Stéphane Cognet vous aide à atteindre vos objectifs grâce à ses conseils d’entraînement. Pour un suivi d’entraînement personnalisé, vous pouvez le contacter via son site : http://bike-velo-test.com/suivis-et-programmes-dentrainements.

Tout le monde ou presque a connu au moins une fois cela dans une saison cycliste : la blessure. Plusieurs facteurs peuvent la provoquer : une chute, un mauvais réglage de position/un changement de matériel, une surcharge de travail/un travail inadapté. Nous allons détailler chacune d’entre elles et surtout vous aiguiller sur les attitudes à adopter si, malheureusement, cela vous arrive. Bien sûr nous ne nous permettrons jamais de remplacer et encore moins d’aller à l’encontre d’un avis médical, mais seulement de vous orienter et de vous apporter des réponses à d’éventuelles questions. La principale étant : « Quand puis-je reprendre à rouler et remettre un dossard ? »

Les chutes font malheureusement partie de la vie du cycliste. Très souvent, vous avez entendu : « C’est le métier qui rentre ». Malheureusement le « métier » peut faire mal en rentrant. Au mieux, vous n’avez que le vernis qui a sauté. Dans ce cas, des compresses, du désinfectant et dans un premier temps de la crème contre les brûlures et plus tard une autre crème pour aider à cicatriser seront vos seuls remèdes. En revanche, une chute plus importante avec une fracture ou un déplacement osseux nécessite des analyses médicales (radiographie, échographie, etc.). Seul un médecin saura alors vous dire que faire.

En général, les réponses que vous allez obtenir seront les suivantes : plâtre ou attelle de maintien (notamment pour les clavicules) en cas de fracture, séance d’ostéopathie le cas contraire. En effet l’ostéo effectuera un check-up complet et vous remettra d’aplomb. Surtout, cette dernière option va vous permettre dès votre reprise de ne pas provoquer une autre blessure.

Cela nous amène au second cas de figure, quand la blessure est due à un mauvais réglage ou un changement de position, de matériel… Pour cela vous devez savoir qu’une articulation qui ne travaille pas correctement, surtout lors d’un mouvement répété, engendre une blessure (un cycle de pédalage à 90 tours/minute, par exemple, fait 2700 tours par jambe en une heure !). Bien souvent, celle-ci se traduit en tendinite. Parmi les plus courantes en cyclisme, nous pouvons citer le syndrome de l’essuie-glace, la tendinite rotulienne, celle de la patte d’oie, etc. Toutes ces blessures sont dues à une mauvaise position, généralement après avoir changé de vélo, modifié vos réglages. Ou bien encore, comme évoqué précédemment, à la suite d’un déplacement osseux.

Pour ces blessures, il s’agit de respecter certaines étapes :

• trouver et comprendre l’origine de la blessure
• corriger les réglages, la position ou le squelette (séance d’ostéopathie)
• du repos le temps que l’inflammation se résorbe, cela peut aller de dix jours à plus de trois mois en fonction de l’avancement de celle-ci
• appliquer des poches de glace (jamais la glace à même la peau !) pendant 20 minutes maximum, action à répéter plusieurs fois dans la journée
• effectuer des séances de kinésithérapie
• s’hydrater encore plus qu’en temps normal et s’étirer

Nous vous conseillons vivement de bien respecter ces étapes et de préférence dans cet ordre.

Enfin, vous pouvez vous blesser à trop en faire ou lors d’exercices inadaptés au cyclisme. Le corps humain fonctionne comme une machine. Il ne faut pas rester trop longtemps en zone rouge au risque d’exploser. Concrètement, cela signifie qu’au niveau des entraînements, si vous vous accordez une charge trop importante par rapport à votre récupération, vous ne récupérez jamais. C’est pourquoi il est important de connaître ses charges d’entraînement (vous pouvez les calculer grâce à des unités arbitraires – u.a – qui varient en fonction de l’intensité de l’entraînement), ensuite savoir que pour tant d’u.a, il vous faut tant d’heures de sommeil, et qu’au-delà de tant d’heures d’entraînement dans la semaine vous êtes HS. Cela se ressent sur votre humeur (généralement irritable et stressé), votre appétit et votre sommeil. Soyez attentif aux signaux que votre corps vous renvoie.

Mais revenons aux blessures de fatigue, qui peuvent être de plusieurs natures : fracture de fatigue, surentraînement (blessure psychologique), tendons, muscles mal hydratés et fatigués. Ce dernier cas peut directement provoquer les mêmes symptômes et blessures qu’un mauvais réglage mais aussi à des exercices inappropriés ! Dans ces blessures, le traitement est le même : arrêt complet de l’activité, repos, massage, drainage, éviter les aliments acides et difficiles à digérer (café, lait, orange…), et séance de kinésithérapie si la douleur ne s’atténue pas au bout de quelques jours.

Dans toutes les blessures évoquées ici, il est recommandé et conseillé de recourir à une consultation médical (un médecin du sport ou connaissant les pathologies du cycliste est préférable). Votre corps est votre instrument de sport. Il est important d’apprendre à le connaître, d’être attentif aux signaux. Et surtout de bien attendre l’avis médical ou de ne plus avoir aucun signal de la blessure avant de reprendre, et ce même à faible intensité ! Très souvent, une blessure qui mettra dix jours en temps normal à être soignée peut mettre plus de trois mois si vous l’entretenez en continuant vos entraînements. De plus, une reprise prématurée ne sera pas bénéfique car vous ne forcerez pas normalement. Vous vous voilez la face en pensant progresser malgré la blessure mais vous régressez en retardant sa guérison !

C’est pourquoi il faut accepter une blessure. Le repos fait aussi partie de l’entraînement. Prenez le temps de lire (un livre de cyclisme, bien sûr, à découvrir dans la rubrique fiches de lecture), et de vous détendre. De plus, un bon entraîneur saura vous réadapter à l’entraînement en tenant compte de votre convalescence. Sachez que le retard ne se rattrape jamais et brûler les étapes ne sert à rien, au contraire, donc pour vous répondre : vous pouvez reprendre dès que vous n’avez plus de signaux de douleur de votre corps. Mais avant de remettre un dossard, attendez d’être rétablis à 101 % ! – Stéphane Cognet