Stéphane, on est à l’avant-veille de ta rentrée à Banyoles. En quoi a consisté ta préparation hivernale ?
Après le Roc d’Azur, ma dernière course, j’ai tout coupé. Aucune activité physique durant quatre semaines. Ça m’a permis de récupérer physiquement et de m’aérer mentalement, de bien décompresser et de me pencher sur d’autres projets. J’ai repris progressivement mi-novembre, à raison de deux jours d’activité, un jour de repos. J’ai fait un peu de course à pied, un peu de vélo, j’ai attaqué aussi la musculation. Fin novembre, je suis parti à l’île Maurice disputer une course par étapes. Ça m’a permis de joindre l’utile à l’agréable, de rouler au chaud, à VTT, et dans de bonnes conditions.

A ton retour de l’île Maurice, tu as attaqué pour de bon ta préparation physique générale…
C’est là en effet que l’entraînement a repris de manière structurée. Ma préparation physique générale a été bâtie autour de la course à pied et de la muscu, en conservant une activité vélo et du ski de fond en janvier quand les conditions sur Gap ont été plus favorables à sa pratique. Ça me permet de changer un peu d’activité l’hiver et c’est bon pour l’entretien physique.

Ce changement d’activité l’hiver est-il quelque chose que tu recherches ?
J’aime bien voir autre chose l’hiver, oui. On ne peut vraiment rien faire d’autre que du vélo pendant la saison, l’effort étant tellement spécifique. Faire de la course à pied en saison, ce n’est pas trop approprié ! Je garde toujours un peu de muscu mais hormis le vélo on ne pratique aucune autre activité physique. Je suis amoureux du sport en général. Quand arrive l’intersaison, j’aime bien pratiquer autre chose. Depuis Gap, je suis à un quart d’heure des premières pistes. Quand j’en ai la possibilité l’hiver, j’y vais !

Comment jongles-tu entre la préparation foncière sur route et la technique inhérente au VTT ?
A partir de janvier et surtout février, je fais un gros bloc de foncier, principalement sur la route car à Gap c’est compliqué à cette époque, avec la neige. Fin janvier nous avons fait un stage 100 % VTT avec le team BH-SR Suntour-KMC à Fréjus. Ça nous a permis de retoucher au VTT, de retrouver un peu la technique, même si ça reste avant tout une période foncière. On a roulé tout doucement, sur des portions un peu moins difficiles que d’habitude. Nous avons adapté nos sorties mais ce stage nous a permis de retrouver le côté technique. Nous avons ensuite réalisé un stage route avec l’équipe de France à Calpe, en Espagne. Nous avons bénéficié de très bonnes conditions climatiques pour nous entraîner et bien travailler.

Après la coupure hivernale, qu’est-ce qui revient plus facilement : l’endurance ou la technique ?
Techniquement, quand on reprend le VTT, il suffit de deux petites journées d’adaptation mais on retrouve vite les automatismes. Il y a toujours à travailler pour s’améliorer mais ça revient vite. Physiquement, la reprise est toujours un peu plus compliquée. On roule moins vite, on roule moins longtemps, et on sent qu’on a perdu. Le vélo, c’est tellement spécifique que lorsqu’on reprend le pédalage est un peu carré. Mais ça revient ça aussi assez rapidement. Je n’ai pas trop de problème de prise de poids durant l’hiver, c’est un avantage. Je suis vite opérationnel.

Tu travailles depuis deux ans avec Olivier Maignan à l’entraînement, comment évolue votre relation ?
Nous avons apporté quelques changements cet hiver, avant tout pour casser la routine. Cette année par exemple j’ai fait un peu de pignon fixe, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Ça permet d’avoir une ou deux sorties différentes dans la semaine, avec un vélo différent. L’idée est aussi d’être plus véloce et de pédaler plus rond. Nous profitons de l’hiver pour travailler sur mes points faibles. Pour moi, ce qui pèche un peu, c’est l’explosivité et la vélocité. J’y travaille avec de la muscu, des exercices de départ, des sprints, du pignon fixe.

Tu entames ta deuxième année dans le team BH-SR Suntour-KMC, qui s’est renforcé cet hiver. Comment perçois-tu l’arrivée de jeunes comme Jordan Sarrou et Victor Kortezky ?
Ce sont des garçons que je connais déjà bien. Nous nous côtoyons en équipe de France. Nous nous entendons bien, ce n’est que du positif. Ça renforce l’équipe, ça fait un collectif un peu plus dense. L’année dernière nous n’avions qu’un Espoir, cette année nous en avons deux, cela permet d’avoir une émulation dans les catégories. C’est pareil entre moi et Maxime Marotte en Elite. Julie Bresset a elle aussi une coéquipière maintenant avec Hanna Klein. Ça fait un beau potentiel dans chaque catégorie.

Puisque ta saison va démarrer dimanche à Banyoles, quels sont les objectifs que tu t’es fixés cette année ?
Mon premier objectif à présent est d’être prêt pour l’Afrique du Sud et la première Coupe du Monde à Pietermaritzburg, le 13 avril. Après, on prendra les Coupes du Monde une par une avec l’ambition d’être le mieux possible à chaque fois. Comme l’an dernier l’objectif sera à chaque fois d’aller chercher le Top 5. Parmi les dates importantes il y aura également le Championnat de France en juillet, qui reste la course de référence au niveau national, et le Championnat du Monde fin août, la course de l’année.