Grandes histoires ou petites histoires, histoires historiques ou histoires insolites, histoires drôles ou histoires graves, au moment de prendre de la hauteur sur la saison 2010, nous avons retenu 101 d’entre elles. Elles sont marquantes, anecdotiques ou coquasses, voilà les 101 histoires qui ont fait 2010. A découvrir chaque jour jusqu’au 31 décembre.

Le Giro épique pour ses 101 ans

Montalcino, samedi 15 mai, 7ème étape du Giro. De l’avis de nombreux observateurs, on n’avait plus vécu pareil Grand Tour depuis des décennies. A l’occasion de ses 101 ans, le Tour d’Italie renoue avec une formule épique mise en avant par un parcours inédit, des champions déterminés, des faits de course quotidiens et une météo difficile durant trois semaines. Comme le reflet parfait de ce qu’on vient d’évoquer, l’étape des « terres blanches » proposée à l’issue de la première semaine de course réunit tous les ingrédients d’un jour homérique. Cette étape accidentée sillonne les routes anciennes de Toscane, des chemins poudreux qui vont constituer 19,5  des 30 derniers kilomètres de la course. La pluie qui s’abat sur la journée transforme bien vite les chemins en torrents de boue. Des favoris vont à la chute, le Maillot Rose Vincenzo Nibali et son coéquipier Ivan Basso en font les frais. Devant, une poignée de guerriers au masque de boue s’avance vers la ligne d’arrivée. Le champion du monde Cadel Evans vient conclure victorieusement cette étape légendaire.

Le grand chambardement de L’Aquila

L’Aquila, mercredi 19 mai, 11ème étape du Giro. En choisissant de rendre visite à L’Aquila, cette cité des Abruzzes tragiquement touchée par un tremblement de terre en 2009, les organisateurs du Tour d’Italie n’auraient jamais pu imaginer la tournure que prendrait leur course. Pourtant, les 262 kilomètres de cette étape-marathon par-delà les voies escarpées et détrempées des Apennins vont sonner comme un renversement dans la course au Maillot Rose. Après 20 kilomètres, un groupe de cinquante-six concurrents se détache. A son bord Richie Porte, Bradley Wiggins et surtout Carlos Sastre, malheureux jusqu’à présent mais qui va refaire une partie de son retard sur cette étape et se replacer dangereusement. C’est un invraisemblable retournement de situation qui s’écrit à travers un paysage de désolation. Dans le peloton, les leaders du classement général ne parviennent pas à mobiliser leurs troupes. L’écart grimpe, il atteindra 12’45 » sur la ligne d’arrivée, que franchit en tête le Russe Evgeni Petrov (Team Katusha). Un renversement.

Ivan Basso conquiert son second Giro

Vérone, dimanche 30 mai, 21ème étape du Giro. Longtemps indécise, cette édition historique du Tour d’Italie se conclut finalement sur le retour au tout premier plan d’Ivan Basso (Liquigas-Doimo). Quatre ans après un premier succès dans le Giro, l’Italien retrouve de la splendeur dans les arènes de Vérone, où il hisse le trophée de lauréat. Sa victoire relève de l’expérience. Le Lombard aura couru devant aux Pays-Bas, évitant les incidents de course qui auront amoindri ses adversaires. Puis il aura marqué les esprits en s’adjugeant, avec une prodigieuse équipe Liquigas-Doimo, le contre-la-montre par équipes de Cuneo. Malheureusement les acquis obtenus auront été réduits à néant dans l’étape des routes blanches, quand une chute à un moment stratégique l’aura écarté des premières positions et contraint à une longue chasse. Dès lors distancé par les autres candidats à la victoire finale, c’est dans les Dolomites qu’Ivan Basso aura bâti son sacre. D’abord en assommant ses adversaires dans la montée du Zoncolan. Puis en gérant dans l’ascension chronométrée du Plan de Corones pour frapper un grand coup dans le Mortirolo et s’emparer du Maillot Rose.