining.net