Nicolas Roche. Passé à l’attaque dans la dernière difficulté hier, Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) s’est montré impressionnant mais a manqué de réussite dans la dernière ligne droite. « J’ai tout donné sans réfléchir. J’avais promis que j’allais attaquer une fois. Je n’ai pas pu le faire dans la montagne, à ma grande déception, les autres étant bien plus forts. Cette fois le terrain me convenait un peu mieux. Il y a eu la guerre toute la journée. J’ai décidé de tout donner et de viser la victoire d’étape. Le retour de Cavendish a été impressionnant. J’ai dû lancer le sprint de loin, voyant débouler le peloton dans l’avant-dernière ligne droite. Je savais qu’en lançant le sprint si tôt avec Luis-Leon Sanchez dans ma roue, je risquais de chances de perdre, mais quand on a vu Cavendish déboîter à droite de la route, Sanchez s’est mis en roue libre et moi je n’avais plus rien. »

Chien. Un gros chien a provoqué hier une chute dans le peloton, mettant notamment à terre Philippe Gilbert (BMC Racing Team) et Arthur Vichot (FDJ-BigMat). Le plus écœuré des deux, l’ancien numéro un mondial, n’a pas caché sa colère, prêt à répondre par les poings envers les propriétaires de l’animal. « Il a couru au milieu du peloton et nous ne pouvions rien faire pour l’éviter, a déclaré Philippe Gilbert. J’ai été plutôt énervé par les gens parce que c’est très dangereux de laisser un si gros chien en liberté. Il a paniqué et a sauté dans le peloton. Il devait faire une cinquantaine de kilos. Cela aurait pu être vraiment catastrophique. En fin de compte, j’ai des abrasions sur mon épaule gauche et mon coude, mais rien de cassé, ce qui est le plus important en vue des Jeux Olympiques. J’ai eu de la chance. »

Frank Schleck. Trois jours après l’annonce de son contrôle positif au Xipamide, un diurétique, Frank Schleck (RadioShack-Nissan) a appris hier que l’examen de l’échantillon B confirmait celui de l’échantillon A. Là encore, un résultat anormal a été notifié par le laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry. Si le Luxembourgeois, que son équipe a sorti du Tour dès la journée de repos de Pau mardi, est légalement autorisé à poursuivre la compétition, une procédure disciplinaire va être ouverte à son encontre par la fédération luxembourgeoise. Depuis l’annonce de son contrôle positif, Frank Schleck soutient n’avoir rien commis d’illégal et est déterminé à trouver comment la substance interdite a pu entrer dans son organisme. Le coureur, 3ème du Tour 2011, a déjà brandi la thèse de l’empoisonnement et recherche comment il aurait pu en faire l’objet.

Cadel Evans. L’Australien Cadel Evans (BMC Racing Team) ne se succédera pas au palmarès du Tour de France demain. Il ne grimpera pas davantage sur le podium de la course qu’il adule. Quant à améliorer la 6ème place qu’il occupe, n’y comptons pas trop. Il lui faudrait pour cela reprendre 1’27 » à son coéquipier Tejay Van Garderen. « Sur ce Tour de France, j’ai vécu certains jours qui étaient vraiment importants et qui m’ont plutôt écarté du podium, a résumé Cadel Evans. Je vais voir si je peux encore sauver quelque chose de ce Tour dans le contre-la-montre. Nous en saurons plus quand j’arriverai au premier temps intermédiaire. Je vais tout donner, mais partant de 80 % voire 70 % de mon potentiel, ce n’est pas vraiment suffisant pour un chrono du Tour. »

3 questions au… Président de la République François Hollande

Monsieur le Président, quel est votre premier souvenir de Tour de France ?
Mon premier souvenir de Tour, c’est Jacques Anquetil. C’est Lucien Aimar aussi, qui avait succédé à Anquetil en 1966 et que ce dernier avait réussi à faire gagner. C’est Pingeon, Jimenez, vous voyez la période à laquelle je fais référence. Mes souvenirs d’enfance, ce sont ceux-là. Le Tour, c’est la course que notre enfance a regardée avec admiration. C’est spectaculaire, c’est gratuit, ouvert à toutes et tous.

Vous avez grandi dans la région de Jacques Anquetil mais grandi politiquement dans celle de Raymond Poulidor, auquel des deux étiez-vous le plus favorable ?
Raymond Poulidor a gagné beaucoup plus de courses qu’on ne le dit. Jacques Anquetil était un champion d’exception mais en termes de popularité Poulidor reste en tête. Aujourd’hui il continue à dédicacer des livres.

Voyez-vous un Français gagner le Tour dans les dix ans à venir ?
Oui, je pense qu’il y en aura un. Après, lequel… On cite toujours les plus jeunes, alors peut-être en effet que Pierre Rolland ou Thibaut Pinot y parviendront prochainement. Mais peut-être d’autres encore car nous avons beaucoup de champions Juniors et Espoirs. Nous devrions en trouver un !

Propos recueillis à Brive-la-Gaillarde le 20 juillet 2012.