Cesenatico, en Emilie-Romagne, est connue pour deux choses. La première : Marco Pantani. La deuxième : la Nove Colli, plus ancienne cyclosportive au monde, crée en 1971. Pour sa 48ème édition, qui a réunit près de 12 000 participants, dont 29 Français, la mythique cyclosportive italienne, ses 200 kilomètres et ses montées sévères, plus longues que les Capis du Milan-San Remo, mais dont les sommets sont loin d’être ceux des cols des Dolomites, a été une nouvelle fois encore, un véritable succès populaire, à travers de somptueux paysages. Avec 350 mètres de dénivelés sur des montées qui font 8 ou 9 kilomètres, avec des pourcentages impresionnannts (en moyenne 17%), le parcours a offert un véritbale défi aux concurrents, en plein coeur de la campagne de Romagnole.
Dimanche 20 mai. A l’Aube, les huit sas séparés de trois minutes chacuns s’élançent à l’assaut des 131,7 kilomètres pour lé médio fondo et 205 kilomètres pour le gran fondo. L’ambiance est festive. L’hymne italien retentit, sous le bruit assourdissant d’un hélicoptère de la RAI 3, spécialement affreté pour retransmettre en direct la course. Joaquim Rodriguez, Ivan Basso ou Mauro Gianetti sont là, à l’invitation de Paolo Bettini, qui s’est associé à la fondation sur la recherche contre les maladies infantiles de Cesenatico et dont l’objectif est de lever 20 000 euros. Il fait déjà chaud, sur les bords de l’Adriatique. Les concurrents sont prêts à prendre le large, direction Polenta, première difficulté du jour, après 30 kilomètres de plat sur de grandes routes larges et agréables et déjà trois tapis de contrôle franchi. Le choix du parcours se fait lui en cours de route, après 100 kilomètres de course.

En groupe, les courreurs traversent les villages, passent des arches à l’image de celles du Giro, saluent les supporters venus en nombre sur les bords de la route, comme sur l’Eroïca. Le « sommet » de l’ambiance se situe sur le dernier kilomètre de la difficulté numéro quatre : la Barbotto, ses 5,5 kilomètres, ses 372 mètres de dénivelés et ses 6,9 % de pente moyenne. Mais surtout, un ultime kilomètre annoncé à 18 % de moyenne.

Si les altitudes sont basses, le maximum est atteint à 791 mètres, sur le col numéro sept : le Monte Puglian, avec des passage à 12%. Au total, les montées font 89 kilomètres, soit 43 % du parcours du Gran Fondo. Et c’est bien la répétition des difficultés qui fait la réputation de l’épreuve et son succès, année après année, tant auprès des italiens, que des étrangers. La Nove Colli, c’est 52 nations représentées, dont 439 Allemands, 139 Belges, 183 Britanniques, 296 Suisses ou encore 129 Autrichiens. Et parmi ces participants, 15% de femmes en plus ont été présentes, soit le nombre record de 832 athlètes inscrites.

L’arrivée de cette Nove Colli est à la hauteur de l’évènement. Toutes les finisheuses reçoivent une médaille, comme les hommes, et une rose, un geste sympathique, que n’a pas manqué de saluer la foule. A l’arrivée, une fois l’arche passée, dans le parc à vélo, une pasta party géante à l’Italienne avec Penne à la tomate, viande, entrée, glace, bière, vin et café, est dégustée savoureusement par l’ensemble des courreurs.

Succès cette année encore, la 48ème édition de la Nove Colli repartira l’an prochain avec 1000 femmes au départ, en attendant la 50ème édition anniversaire, en 2020, qui s’annonce grandiose. L’objectif ? Que le grand parcours de cette cyclo « hors-norme » soit celui d’une étape du Giro.

R.B.