Une Vuelta particulièrement alléchante

Le parcours de la Vuelta 2021Le parcours de la Vuelta 2021 | © La Vuelta

Longtemps considérée comme un Grand Tour de second rang, écrasée médiatiquement par la suprématie du Tour et du Giro, la Vuelta tient enfin sa revanche cette année. Si elle n’est ni « la plus dure », ni la « plus grande » course cycliste du monde, comme le prétendent ses deux concurrents, elle sait en revanche attirer massivement l’élite des grimpeurs. Grâce à un programme de montagne extrêmement généreux et une place privilégiée dans le calendrier de la seconde partie de saison, le Tour d’Espagne concentre de plus en plus les choix automnaux de la caste des escaladores. Second volet du doublé Giro-Vuelta pour certains, occasion de se racheter après un Tour raté pour d’autres ou encore bonus pour les coureurs en forme, il a vu ses atouts se multiplier depuis quelques années.

Si bien qu’en 2021, il promet un spectacle que ses deux concurrents n’ont pu se targuer. Un simple regard à la startlist vous met l’eau à la bouche. Rouleur compresseur Jumbo-Visma vs. Armada Ineos. Primoz Roglic face à Egan Bernal. Voilà un duel prometteur ! Celui-ci même avait déçu lors du Tour 2020, lorsque l’équipe anglaise avait coulé à la suite de l’abandon de son leader, et que l’ancien sauteur à ski s’était écroulé sur les pentes de la Planche des Belles Filles, laissant son maillot jaune à son compatriote, Tadej Pogacar.

Or, cette année, les feux sont au vert pour les deux champions. Le colombien a remporté au printemps son premier Giro d’Italia, et le slovène est tout fraichement champion olympique de contre-la-montre. Par ces sacres, le premier a enfin enfoui ses récurrents maux de dos, lorsque le second a rassuré sur sa forme physique après son abandon au Tour. Et les deux hommes trouveront le terrain parfait pour se départager tout au long des trois semaines de course. Avec 9 arrivées au sommet ou en altitude, sans compter les coutumiers finaux au sommet de repechos, la Vuelta perpétue sa tradition de Grand Tour très montagneux, à l’image du territoire espagnol. Ne manquez donc pas d’allumer votre télévision le 14 août, pour le départ de Burgos ! Le maillot rouge pourrait être nettement plus disputé que les tuniques roses et jaunes…

 

Une orgie de classiques

Le profil des championnats du monde 2021Le profil des championnats du monde 2021 | © Flanders2021

 

 

L’automne, c’est la saison des « classiques des feuilles mortes », appellation partagée entre les épreuves de Paris-Tours et du Tour de Lombardie. Placées au crépuscule du calendrier, ces dernières peinent à garder leur attractivité auprès des coureurs essorés, et cela s’en ressent sur l’audimat. Même le sacre de Thibaut Pinot sur les routes italiennes en 2018 n’a pas égalé les audiences du Tour des Flandres 2021 (800 000 téléspectateurs contre 1,2 million en France). Et l’accessibilité de la course n’est pas à mettre en cause dans cette comparaison, puisque les deux épreuves étaient diffusées sur des chaînes publiques.

Mais cette année, les feuilles mortes ne recouvriront pas seulement les cols lombards et les chemins de vignes, mais également les pavés ! En effet, d’ordinaire cantonnés au printemps, la Moskesstraat et le Carrefour de l’Arbre feront cette année leur apparition en automne, grâce au report de Paris-Roubaix et à l’organisation des championnats du monde autour de Louvain. En plus, la succession des mondiaux et de « l’Enfer du Nord » d’un week-end (les dimanches 26 septembre et 3 octobre) à l’autre ne manquera pas de rappeler le traditionnel enchaînement d’avril. Décidément, il n’y a plus de saisons, et ça ne peut que nous plaire !

 

L’éclosion potentielle de jeunes pépites

 

Mauri Vansevenant (Deceuninck Quick-Step)Mauri Vansevenant (Deceuninck Quick-Step) | © Deceuninck Quick-Step

La seconde partie de saison marque également l’arrivée de jeunes stagiaires dans l’élite du cyclisme. Et comme dans le monde du travail, ces derniers ont à cœur de prouver qu’ils y méritent leur place et de décrocher un contrat dans la structure de leurs rêves. Issus des rangs espoirs, ils réalisent à cette occasion le plus grand saut de leur carrière, tentant de franchir l’obstacle de la professionnalisation.

