Après une première étape plutôt plate, le parcours, sans mauvais jeu de mots, se corse pour ce deuxième jour dans l’Île de Beauté. L’étape relie le port de Bastia à celui d’Ajaccio à travers les routes escarpées du cente de l’île. Si la veille, le peloton avait déjà traversé des décors somptueux au bord des plages méditerranéennes, il sera de nouveau servi pour ce premier dimanche. Après une vingtaine de kilomètres dans une ambiance plutôt urbaine autour de Bastia, les paysages deviendront beaucoup plus sauvages, faits de forêts de châtaigniers et de rochers bruts où les cochons se comptent par centaines. Pour revenir à nos moutons, côté parcours, pas grand chose à signaler jusqu’au cinquantième kilomètre. Après Corte, en revanche, les routes sont beaucoup moins plates. L’étape propose une dénivellation totale de 2200 mètres et les coureurs escaladeront le col de Bellagranajo et le col de la Serra. Mais la grosse difficulté du jour se situe à 55 kilomètres de l’arrivée : le bocca di Vizzavona (ou col de Vizzavona). Situé à 1163 mètres d’altitude, il propose 11 kilomètres d’ascension sur une route large au revêtement impeccable.

Pourtant le col ne devrait pas opérer une sélection majeure au sein du peloton. En tout cas rien qui ne soit rédhibitoire pour les sprinteurs complets. Les hommes les plus rapides du peloton devraient pouvoir s’accrocher, ou dans le pire des cas, basculer avec une poignée de secondes de retard. Quoi qu’il arrive, l’écart devrait pouvoir être comblé dans la descente. Car au sommet, il restera une quarantaine de bornes. D’abord en descente très rapide où on peut légitimement penser que les meilleurs équilibristes dépasseront les 100 km/h. Une fois en bas, le peloton retrouvera le littoral et donc le vent. Défavorable, il ne devrait pas permettre aux échappées de résister à un peloton lancé à toute vitesse. Les équipiers du Maillot Jaune mèneront la chasse pour revenir sur les hommes de tête, aidés par les autres équipes de sprinteurs. Les fuyards n’auront ni le gain de l’étape, ni le maillot jaune dans le viseur (ce sera pour le lendemain). Par contre, la bataille sera rude pour le port du maillot à poids qui devrait changer d’épaules au soir de la deuxième étape. Sauf si Michael Morkov retrouve ses jambes de la première semaine du Tour 2012.

Comme la veille, l’étape devrait se jouer au sprint après trente derniers kilomètres plats. Après avoir traversé Ajaccio, le peloton continuera sa route sur une dizaine de kilomètres en bord de mer pour arriver au large des Îles Sanguinaires. Dans la ville où naquit jadis Napoléon Bonaparte, on devrait voir un empereur du sprint lever les bras. Le même que la veille ? C’est probable. Mark Cavendish fait une nouvelle fois figure d’épouvantail sur cette deuxième étape malgré le relief escarpé. Le lendemain ce sera une autre histoire. Rendez-vous demain pour découvrir le parcours de cette troisième étape.