Sa voix au ton enjoué et sympathique résonne agréablement à l’oreille de tout passionné de cyclisme. Profondément passionné de sport, il fait vivre aux abonnés d’Eurosport des après-midi de courses marqués par la bonne humeur et la convivialité. Concevant son métier comme un loisir avant tout, il réussit à restituer d’une manière formidable à l’antenne cet esprit populaire, sincère et léger qui règne au passage des pelotons de la Petite Reine. Qu’il soit cloitré dans un étroit studio à Issy-Les-Moulineaux ou bien en direct d’un plateau sur la zone d’arrivée, ses commentaires animent continuellement les plus grandes épreuves internationales du calendrier, des classiques belges aux courses à étapes du début de saison, du Tour de France à la Vuelta. Ce dimanche, portrait d’un homme qui aime le sport et que le sport aime en retour : Guillaume Di Grazia.Guillaume Di GraziaGuillaume Di Grazia | © Les Jeunes Journalistes

Son parcours :

« Nourris ta passion » clame la devise d’Eurosport. Cette phrase n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd avec lui. S’il a longtemps cherché sa voie, il en a toujours désiré le débouché. D’abord étudiant en Deug de droit à l’université de Montpellier, puis en BTS d’action commerciale, Guillaume Di Grazia parvient finalement à intégrer l’Ecole Supérieure de Journalisme à Paris, avec une idée bien ancrée dans le crâne : faire du sport son métier. Faute de pouvoir participer lui-même à l’action, il souhaite la partager auprès du plus large cercle possible. Il souhaite endosser un rôle situé de l’autre côté de la barrière, sans être athlète mais en restant cependant à leur contact. Ainsi, dès son deuxième stage, il se retrouve à rejoindre la rédaction d’Eurosport, qu’il ne quittera jamais.

Cependant, ce qui évolue pour le sudiste, ce sont les postes occupés. D’abord auteur de brèves sur télétexte, il y perfectionne sa maîtrise de la profession en côtoyant quotidiennement des personnages comme Hervé Duthu ou Roger Zabel, dont il est encore reconnaissant aujourd’hui pour leur transmission de la rigueur et de l’exigence journalistique. Ainsi, au fil de son processus d’apprentissage et d’emmagasinement d’expérience, il parvient à se hisser aux postes de commentateur et d’animateur, le propulsant dès lors sur le devant de la scène. Fondu de bicyclette, c’est naturellement qu’il s’empare du guidon de plusieurs courses du calendrier international.

Commentateur cycliste l’été, il officie également l’hiver en Coupe de France de football et au sein des stations de sports d’hiver. S’il apprécie la magie au caractère unique régnant sur les terrains de la compétition française, réunissant modestes amateurs et légendaires professionnels au sein de mêmes matches, il se régale aussi au contact des champions alpins lors des concours de saut à ski. Pourtant longtemps inculte en la matière, Guillaume Di Grazia a fait aux côtés du quintuple champion de France de saut à ski, Nicolas Jean-Prost, une rencontre avec un monde auquel il est aujourd’hui profondément attaché.En plus du cyclisme, Guillaume Di Grazia officie également en sports d'hiver et en foot, comme ici dans Soir de CoupeEn plus du cyclisme, Guillaume Di Grazia officie également en sports d’hiver et en foot, comme ici dans Soir de Coupe | © Compte Twitter de Guillaume Di Grazia

Sa dernière œuvre majeure sur les antennes de la chaîne de la TNT correspond à la mise au monde de l’émission de cyclisme la plus fréquentée du PAF : j’ai nommé les fameux « Rois de la Pédale ». Emission gardant une touche d’artisanat, avec des moyens budgétaires peu conséquents, elle a rapidement séduit son public par sa qualité d’analyse et la rareté d’un éclairage si fin et si régulier sur l’actualité de la Petite Reine. Destinée aux suiveurs les plus assidus, elle est parvenue à se démarquer du Vélo Club de France 2, où se retrouvent chaque année de grands acteurs de la Grande Boucle. Ainsi, en réunissant autour de lui une équipe de spécialistes reconnus et respectés, au coup d’œil cycliste parfaitement affiné, mais aussi une bande de joueurs et de déconneurs, Guillaume Di Grazia a pleinement réussi son pari de compenser le déficit d’exposition médiatique subi. Et nombre d’abonnés lui en sont reconnaissants.

Son statut aujourd’hui :

Ainsi, la contribution du sudiste au petit monde du cyclisme français est aujourd’hui indéniable, en ayant participé grandement à l’élargissement du panel d’évènements audiovisuels centrés sur le vélo. Garantissant au téléspectateur de passer une bonne après-midi devant son écran, riant aux facéties des Rois de la Pédale tout en se voyant éclairé de la justesse des observations de cette joyeuse troupe, il a su se forger une place prépondérante dans le journalisme cycliste.Guillaume Di Grazia avec Thomas Voeckler dans son émission Les Rois de la PédaleGuillaume Di Grazia avec Thomas Voeckler dans son émission Les Rois de la Pédale | © Team Direct-Energie

Cependant, passion ne suffisant pas à la connaissance, il fait parfois preuve de sérieux manquements dans ses commentaires, que Jacky Durand ou David Moncoutié corrigent avec bienveillance. Patriote enflammé, il a aussi tendance à surestimer les performances des coureurs tricolores, au risque de les survendre par rapport à la réalité…

Enfin, Guillaume Di Grazia étant particulièrement attaché à Eurosport, ses occupations à venir dépendent fortement de la ligne éditoriale que la chaîne française s’apprête à donner quant aux droits TV des courses cyclistes. En effet, dépouillée de nombreuses courses par Bein Sport puis par la Chaîne L’équipe, la privant notamment de l’ensemble des courses italiennes, de Milan-San-Remo au Giro en passant par le Tour de Lombardie, le groupe fondé en 1993 semble désormais peiner face à ses concurrents lorsqu’il leur fait face dans la salle aux enchères. Si l’accord de diffusion de la Grande Boucle se prolongera jusqu’en 2025, le bail concernant la Vuelta prend quant à lui terme l’année prochaine. De quoi être un sérieux vecteur d’inquiétude pour Guillaume Di Grazia…

Par Jean-Guillaume Langrognet