Leaders dans les catégories inférieures, ils se retrouvent soudainement gregaris et tentent de se montrer à la moindre occasion.  Cette année, ils sont 13 à intégrer de la sorte le World Tour. Parmi eux figurent notamment l’espoir italien Filippo Baroncini (Trek – Segafredo), vainqueur d’étape sur le Baby Giro et l’Etoile d’Or cette année, ou encore le tout récent champion de France U23, Valentin Retailleau (AG2R-Citroën). Leurs débuts devront donc être scrutés avec attention pour tenter de voir en eux l’étincelle de futurs champions.

En outre, cette période est également propice à l’éclosion de jeunes professionnels au plus haut niveau. Cantonnés à des rôles d’équipiers en début de saison, ceux-ci bénéficient davantage de cartes blanches dans la seconde partie du calendrier, et tentent d’en profiter pour se révéler. Ainsi, on scrutera particulièrement le jeune belge Maxim Van Gils (Lotto-Soudal), 12e de la Classica San Sebastian et 7e du Tour de Wallonie, qui devrait découvrir la Vuelta à 21 ans. De même, il faudra observer de très près les premiers pas de Mauri Vansevenant (Deceuninck Quick-Step) et Jordi Meeus (Bora-Hansgrohe) en Grand Tour à cette même occasion.

 

Le retour de Thibaut Pinot

 

Le post annonçant le retour en compétition de Thibaut PinotLe post annonçant le retour en compétition de Thibaut Pinot | © Compte Twitter de Thibaut Pinot

 

He’s back ! C’est vendredi dernier, par un post sur les réseaux sociaux, que le Franc-Comtois a annoncé son grand retour à la compétition, en dévoilant un programme 100% français. Pas de grandes courses pour le coureur de la Groupama-FDJ, ni Vuelta ni Lombardie, mais une suite d’épreuves usantes et ouvertes où il aura forcément l’occasion de tirer son épingle du jeu si la forme est enfin au rendez-vous. Ainsi, on le retrouvera d’abord en Nouvelle-Aquitaine sur le Tour du Limousin et au Tour du Poitou-Charentes avant de le voir concourir à domicile dans le Doubs et le Jura.

Le Morgelot y évoluera sans pression de résultats, regoûtant simplement au plaisir de la compétition, après 4 mois d’absence.  La longueur des sorties qu’il publie sur Strava semble en effet indiquer que ses problèmes de dos sont enfin réglés. Et cette bonne nouvelle suffit à au bonheur de ses très nombreux supporters.

 

De gros transferts à prévoir

Le post annonçant le départ de Peter Sagan du Team BORA-HansgroheLe post annonçant le départ de Peter Sagan du Team BORA-Hansgrohe | © Compte instagram de Peter Sagan

 

Enfin, le 1er août marque également l’ouverture du marché des transferts. Si nombre d’entre eux sont conclus avant cette date, ils ne peuvent cependant être officialisés en amont. Les prochains jours devraient donc être marqués par une succession d’annonces.

La plus retentissante d’entre elles devrait vraisemblablement concerner le Team TotalEnergies, avec l’arrivée du triple champion du monde Peter Sagan en Vendée, et ses équipiers Erik Baska, Maciej Bodnar, Daniel Oss et Juraj Sagan dans ses valises.Le slovaque devrait même permettre aux hommes de Jean-René Bernaudeau de rouler avec les prestigieux cycles Specialized, son sponsor personnel, selon le média néerlandais Wielerflits. Nos mêmes confrères, souvent bien informés en matière de transferts, annoncent également la signature du russe Alexander Vlasov pour combler ces départs du côté de BORA-Hansgrohe.

Le sprinteur irlandais Sam Bennett, octuple vainqueur d’étapes en Grand Tour, est quant à lui en partance de la formation Deceuninck Quick-Step. Selon le journal belge Het Nieuwsblad, celui-ci aurait l’embarras du choix quant à son point d’atterrissage, l’équipe INEOS-Grenadiers ayant surenchérit à la proposition de BORA-Hansgrohe. Enfin, côté français, le varois Christophe Laporte devrait quitter la Cofidis pour le Team Jumbo-Visma, alors que Quentin Pacher pourrait rejoindre la Groupama-FDJ.

D’importants changements sont donc à prévoir du côté de certaines équipes, concernant notamment le Team TotalEnergies et la formation BORA-Hansgrohe, au sujet desquelles les nombreuses rumeurs préfigurent de réelles restructurations.

Par Jean-Guillaume Langrognet