Clément Lagache, vous êtes Community Manager pour WAA marque de textile pour trail et vélo, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs? Côté pro et côté sportif ?

– Oui c’est exact, côté professionnel, j’occupe le poste de Community Manager (en tant que stagiaire) pour WAA depuis le mois de janvier dernier après des études en Ecole de Management et l’obtention d’un master en International Business. Je fais en parallèle de mon poste chez WAA, un master exécutif en management des organisations sportives.

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Côté sportif, après avoir pratiqué différents sports (judo, football, tennis, athlétisme), j’ai commencé à mes 18 ans le triathlon en club en Provence puis en Belgique. Je pratique aussi le trail en parallèle. Je prends donc part à des courses sur route, de trail, des cyclos et des triathlons. Entre autres courses j’ai par exemple couru le Marathon de Nice et la Saintélyon (80 km trail), la Risoul-Queyras, des Ironman 70.3, le Ventouxman ou l’Ironman de Nice.

Qu’est-ce qui vous a amené à cette activité ?

– J’ai toujours été passionné de sport et j’ai toujours su que j’allais travailler dans ce secteur. J’ai donc choisi de faire de faire des études en management pour me spécialiser ensuite peu à peu dans le secteur sportif. Cherchant un stage je suis tombé sur une offre de WAA qui m’intéressait et c’est ainsi que j’ai pris part à cette aventure.

Comment définissez-vous votre activité ?

– Mon rôle chez WAA est multiple et mes activités sont principalement les suivantes :

– rédiger l’ensemble des contenus qui seront publiés sur nos réseaux sociaux et dans nos autres canaux de communication (newsletter par exemple) dans les différentes langues de publications (français, anglais, espagnol).

– interagir avec la communauté de nos abonnés ou « followers » pour entretenir et renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté WAA.

– produire des statistiques et les analyser sur les différents indicateurs de performance en matière de communication et de gestion des réseaux sociaux.

– réaliser des actions marketing lors d’évènements importants (sortie de produit par exemple).

– réaliser du suivi de course sur les compétitions auxquelles nos athlètes ou ambassadeurs WAA interviennent.

– participer ponctuellement aux autres activités au sein de l’entreprise (présence sur des salons, avis sur des opérations).

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Quelle différence faîtes-vous avec le rôle d’influenceur ?

– Les rôles de Community Manager et d’influenceur bien qu’ils puissent être confondus, n’ont rien à voir.

 L’influenceur est une personne dont les écrits sur une marque ou un produit sont susceptibles d’influencer le comportement d’un nombre significatif de consommateurs du fait de sa popularité auprès d’une communauté large. C’est un peu la version moderne du leader d’opinion. Chez WAA nous avons toute une équipe d’influenceurs, que nous préférons appeler ambassadeurs ou athlètes WAA, qui de par leurs audiences sur les réseaux sociaux, sont susceptibles d’attirer les regards sur nos produits.

Pour ma part, en tant que Community Manager je suis en charge de la relation avec la communauté concernée par WAA que ces personnes soient des ambassadeurs justement, des clients ou des potentiels clients. Au quotidien cela consiste à publier du contenu sur l’ensemble de nos réseaux sociaux, à m’occuper de la modération des messages que nous recevons et à activer la communauté pour renforcer son attachement, son sentiment d’appartenance à cette communauté. Ce poste est important dans le sens où je suis responsable en partie de la réputation de la marque, de la façon dont les membres de la communauté la personne, ce qui est d’autant plus important lorsque le gros de l’activité est réalisé en e-commerce comme c’est le cas pour WAA.

Vous intervenez sur quels réseaux sociaux, et pourquoi ceux-là et pas les autres ?

– WAA est présent sur 5 réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Twitter, Linkedin et YouTube avec une activité quotidienne sur les 3 premiers. Les publications sont réalisées en trois langues sur Facebook et déclinées sur un total de 7 pages pour des publics cibles différents et une communication personnalisée. Sur Instagram et Twitter les publications sont rédigées en anglais à un rythme quotidien. Linkedin est réservé à des annonces importantes comme des sorties de produits tandis que YouTube (un réseau social bien que parfois considéré comme un média) nous permet de publier du contenu vidéo bien sûr, contenu ensuite relayé sur nos différents autres réseaux sociaux. A noter que nous sommes aussi présents sur des réseaux sociaux moins connus en Europe mais utilisés en Asie car une partie non négligeable de notre clientèle s’y trouve. Ces réseaux sociaux ont été choisis car ils sont les plus utilisés par la population en général.

