Bonjour Bernard, J'ai moi aussi été récemment victime d'une automobiliste (en juin dernier). Les circonstances étaient totalement différentes car elle m'a renversé en me coupant la route sur une piste cyclable, mais peu importe, j'ai pas mal fouillé les questions de droit dans ce cas et j'aimerais apporter quelques précisions. En tant que cycliste victime d'un accident de la circulation, vous avez des droits, et il y a des contre vérités dans les premières réponses qui ont été faites du style: "t'es en tort, t'as le droit à rien", j'en passe, etc. Dans le cas d'un accident de la circulation impliquant un cycliste et un véhicule à moteur, le cycliste (tout comme le piéton), est sous la protection de la loi Badinter du 5 juillet 1985, sauf "faute inexcusable" de sa part qui est très rarement reconnue par les tribunaux, du genre le cycliste qui se jette sous les roues d'une voiture ou un piéton qui saute d'un pont sur une autoroute. Ceci implique que le cycliste sera indemnisé pour ses dommages corporels, s'il en a, même s'il est en tort au sens du code de la route. Ses frais médicaux lui seront donc intégralement remboursés, et à ceux-ci peuvent s'ajouter des compensations financières pour la douleur subie (pretium doloris). Ceci reste vrai même en cas de faute grave du cycliste du point de vue du code de la route, par exemple brûler un feu rouge ou ne pas respecter un stop, donc a fortiori percuter une voiture à l'arrêt par l'arrière. Noter à ce propos que dans ce dernier cas la voiture doit être en circulation (chauffeur au volant ou à proximité avec le moteur allumé). Si la voiture est en stationnement réglementaire la loi Badinter ne s'appliquera pas. Pour les dommages matériels subis par le vélo, il est exact que la prise en charge dépendra des torts de chaque partie. Dans votre cas, il convient de porter plainte contre l'automobiliste. Vous serez ainsi protégé contre toute séquelle physique pendant une durée de 30 ans. Il existe des cabinets d'avocats spécialisés dans ce type d'affaires, votre cas semble défendable (manoeuvre dangereuse, non assistance à blessé, etc.), mais bien sûr comme toujours en ces circonstances il faut bien peser le pour et le contre : importance des blessures et valeur du vélo versus frais judiciaires et de représentation. Voilà, Bon rétablissement, L. Thais P.S. En cas de blessures corporelles, il ne faut jamais remplir de constat amiable. Un P.V. de police ou de gendarmerie doit être établi. P.P.S. Si l'accident a lieu sur le trajet domicile-travail faire valoir la clause d'accident du travail auprès de votre employeur, ce qui évite d'avancer tous les frais médicaux.