Kiko, comment êtes-vous arrivé au poste de responsable marketing d’Oakley pour le cyclisme international ?
Je viens du monde du cyclisme. J’ai couru les Jeux Olympiques sur route à Barcelone en 1992. De là j’ai signé mon contrat pro avec l’équipe ONCE. J’ai couru avec Laurent Jalabert, Alex Zülle et toutes les grandes stars. J’ai couru avec eux jusqu’en 1998. Après, j’ai eu quelques ennuis de santé au niveau de l’artère iliaque. J’ai dû m’arrêter. J’ai donc travaillé avec l’organisation de la Vuelta. En 2000, l’un de mes ex coéquipiers de chez ONCE, Neil Stephens, qui travaillait chez Oakley, m’a proposé son poste quand il s’est lancé dans le projet de l’équipe Linda McCartney. J’ai passé un entretien avec l’un des boss de chez Oakley et j’ai été recruté voilà maintenant quatorze ans !

En quoi consiste votre rôle ?
Je m’occupe de tout ce qui est sponsoring. Je suis au service des athlètes lorsqu’ils ont besoin d’un produit en particulier. Et je suis en charge des contrats signés avec les équipes ou les coureurs de manière individuelle. Je suis basé en Espagne, même si notre bureau européen est à Zurich, en Suisse. Je fais tous les stages des équipes au mois de janvier, puis je travaille au Challenge de Majorque, où beaucoup d’équipes sont réunies. Puis je me rends sur les grandes courses : Paris-Nice, Milan-San Remo, Paris-Roubaix, le Giro, le Tour, la Vuelta et les Championnats du Monde. C’est presque une saison de coureur !

Combien de coureurs portaient des Oakley sur la dernière édition du Tour de France ?
A peu près 70 ! Nous avions cinq équipes au complet, ce qui fait déjà 45 coureurs entre Team Sky, Omega Pharma-Quick Step, BMC Racing Team, RadioShack-Leopard et Belkin. Après, nous avions quelques coureurs sous contrats individuels, c’est-à-dire qui portent Oakley indépendamment de leur équipe. Et s’ajoutaient d’autres coureurs qui n’ont pas de contrat mais aiment tout simplement la marque et portent nos lunettes. A chacun nous essayons d’apporter un bon service.

Oakley est également très présent sur la piste et le VTT, que peut-on en dire ?
Nous essayons d’être présents dans toutes les disciplines olympiques, là où on a besoin d’utiliser les lunettes comme un outil de travail. C’est le cas du VTT, où nous sommes très présents autant en descente qu’en cross-country. Avec des athlètes comme Julien Absalon et Nino Schurter. C’est le cas aussi en piste, même si la discipline se dispute indoor et que le besoin en lunettes est moindre.

Sur quels aspects la marque Oakley met-elle l’accent pour l’avenir ?
On essaie toujours d’être en première ligne au niveau de la technologie. On cherche des avantages nouveaux pour les athlètes. C’est le cas des verres photochromiques, un outil très intéressant pour les disciplines de longue durée comme le cyclisme sur route ou le VTT, dans lesquelles le climat peut changer en quelques minutes. Ce verre s’adapte aux conditions de luminosité et s’avère être un très bon outil pour les cyclistes.

Jusqu’où peut aller l’innovation dans les lunettes que conçoit Oakley ?
La marque a développé un masque de ski en travaillant en collaboration avec Apple. Ce masque est pourvu d’un GPS intégré et d’une tonne de données : l’altitude, la vitesse, la dénivellation, et même radio et téléphone. Ce type d’innovation technologique peut très bien se développer sur les lunettes de sport dans les années à venir.

La marque envisage-t-elle de se développer sur d’autres produits technologiques comme le textile ?
Oui, on y réfléchit, mais pas trop encore s’agissant du monde du vélo. Nous sommes plutôt concentrés sur les domaines du surf et du golf en matière de développement textile. Mais les stratégies sont changeantes et ça peut très bien arriver dans le monde du cyclisme.

Pour arriver à un poste comme le vôtre, quel conseil donneriez-vous à un candidat potentiel ?
C’est difficile à dire. Il faut avoir un petit peu de chance quand même, être au bon endroit au bon moment, mais surtout il faut avoir de la passion. Dans mon cas c’était le cyclisme. J’ai eu la chance d’être coureur professionnel pendant quelques années. Après mes problèmes de santé, j’ai trouvé la façon de rester attaché au sport que j’aimais en rejoignant Oakley. Parler plusieurs langues (espagnol, anglais, français, italien) m’a aidé. Mais tant qu’il y a de la passion, tout est possible.