Julian, voilà deux mois que vous courez chez les professionnels. Quel bilan dressez-vous de vos premiers pas dans la cour des grands ?
Je suis plutôt satisfait. Maintenant, quand on débute chez les pros, ça varie beaucoup d’une course à l’autre. Ça peut très bien se passer un jour et être complètement différent la fois d’après. Tout dépend des courses, le niveau n’étant pas le même. C’est parfois difficile mais je sais que c’est à moi de m’adapter à ce nouveau train. La différence entre le monde des amateurs et celui des pros, elle se voit dans l’enchaînement des courses et la vitesse à laquelle ça roule. Mais pour l’instant je ne m’affole pas. Je prends les courses comme elles viennent en essayant de faire au mieux ce qu’on me demande de faire.

Votre préparation hivernale a forcément été différente des années passées puisque vous avez mis le cyclo-cross entre parenthèses. En quoi a-t-elle consisté ?
C’était une première pour moi que de ne pas faire de cyclo-cross durant l’hiver. J’en ai juste fait quelques-uns pour le plaisir mais sans entraînement spécifique. En cela c’était effectivement différent des hivers derniers. C’est la première fois que je ne faisais pas la saison avec les Coupes du Monde, les Challenges Nationaux, les Championnats… L’hiver m’a paru un peu long mais ça m’a aussi fait du bien à la tête de bien décompresser pour bien me préparer avant la longue saison sur route qui m’attend. J’ai donc suivi un entraînement basique et enchaîné les stages avec Omega Pharma-Quick Step en Espagne.

Vous verriez-vous à l’avenir vous rapprocher du modèle de Zdenek Stybar ?
Peut-être, oui, mais pour l’instant je me concentre sur ce que j’ai à faire en priorité. Le cyclo-cross, c’est sûr que je continuerai à en faire un petit peu. C’est vraiment une discipline que j’aime bien et je ne la mets pas totalement de côté. Cet hiver, quand je voyais les résultats ou que je regardais des cyclo-cross à la télé, c’est vrai que ça me donnait envie d’en refaire, mais d’un autre côté j’ai été content de profiter de mon hiver de routier.

Au cours de votre préparation hivernale, avez-vous commencé à travailler avec de nouveaux outils ?
Avec l’équipe Omega Pharma-Quick Step, je bénéficie d’un capteur de puissance. Ça me permet d’avoir des données à partir desquelles je n’avais jamais été amené à travailler par le passé. J’ai toujours roulé aux sensations et avec un chronomètre. A part le compteur et la bonne vieille méthode traditionnelle, je n’avais jamais travaillé avec un cardiofréquencemètre ou un capteur de puissance. Travailler avec un capteur de puissance a été un vrai changement pour moi. J’apprends donc, je continue à découvrir, et j’espère que ça va me permettre de continuer à progresser.

A l’entraînement, vous avez toujours travaillé avec votre cousin Franck Alaphilippe…
Et je travaille toujours avec lui. Je l’ai toujours eu pour entraîneur, il me connaît très bien et j’ai une très bonne relation avec lui. Je suis vraiment content de poursuivre ma collaboration avec lui. Bien sûr, je travaille aussi en amont avec l’entraîneur de l’équipe Omega Pharma-Quick Step, Koen Pelgrim, qui analyse toutes les données et s’occupe personnellement de plusieurs coureurs de l’équipe.

Vous avez fait vos classes l’an dernier chez Etixx-iHNed. Quelles passerelles existent entre cette structure et l’équipe Omega Pharma-Quick Step ?
C’est l’équipe réserve, tout simplement. Elle regroupe des coureurs qui ont des capacités et sont prêts physiquement et mentalement pour passer le cap. L’équipe Etixx-iHNed permet d’évoluer au niveau continental dans les meilleures conditions possibles. Elle offre aussi la chance de pouvoir intégrer l’équipe WorldTour. C’est le but de tous les coureurs qui sont chez Etixx.

Florian Sénéchal, que vous côtoyiez l’an passé dans cette structure, a quant à lui rejoint Cofidis. Etes-vous toujours en contact ?
Bien sûr. Nous nous sommes souvent vus en début de saison. A chaque fois nous sommes contents de nous croiser sur les courses pour se retrouver, parler, rigoler ensemble. C’est quelqu’un avec qui je m’entendais super bien. On se voit désormais moins souvent que l’année passée mais nous sommes toujours contents de se revoir. Et je suis heureux du parcours qui est le sien.

Lui a fait ses débuts à la Tropicale Amissa Bongo, vous au Tour Down Under. Quel sentiment vous animait au départ de votre première course WorldTour ?
C’était l’excitation. J’étais vraiment content de prendre mon premier dossard professionnel, d’autant plus en Australie dans une ambiance particulière. Ça a été un beau moment. J’ai vu tellement de choses qu’il m’est difficile d’en citer une en particulier. En Australie, c’est complètement différent du cyclisme européen. Prenez déjà le climat, qui était vraiment exceptionnel avec des pointes à 50° au mois de janvier. Je n’avais jamais vu ça de ma vie ! Le niveau aussi était incroyable. Ça roulait super vite aussi, les coureurs australiens étaient déjà en super forme.

Quelle est la chose qui vous a le plus marqué en découvrant le monde d’Omega Pharma-Quick Step ?
La prise en charge. J’ai l’impression qu’il est difficile de faire mieux. Tout le monde est aux petits soins. C’est une vraie entreprise dans laquelle chacun a des responsabilités et fait son maximum pour être au top, que ce soient les soigneurs, les directeurs sportifs, les mécaniciens, les coureurs… Tout le monde fait son boulot à fond, c’est là que se fait la différence. Côté matériel, ayant bénéficié de la structure Etixx-iHNed l’année passée, il y a peu de changement, si ce ne sont les roues. Le cadre et l’équipement restent les mêmes. Je me rends compte que c’est du super matériel et que j’ai de la chance de pouvoir rouler avec du matériel tel que celui-là.

Vers quel coureur êtes-vous allé spontanément ?
Mon premier compagnon de chambre a été Serge Pauwels. C’est de lui que je me suis rapproché en premier. Il m’a donné quelques conseils. Sur la récupération notamment. Quand on est en chambre avec un coureur expérimenté qui a déjà presque dix ans de carrière en WorldTour, c’est enrichissant. Nous nous entendons bien, c’est quelqu’un qui est de bon conseil, qui a envie d’intégrer les jeunes. Je suis content d’avoir fait chambre avec lui car il m’a mis de suite dans de bonnes conditions. Je suis en outre quelqu’un de très ouvert. Je m’adapte donc à toutes les situations qui s’offrent à moi.