Pratiquer les sports sur lesquels vous êtes Community Manager, c’est obligatoire pour vous ?

– Non ce n’est pas obligatoire, d’excellents community managers ne pratiquent pas les sports qu’ils couvrent. Pour ma part je pratique le vélo, la course sur route et le trail et je trouve que c’est un avantage. En effet, en tant que pratiquant je peux avoir un avis plus objectif sur ce qui est susceptible d’intéresser notre audience ou non et pour un suivi de course par exemple avoir des notions de performance, du fait de ma pratique à titre privé, de ces disciplines. Cela me confère aussi une certaine crédibilité si je suis amené à interviewer quelqu’un. Si je ne sais pas de quoi je parle c’est plus compliqué d’avoir un échange intéressant.

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Vous ne travaillez que pour WAA… Le fait d’être exclusif n’est-ce pas un danger de « tourner en rond » ? Pourquoi ?

– Le poste de Community Manager est prenant et assez chronophage. Etre exclusif n’est donc pas un choix par conséquent. Mon poste m’occupe déjà à plein temps et les activités varient dans le courant de l’année. Je n’ai donc pas cette impression de « tourner en rond ». Pour des community managers qui peuvent se permettre de combiner plusieurs entreprises je pense que c’est un plus, cela permet de se développer un esprit critique et de comparer les fonctionnements différents selon les entreprises.

Vous produisez du contenu, est-ce que ça va jusqu’à tester les produits ?

– Bien sûr, pour pouvoir parler fidèlement et correctement d’un produit, il faut le connaître. J’ai donc testé la majorité des produits que propose WAA. Je cours à l’entrainement comme en compétition avec des produits de la marque. Et je ne suis pas le seul à les tester. C’est un des avantages d’avoir une communauté d’ambassadeurs. En effet ceux-ci sont généralement des sportifs d’assez haut niveau qui s’entrainent très régulièrement et prennent part à beaucoup de courses. Leur avis est donc extrêmement important pour nous et nous nous appuyons beaucoup dessus pour le développement de nos produits. Leurs retours nous permettent de réaliser des améliorations permanentes pour obtenir des produits toujours plus performants.

On imagine qu’en tant que salarié et comme les commerciaux, vous pourriez avoir un intéressement sur la progression des abonnés, est-ce le cas ?

– Non ce n’est pas le cas pour la simple et bonne raison que je suis un stagiaire et donc pas soumis au régime des commissions. Ceci existe chez certaines entreprises mais l’évaluation de la performance du Community Manager doit être plus précise que la seule progression du nombre d’abonnés. La taille de l’audience est moins importante que la qualité de celles-ci ou son taux d’engagement par exemple.

 Comment reste-t-on « up to date » dans ce métier ?

– Pour rester « up to date » il faut savoir être curieux, regarder ce qui se fait chez la concurrence directe comme indirect, lire des études et articles sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. Parfois il faut aussi savoir prendre des risques mesurés, faire des expériences, tâtonner. Surtout il faut savoir se remettre en question car le numérique change vite et ce qui fonctionne aujourd’hui, ne fonctionnera peut-être plus demain.

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Comment voyez-vous cette activité dans 10 ans ?

– Le métier de Community Manager, tout comme les autres métiers du digital, est un métier d’avenir. Il y a quelques années, ce métier était inconnu du grand public et seules les plus grandes entreprises en possédaient, désormais c’est devenu une norme. Une entreprise qui n’est pas présente online est vouée à disparaître et il faut des gens derrière ces ordinateurs ou smartphones pour interagir avec la clientèle. Le consommateur moyen fait de plus en plus ses achats en ligne et il a besoin d’être informé et rassuré sur les produits qu’il est susceptible d’acheter. Il a aussi besoin de développer un sentiment d’appartenance à une communauté, surtout dans nos sociétés de plus en plus individualistes. Dans 10 ans toutes les entreprises seront présentes sur les réseaux sociaux et compteront dans leurs effectifs au moins une personne en charge de la gestion de ces réseaux sociaux, à plein temps ou non.